Difficile de savoir qui sont les motards français : du mauvais garçon des années 50 au quadra en costard du 21ème siècle, beaucoup d'huile a coulé sous les ponts... Une enquête approfondie TNS Sofres pour GEMA Prévention permet d'y voir plus clair.
"Derrière ce portrait moyen, l’étude a permis d’identifier cinq profils type dessinant autant de familles de conducteurs bien distinctes", explique TNS Sofres : par rapport à l'étude de 2004, l'étude effectuée pour GEMA Prévention s'est davantage basée sur le style de conduite pour recenser 24% de "sereins" 22% de "passionnés", 20% de "modérés", 18% de "transgressifs" et 16% de "stressés".
Les stressés (16%)
Pour les cadres de la Défense "Stressés" (qui ont "une conscience aiguë du danger"), le deux-roues est un "objet utilitaire et générateur de stress" permettant de "réduire les temps de trajets et de se garer facilement". C'est la famille d'adoption des "commuters", dans laquelle on trouve logiquement une majorité de scooters (77%) et de petites cylindrées (58%), mais aussi une forte proportion de femmes (47%) et de conducteurs récents (34%).
Leur âge moyen est de 36 ans, ils habitent à Paris (34%) et conduisent depuis moins de deux ans un scooter de moins de 125 cc. Le deux-roues est leur principal moyen de transport, ils l'utilisent essentiellement pour aller bosser et roulent moins que la moyenne.
Le stressé achète son scoot' pour "limiter les déplacements en voiture et être plus indépendant" mais s'impose "le strict respect du code de la route". Outre le stress, il ressent un "manque d’attention des automobilistes", une certaine "conscience des accidents possibles" et un "sentiment d’insécurité"... aggravé par le fait qu'il ne porte "pas de vêtements adaptés".
Ses écarts de conduite préférés sont le non port de vêtements adaptés (80%), le non respect des distances de sécurité (59%), le chevauchement de lignes blanches (55%), la remontée de files (49%) et la circulation sur les voies réservées (48%).
Les sereins (24%)
Pour les Bouddhas "Sereins" (qui affichent "un sentiment de maîtrise et une conduite responsable"), le deux-roues est un objet "pratique, une alternative à la voiture mais également une source de plaisir". On y retrouve une majorité de motards (61%) mais également une part importante de scooters (39%).
Il s'agit du groupe le plus représentatif de la moyenne des conducteurs de deux-roues, avec 79% d’hommes et un âge moyen de 39 ans. Le serein achète son deux-roues pour "éviter les transports en commun et se garer facilement", en s'imposant "le strict respect du code de la route" sans commettre d'infractions particulières. Ses seuls écarts de conduite notables sont le non port de vêtements adaptés (64%), le non respect de distances de sécurité (56%), une petite ligne blanche à l'occasion (51%) et plus rarement une pointe à 110/120 sur départementale (47%).
"Synonyme d’évasion", le deux-roues lui procure "la maîtrise absolue de la machine, le plaisir de la conduite, la détente, le bien-être, le sentiment de liberté et de responsabilité vis-à-vis d’autrui".
Les modérés (20%)
Chez les électeurs du Modem "Modérés", le deux-roues est avant tout "un objet plaisir et détente source de bien-être". Sans surprise, ils sont essentiellement motards (64%) mais on y trouve donc une proportion surprenante de 125 (43%). L'usage de leur deux-roues est à forte dominante loisirs et vacances et ils font preuve "d'expérience, de conscience du danger et du respect des règles".
Ce groupe est composé de 75% d’hommes, avec là encore un âge moyen 39 ans. Ce sont des provinciaux (91%) qui conduisent des motos de grosse cylindrée et des 125, mais pour qui la voiture reste le principal moyen de transport. Ils n'utilisent leur deux-roues que pour des trajets courts et font donc un kilométrage annuel moyen inférieur à la moyenne.
