Le retrait de la FZ1 dans le catalogue Yamaha le laissait présager depuis cet été : une remplaçante digne de ce nom était en gestation du côté d'Iwata... Le constructeur japonais le plus actif de ces deux dernières années confirme nos soupçons et comble nos attentes avec cette inédite MT-10, ni plus ni moins que la déclinaison…
Le retrait de la FZ1 dans le catalogue Yamaha le laissait présager depuis cet été : une remplaçante digne de ce nom était en gestation du côté d'Iwata... Le constructeur japonais le plus actif de ces deux dernières années confirme nos soupçons et comble nos attentes avec cette inédite MT-10, ni plus ni moins que la déclinaison roadster de la R1 2015 !
La R1 2015 avec un grand guidon !
Même si la MT-09, avec son sensationnel trois-cylindres, est une réussite dynamique et commerciale, Yamaha se devait à un moment ou un autre de réinvestir le segment des roadsters sportifs à 4-cylindres, catégorie que le constructeur d'Iwata avait très largement dynamis(t)é en 2006 avec la FZ1.
A l'époque, il s'agissait tout simplement du premier roadster conçu à partir d'un moteur d'un châssis d'hypersportive : rien de moins qu'une R1 avec un grand guidon. Dix ans plus tard, Yamaha récidive avec une MT-10 totalement inédite et étroitement dérivée de l'YZF-R1 2015, la Superbike la plus évoluée et efficace à l'heure actuelle (lire notre Essai complet sur circuit et notre Essai de 850 km sur route).
MNC rêvait d'une déclinaison roadster dotée du fantastique 4-cylindres Crossplane de la R1 : Yamaha l'a fait ! Un nombre "significatif" d'évolutions ont été apportées à ce moteur de 998 cc, revu et corrigé pour privilégier le couple et l'agrément à bas et moyens régimes.
Cela passe entre autres par un circuit d'admission totalement modifié, un échappement - avec sortie titane - et une alimentation reconfigurés, de nouveaux pistons forgés et un nouveau balancier d'équilibrage. La transmission finale par chaîne est par ailleurs raccourcie pour booster les relances. L'injection, gérée par un accélérateur électronique, est elle aussi reparamétrée et propose comme sur la sportive trois modes de conduite accessibles au guidon (standard, A et B).
L'anti-patinage est sans surprise de série sur cette moto dont la puissance n'est pas communiquée, mais dont on peut estimer qu'elle sera comprise entre 160 et 180 ch dans la mesure où la R1 en sort 200 ch. Ce contrôle de traction paramétrable sur trois niveaux - et désactivable - est en revanche moins élaboré que le système renseigné par une centrale inertielle installé sur la Superbike.
Le nouveau fer de lance de la gamme roadster Yamaha ne reçoit pas non plus toute la batterie d'assistances dérivées du MotoGP découvertes sur la R1 2015, comme le "Slide Control System" qui gère la glisse latérale du pneu arrière, le très fin anti-wheeling paramétrable ou l'assistant au départ.
La MT-10 embarque en revanche le même embrayage anti-dribble que la sportive, tandis qu'un régulateur de vitesse qui fonctionne de 50 à 180 km/h sur les trois derniers rapports fait son apparition de série.
Ergonomie et partie cycle revues
Cet équipement peu courant dans la catégorie roadster est commandé depuis le guidon large et relevé. La selle plate est redessinée, tandis que les repose-pieds sont avancés et abaissés par rapport à la sportive : autant de modifications courantes et nécessaires pour transformer une moto sportive en un roadster un tant soit peu fréquentable !
Le châssis périmétrique en alu de la MT-10 est globalement identique à celui de la R1, si ce n'est que sa rigidité a été retravaillée à certains endroits pour offrir plus de flexibilité - et donc de confort.
5 mm plus court que sur la pistarde, l'empattement est incroyablement réduit puisque seulement 1400 mm séparent l'axe de chaque roue, soit "35 mm de moins que ses plus proches concurrentes", note Yamaha avec satisfaction.
Espérons que l'agilité record qui en découle probablement n'induise pas une stabilité perfectible, d'autant que l'équilibre sur ce point est toujours délicat à trouver sur les motos très puissantes dotées d'un grand guidon, qui renforce leur naturelle tendance à délester...
Les suspensions sont les mêmes que sur la R1 : une fourche inversée Kayaba de 43 mm totalement réglable à l'avant, ainsi qu'un mono-amortisseur relié au bras oscillant en aluminium. Les lois d'amortissement ont cependant été recalibrées pour préserver une certaine forme de confort indispensable sur un roadster.
Le freinage est confié à des étriers radiaux 4-pistons et des disques de 320 mm (220 mm à l'arrière). L'ABS est naturellement de série, puisqu'il sera obligatoire sur les motos en 2016 ! L'instrumentation est inédite et renseigne notamment sur la vitesse, le niveau d'essence du réservoir de 17 litres (comme la R1), le rapport et la cartographie moteur engagés.
Les jantes en magnésium de la R1 sont remplacées par des éléments en aluminium, dans l'objectif de contenir les coûts. Pour la même raison, la boucle arrière est en acier en lieu et place du précieux magnésium adopté sur la Superbike, tandis que le shifter est en option (de série sur la R1). Autant de modifications qui impacteront fatalement à la hausse le poids de ce bouillonnant roadster, sans doute supérieur d'une dizaine de kilos à celui de la R1.
Des coloris audacieux et un design percutant
Impossible pour l'instant d'être renseigné sur ce point, puisque Yamaha n'a pas communiqué toutes les données techniques de sa nouvelle MT-10, notamment ses performances et ses dimensions précises. On sait en revanche qu'elle sera disponible en mai 2016 dans le coloris flashy "Night fluo" avec jantes en jaune fluo (plus besoin de gilet haute visibilité !), en noir "Tech Black" et en bleu "Race Blu", désormais classique dans le nuancier Yamaha.
Terminons ce premier tour d'horizon par quelques mots concernant le design de la MT-10, très anguleux et avec beaucoup de masses concentrées sur l'avant.
A l'arrière, c'est l'inverse avec une poupe assez dégagée et terminée par un feu à LED identique à celui de la MT-09. Yamaha a par ailleurs reconduit les signes distinctifs propres à la gamme MT, notamment en plaçant de larges écopes grillagées le long du réservoir.
La tête de fourche aux formes torturées adopte des phares lenticulaires qui renvoient à ceux discrètement intégrés dans les flancs de carénages de la R1.
Encadrés d'un habillage rectangulaire, ces optiques confèrent un regard pour le moins intimidant à la plus importante nouveauté 2016 du constructeur d'Iwata. Vivement l'essai puis sa confrontation avec les autres "barils de poudre" de la catégorie comme la Super Duke R, la S1000R ou encore la Tuono V4 1100 !
Galerie photo de la Yamaha MT-10 2016
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