La cinquième épreuve de la saison MotoGP 2006 se déroule ce week-end au Mans. La piste sarthoise, si elle n'est pas des plus techniques, devrait néanmoins offrir de belles bagarres, à l'image de ce début de saison particulièrement disputé... Avant-goût.
L'Intercontinental Circus est de retour en Europe pour six courses qui - espérons-le ! - serons aussi animées et imprévisibles que les quatre premières de la saison... Car depuis 2002 et l'arrivée des quatre-temps en catégorie reine, jamais le championnat du monde n'avait été aussi mouvementé !
Alors que l'an dernier, Valentino Rossi arrivait en France avec déjà une confortable avance de 25 points (lire Moto-Net du 11 mai 2005), le leader 2006 (Hayden) ne compte que 13 points d'avance sur Capirossi deuxième, 15 sur Pedrosa troisième, 18 sur Melandri quatrième, 20 sur Stoner cinquième et 32 sur Rossi lui-même, sixième...
Entièrement resurfacé en 2004, le tracé sarthois qui accueille le GP ce week-end a également subi de nouvelles améliorations pour 2006, conformément aux souhaits des pilotes, avec la modification de la première courbe extrêmement rapide ainsi que de la première chicane.
Mais le circuit devrait néanmoins conserver son caractère "stop and go" que les pilotes apprécient diversement. "Le Mans est un circuit où la traction est importante, notamment pour négocier quatre virages très lents, en fait quasiment des épingles. De fait, la traction en sortie de courbe est vitale pour permettre aux pilotes d’accélérer le plus tôt possible et de négocier les bouts droits aussi vite qu’ils le peuvent", analyse Nicolas Goubert, responsable de la compétition moto chez Michelin, tout en précisant qu'en raison des nombreuses "courbes lentes et serrées, le freinage constitue également un facteur très important, d’où la nécessité d’une bonne stabilité du train avant".
Pour Jeremy Burgess, le chef mécanicien de Rossi, "avec tous ces freinages il faut avoir des réglages de fourche plus fermes et un ressort légèrement plus souple à l'arrière pour que le pilote puisse tenir leur trajectoire en sortie de virage. C'est tout ! Vraiment, Le Mans n'a pas de secrets !". Et Rossi de se rassurer...
Nicky Hayden avec ses 72 points est en tête du championnat mais n'a pas encore remporté de Grand Prix cette année. "C'est super de mener le championnat et d'avoir réussi à creuser l'écart lors de la dernière course - ce dont je suis fier -, donc je vais essayer de rester constant et ne rien faire d'idiot", déclare le Kentucky Kid avant d'ajouter aussitôt : "je veux cette victoire !"
L'américain chargé de développer la toute dernière RCV fait preuve depuis le début de saison de beaucoup de ténacité et de rigueur : "nous devons encore faire quelques progrès et nous savons quels sont nos soucis. On travaille sur le grip sur l'angle et sur le frein moteur. Si nous réglons ça, alors nous serons encore plus forts !"
De l'autre côté du box Repsol, Dani Pedrosa sait parfaitement ce qui l'attend après sa victoire à Shanghai (lire Moto-Net du 15 mai 2006), qui fait de lui le deuxième pilote le plus jeune à remporter un GP en catégorie reine, à égalité parfaite avec Norick Abe ( 20 ans et 227 jours) : "tous mes rivaux vont chercher à me battre et je m'attends à leur réaction, mais mon but reste le même : faire mon travail et oublier ce que j'ai réalisé à Shanghai"...
Intercalé entre ces deux pilotes officiels Honda, Loris Capirossi est parvenu en Chine à conserver sa deuxième place au classement provisoire. Mais comme le fait remarquer Livio Suppo, son team manager : "sur les quatre courses, la météo s'est montré constante pour deux d'entre elles où nous avons fini premier, troisième et quatrième, et elle n'a cessé de changer lors des deux autres en Turquie et en Chine, ce qui a affecté nos résultats".
Ainsi, Capirex espère avoir du soleil ce week-end au Mans, même si sur piste mouillée la GP6 se montre désormais plus facile à gérer "grâce aux progrès effectués au niveau de la gestion de la puissance". Le n°65 avoue ne pas aimer la piste sarthoise qui "n'est pas technique du tout donc pas sympa à piloter". Les dernières modifications apportées à la courbe Dunlop et sa chicane tempéreront-elles son jugement ? Réponse ce week-end...
Troisième vainqueur de GP en ce début de saison, Marco Melandri arrive en France avec la ferme intention d'en finir avec ses problèmes de réglage : "nous avons la connaissance et les ressources pour analyser les soucis que nous avons rencontrés à Shanghai et nous ferons de notre mieux pour trouver les solutions adéquates", prévient le hérisson italien.
Contrairement à Loris, Marco apprécie le caractère physique du Bugatti et de ses gros freinages : "ce n'est pas le plus technique des circuits au monde, mais on peut quand même s'y faire plaisir", assure le vice champion 2005.