Le modéré achète sa bécane "pour les loisirs, les vacances et par passion de la moto". Pour lui, conduire un deux-roues "ça s’apprend" : c'est "un loisir agréable durant le week-end ou les vacances" qui impose "le strict respect du code de la route". Il éprouve le plaisir de la conduite, de la détente et du bien-être", mais déplore le "manque d’attention des automobilistes" car il a"conscience des accidents qui pourraient arriver". Il ne commet "pas d’infraction particulière" et n'a "jamais eu d’accident".
Bon élève de la sécurité routière, le modéré se lâche quand même de temps en temps sur le non respect des distances de sécurité (65%), les lignes blanches (61%), le non port de vêtements adaptés (60%) ou le 110/120 sur départementale (48%).
Les transgressifs (18%)
Au sein des coursiers "Transgressifs", on retrouve une majorité de scooters (55%) et de cylindrées inférieures à 125 cc (50%). Le deux-roues motorisé est pour eux un "objet utilitaire (alternative aux transports en commun)" qui leur permet de "gagner du temps" (motivation principale). Ils font un "usage intensif" de leur deux-roues mais commettent de "nombreuses infractions typiques de la conduite en ville" (sens interdits, pas de casque, trottoirs, alcool, pas d’arrêt au stop, slaloms, voies réservées, etc.)
Parmi ces rebelles urbains (27% sont parisiens), on retrouve 33% de femmes. Leur âge moyen est de 33 ans et ils sont généralement plutôt aisés (CSP+). Le transgressif conduit surtout des scooters de moins de 125cc, généralement depuis moins de deux ans. Le deux-roues est son principal moyen de transport qu'il utilise souvent à des fins professionnelles, d'où un kilométrage annuel élevé.
Ce vilain pas beau ne porte pas de vêtements adaptés (69%), ne respecte pas les distances de sécurité (67%), remonte les files (57%), chevauche les lignes blanches (54%), roule à 110/120 km/h sur départementale (53%), circule sur les voies réservées (52%) et les trottoirs (49%), ne marque pas l'arrêt au stop et slalome entre les files (47%), prend des sens interdits (45%), se tape un 150/160 sur autoroute (42%), conduit après avoir bu (39%) et comme si ça ne suffisait pas, ne porte pas son casque (32%) !
Les passionnés (22%)
Enfin chez les lecteurs de Moto-Net.Com "Passionnés", la moto est un objet "plaisir, passion" vécu comme "un sport à part entière". Avec un "fort sentiment d’appartenance à une communauté", ils sont expérimentés et font un "usage intensif" de leur meule, sans cracher sur une petite arsouille à l'occasion ("conduite à risque (vitesse)", précise l'étude). Ils sont bien entendu motards à 93%... mais les 7% de scooteristes restants ne sont-ils pas aussi et surtout d'anciens motards ?
Le passionné moyen est un homme (84%) provincial (89%) âgé de 40 ans. Il conduit des motos de grosse cylindrée sur des longs trajets, n'hésite pas à partir en week-end ou en vacances avec sa brêle qui encaisse donc un kilométrage annuel élevé.
Ami passionné, saches que tu achètes une moto "par passion" et que tu roules pour éprouver le "plaisir de la vitesse, un sentiment de puissance et de liberté, le plaisir de la conduite, la détente et le bien-être". Tu tires un poil court roules à 150/160 km/h sur autoroute et à 110/120 km/h sur départementale, grisé par ton sentiment "d'appartenir à une communauté" car la moto est pour toi "synonyme d'évasion".
Côté écarts de conduite, tu avoues volontiers un petit scandaleux 110/120 sur départementale (83%), tu chevauches les lignes blanches comme Perceval sa Table ronde (76%) et tu ne craches pas sur un 150/160 sur autoroute à l'occasion (72%). Comme les autres, tu ne respectes pas les distances de sécurité (69%) mais tu mets ton casque (98%) et tu portes des vêtements adaptés (57%).
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