Plusieurs dizaines milliers de motards - 38 000 selon le ministère de l'intérieur - ont participé aux manifestations de la Fédération française des motards en colère (FFMC) contre le contrôle technique moto et scooter, qui est officiellement entré en vigueur ce lundi 15 avril.
La mobilisation a été massive samedi 13 avril pour protester contre le contrôle technique des deux-roues motorisés (2RM) : "plus de 10 000 motos" ont notamment défilé dans les rues de Paris sous un soleil radieux, dans la bonne humeur et sans désordre, sous la houlette de l'antenne locale de la Fédération française des motards en colère.
La FFMC PPC (Paris Petite Couronne) avait prévu des arrêts ciblés contre des centres de contrôle, comme celui de Montreuil en Seine-Saint-Denis sur lequel des oeufs et de la farine ont été jetés en signe de contestation. "Nous sommes entrés en résistance", affirme son coordinateur auprès de nos confrères du Parisien.
"Cette mesure est totalement inutile, car seulement 0,3% des deux roues impliqués dans un accident le sont à cause de l’état du véhicule", rappelle Jean-Marc Belotti. "C’est pourquoi nous appelons à une grande opération de boycott national du contrôle technique : que l’État s’occupe de l’état des routes et nous laisse nous occuper nous-même de l’état de nos motos !".
Au total, sur tout le territoire, 38 000 motards auraient défilé contre le contrôle technique via une cinquantaine de cortèges, selon le décompte du ministère de l'intérieur communiqué dimanche. Score d'autant plus impressionnant que les comptages officiels du gouvernement sont traditionnellement sur une tendance basse !
Dans le détail, les manifestants étaient "plus 1800 motards à Nantes : peut-être plus car on a pas réussi à compter toute le monde", rapporte la FFMC 44. A Grenoble, ce sont "plus de 2000 motards" qui ont "roulé le pavé pour affirmer que nous refusons toujours le CT moto", décompte fièrement la FFMC 38.
"Par leur présence, une fois de plus, les motards ont montré leur sens des responsabilités en refusant les arguments fallacieux des défenseurs du CT moto qui n’améliorera pas notre sécurité", commente l'antenne locale de la Fédération des motards en colère.
Presque 1000 motards se sont par ailleurs réunis à Remoulins à l'appel des FFMC 84 et FFMC 30 "avec le renfort de nos amis des FFMC 34, 11 et 48". Selon les organisateurs, cette mobilisation égalerait "le nombre de manifestants lors de la mobilisation contre le brassard fluo en 2012".
"Nous allons capitaliser sur vos efforts et continuer le combat, car, même si demain le CT doit être mis en place officiellement, nous n’avons pas épuisé toutes les voies de recours et il nous semble que les politiques ne peuvent plus nous ignorer", conclut la FFMC, qui vient cependant de se faire débouter par le Conseil d'État.
Rappelons que le contrôle technique est en vigueur depuis lundi 15 avril pour les deux et trois-roues immatriculés avant le 1er janvier 2017. Près de 80 points seront contrôlés - dont une partie visuellement - pour un prix compris entre 50 et… 100 euros ! En effet, si le gouvernement affirme depuis décembre 2022 vouloir limiter le coût du CT2RM à une cinquantaine d'euros, les centres sont en réalité libres d'appliquer leurs propres tarifs faute de plafond légal.
Et, sans surprise, les enseignes de contrôle technique s'orientent plutôt vers un prix compris entre 70 et 90 euros, à l'image de ce qui se pratique en automobile. Motif ? Le contrôle moto exigerait autant de temps qu'un contrôle auto... Raison de plus pour participer à l'action BalanceTonCentre de la FFMC !
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