Dangereux, inutiles et polluants pour certains, les sports mécaniques continuent pourtant de drainer les foules autour des circuits et sont par conséquent des moteurs de croissance. C'est ce que soulignent les fédérations auto et moto en s'appuyant sur le premier "baromètre économique des activités sportives motorisées". Explications.
C'est une première : l'activité économique des sports mécaniques auto et moto français est mesurée par un cabinet d'audit - Ernst &Young Global Limited (EY) - afin de dresser un bilan précis des revenus générés par cette filière qui représente pas moins de 160 000 licenciés (dont environ 100 000 motards) et 16 disciplines (dont neuf pour la moto).
L'objectif de ce premier baromètre économique des sports mécaniques - décrit par ses auteurs comme "réaliste et responsable" - est de quantifier le poids économique des sports mécaniques, tant en matière d'emplois et d'espèces sonnantes et trébuchantes - donc taxées ! - qu'en termes d'activités touristiques (hébergements et repas liés aux grands événements) et d'animation des territoires, comme les circuits de cross en zones rurales.
Avec, en filigrane, l'idée de promouvoir les atouts des activités motorisées pour contrebalancer ses défauts vilipendés par ses détracteurs, notamment en termes de nuisances sonores et polluantes. Pas toujours simple en effet de saisir l'intérêt de faire tourner en rond des motos et voitures surpuissantes, bruyantes et voraces en carburant à l'heure où la transition énergétique occupe tous les débats...
Et pour marquer les esprits, rien de tel que des chiffres ronflants censés imposer le respect... Les réfractaires aux sports mécaniques - votre nièce de 20 ans qui juge "débiles" les courses de moto et votre voisin "vegan-écolo-bobo" pour qui le Dakar et la Formule 1 sont de véritables scandales sanitaires - y seront-ils sensibles ?
"Avec un volume de chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros, les sports mécaniques constituent une filière sportive et de loisir majeure en France, à mi-chemin entre les 7,5 milliards d'euros réalisés par le football professionnel et le 1,5 milliard d'euros de chiffre d’affaires portés par la filière du golf", indique ce rapport réalisé en collaboration avec le ministère des Sports, la Fédération française de motocyclisme (FFM), la Fédération française du sport automobile (FFSSA) et le Groupement national des circuits automobiles et des centres d'essais industriels (GNCACEI).
Cette somme importante provient à parts presque égales des constructeurs ("18,5%") et des circuits ("17,1%"), mais aussi des pôles d'activités mécaniques ("11,8%"), des équipes ("11,3%") et du tourisme lié aux grands événements ("6,1%"). Les clubs de moto et de voitures participent respectivement à hauteur de "3,1%" et "9,6%" à cette création de richesse (tableau ci-dessous).
En matière d'emplois, les sports motorisés feraient vivre - directement ou indirectement - quelque "13 500 personnes", tandis que la valeur ajoutée de tout l'écosystème des sports mécaniques atteindrait "510 millions d'euros". Enfin, le montant des contributions fiscales et sociales versées par ses acteurs est évalué à "233 millions d'euros".
MNC regrette toutefois que les contributions des secteurs auto et moto ne soient pas mieux distinguées, de manière à appréhender la part exacte imputable aux deux-roues motorisés. Mais ce choix s'explique par la volonté de rassembler tous les sports motorisés sous la même bannière pour leur donner davantage de poids.
"En hausse de 20 % sur les dix dernières années, le nombre de licenciés dépasse par exemple celui affiché par la Fédération française de cyclisme (119 280 en 2018 selon la FFC) ou par la Fédération française de ski (124 000 en 2018)", s'enorgueillissent ainsi les fédérations moto et auto en mélangeant joyeusement as du volant et virtuoses du guidon.
Or il s'agit pourtant de deux univers distincts, malgré leur "moteur" commun : cela reviendrait à comptabiliser tous les acteurs des sports joués avec une raquette, sans faire le distinguo entre le tennis, le ping-pong ou le badminton...
Le Journal moto du Net est également partagé à la lecture de certaines affirmations de ce rapport de 28 pages : "grâce aux innovations technologiques développées pour la course et/ou éprouvés sur les circuits de compétition, la filière participe notamment à la réduction de l’empreinte carbone des véhicules de série ainsi qu’au renforcement des conditions de sécurité sur les routes de France".
Les prototypes de courses n'ayant pas grand-chose à voir avec les véhicules de série, ce parallèle technologique est difficile à saisir : aucune moto de course n'utilise par exemple d'ABS, alors que les plus importantes avancées sécuritaires des motos modernes concernent justement les systèmes d'assistances au freinage - désormais sensibles à l'inclinaison !
Par ailleurs, citer la compétition comme vecteur de "réduction de l'empreinte carbone" peut prêter à sourire : les MotoGP consomment environ 20 litres aux 100 km et les Formule 1 dans les... 45 litres/100 km. Ils utilisent en outre de l'essence à haute teneur en octane raffinée avec soin, donc à plus fort rendement énergétique que le sans-plomb du commerce.
Pour les passionnés que nous sommes, ces consommations sont raisonnables au regard des performances : 280 ch en MotoGP et 1000 ch en F1 ! Mais elles restent en réalité démesurées - donc sujettes aux critiques - aux yeux du grand public, surtout en comparaison de certaines motos de moyenne cylindrée qui se contentent d'à peine plus de 4,5 l/100 km ou de petites voitures essence qui sirotent dans les 6 l/100 km.
Fort heureusement, ces considérations n'entament en rien l'engouement populaire suscité par les sports mécaniques : "1,4 million" d'amateurs de bolides à 2 et 4-roues à moteur assistent chaque année à la douzaine d'événements majeurs organisés en France, dont 206 000 au cumul des trois jours du GP de France Moto au Mans (72) !
D'autres compétitions motos participent également activement aux importantes retombées économiques dénombrées par ce baromètre : l'Enduro du Touquet (300 000 spectateurs), les 24H Moto du Mans (75 000) ou le Supercross de Bercy (33 000).
Ces succès de fréquentations constituent la meilleure réponse à apporter aux contempteurs des sports mécaniques, qui trop souvent négligent l'aspect essentiel de la compétition auto et moto : le talent de l'homme aux commandes de la machine. La preuve encore cette année avec l'exceptionnel Fabio Quartararo en MotoGP !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de Valence
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