Ce week-end, toute l'attention - donc la tension ? - sera naturellement braquée sur Valentino Rossi, dont la malchance en course augmente considérablement l'intérêt de ce début de championnat 2006. "Le plus important désormais est de résoudre nos problèmes le plus tôt possible, car nous abordons une série de courses importantes", explique Vale qui bénéficiera enfin d'un nouveau châssis dès la première séance qualif de ce week-end.
"Nous nous trouvons face à de bons pilotes sur de bonnes machines et nous devons être à notre maximum pour les battre", analyse le Doctor. Et même si le "championnat est encore très long", Vale se doit de réagir dès ce week-end !
Septième au classement provisoire, Toni Elias devra chasser de son esprit sa douloureuse chute de l'an passée sur une piste qu'il apprécie malgré tout. A l'image de son coéquipier Melandri, le jeune espagnol doit à tout prix tirer les leçons de Shanghai, "analyser les problèmes et commencer du bon pied les essais de vendredi".
Pour sa part, Colin Edwards note que la quatrième épreuve du championnat - au Mans en 2005 et à Shanghai en 2006 - lui sourit particulièrement avec deux troisièmes places. L'an dernier, son podium français avait été le début d'une série de belles prestations de la part de l'américain et de sa Yamaha. Du coup, la Tornade Texane se prend à espérer qu'il en sera de même en 2006...
"Nous avons effectivement des problèmes avec la moto, mais nous travaillons dur et si nous sommes capables de gagner des courses et de gravir des podiums en étant en difficulté, imaginez ce que nous pouvons faire quand tout roule !", fait remarquer le pilote qui a marqué des points au cours des 25 derniers GP.
Sur Bridgestone pour sa première saison, Sete Gibernau finirait presque par apprécier le circuit du Mans : "j'ai gagné sur le sec, j'ai gagné sur le mouillé et j'ai terminé deuxième l'an dernier". Mais cette année, le catalan ne pourra pas compter sur ses fidèles RCV et Michelin...
Ce dont bénéficie en revanche Makoto Tamada, qui a enfin réussi à devancer certains de ses camarades Honda lors du dernier GP. Présent l'an dernier mais contraint de laisser son guidon à Van den Goorbergh pour la course à cause d'un poignet encore douloureux, le japonais cherchera à confirmer son bon résultat chinois.
Le team Suzuki aimerait lui aussi rééditer ses dernières bonnes prestations, mais Paul Denning se montre prudent : "le tracé du Mans requiert de grosses accélérations et on ne se fait pas d'illusions : nous devrons travailler dur pour trouver le meilleur réglage pour la course". Un week-end d'autant plus délicat puisque si John Hopkins connaît bien le tracé français, son coéquipier Chris Vermeulen le découvrira pour la toute première fois...
Sur ses Dunlop toujours en retrait, Carlos Checa aborde le Grand Prix de France dans un esprit relativement similaire : "avec seulement quelques jours entre les deux GP, nous n'avons pas eu le temps d'obtenir de nouveaux pneus". L'espagnol se contentera donc de faire de son mieux et il en sera de même pour son coéquipier Ellison et les pilotes du Team Ducati d'Antin.
Alex Hofmann, qui comme d'autres pilotes a visité l'hôpital du Mans pour y rencontrer des enfants malades, pense déjà à sa prochaine hospitalisation après le GP de Valence, pour se faire enlever "les 16 vis et les deux plaques que j'ai dans le pied et dans la cheville, suite à mon accident de l'an passé lors du GP du Japon".
Le ton est plus enjoué du côté de Randy de Puniet, qui s'apprête à disputer son premier GP national au plus haut niveau : "j'ai eu beaucoup de plaisir à courir au Mans par le passé, j'ai terminé quatre fois sur le podium en 250 et j'espère que ce week-end en MotoGP je ferai une bonne course devant mon public !"
Tout le monde garde en mémoire le superbe duel du français face à Pedrosa l'an dernier : après avoir brillé lors des essais chinois, Randy pourrait-il profiter du soutien du public français pour marquer ses premiers gros points ?
Un bien beau Grand Prix de France se prépare donc, avec un nombre impressionnant de vainqueurs potentiels... Un événement à (re-)vivre dès lundi sur Moto-Net grâce au célèbre tour par tour exclusif de J. Arsouille, et pour la première fois samedi et dimanche sur RMC avec les commentaires de Rodolphe Coiscaud !
Quatre relais calmos sur la route du Mans
Eure (27)
Indre-et-Loire (37)
Mayenne (53)
Vienne (86)
.
.
.
Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
02 mars : GP de Thaïlande
16 mars : GP d'Argentine
30 mars : GP des Amériques
13 avril : GP du Qatar
27 avril : GP d'Espagne
11 mai : GP de France
25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
09 novembre : GP du Portugal
17 novembre : GP de Valence
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.