D'après une enquête menée tout récemment en France par le site Allopneus, un conducteur de deux-roues motorisé sur quatre ne contrôle pas la pression de leurs pneus tous les mois. Une attitude plutôt "gonflée" qui confirme en partie les résultats d'une étude menée par Bridgestone il y a deux ans (lire MNC du 20 janvier 2011…
D'après une enquête menée tout récemment en France par le site Allopneus, un conducteur de deux-roues motorisé sur quatre ne contrôle pas la pression de leurs pneus tous les mois. Une attitude plutôt "gonflée" qui confirme en partie les résultats d'une étude menée par Bridgestone il y a deux ans (lire MNC du 20 janvier 2011 : 3 motards sur 4 négligeraient leurs pneus).
Allopneus, autoproclamé "leader français de la vente et du montage de pneu sur Internet", a livré l'an dernier près de 2 millions de pneus et généré un chiffre d'affaire de 167 millions d'euros, dont 5,7 millions d'euros sur le segment deux-roues grâce aux 75 000 "enveloppes" vendues.
Afin d'accroitre ses connaissances sur le secteur - et développer son CA ! -, l'entreprise basée à Aix-en-Provence (13) a réalisé le mois dernier une enquête auprès de 7680 internautes, utilisateurs de deux-roues motorisés (DRM) en France.
Il en ressort que, bien que 87% des motards et scootéristes considèrent le pneu comme "l'équipement le plus important pour leur sécurité avant les freins (64%)", les trois quarts seulement vérifient au moins une fois par mois la pression de leurs pneumatiques.
Un carton rouge est distribué au passage aux "conducteurs de scooters (qui) se révèlent être les plus négligents : 33% d’entre eux la contrôlent moins d’une fois par trimestre !", note l'enquêteur. Les conséquences sur la sécurité sont pourtant loin d'être négligeables...
Pour le vérifier, les responsables techniques du service moto d’Allopneus ont mis en place le 15 mars sur le circuit du Paul Ricard des tests de freinage et de maniabilité réalisés respectivement à 50 et 80 km/h vitesse compteur, sur une XJ6 chaussée de Metzeler Roadtec Z8 et dépourvue d'ABS, puis sur un BW'S 125 (sans ABS également).
"Il en résulte qu’avec une moto équipée de pneus usés, le freinage est difficilement contrôlable (50% des pilotes testeurs ont bloqué une roue), les écarts de distances de freinage entre pilotes (différentiels dus aux différents niveaux de conduite des pilotes testeurs) vont jusqu’à 8 mètres tandis qu’avec des pneus neufs ils n’excèdent pas 3,4 mètres, et la distance de freinage est augmentée en moyenne d’un peu plus d’un demi mètre (57 cm)".
De même, des pneus sous-gonflés (1,2 bar) nuisent gravement au comportement des machines : "le confort et la maniabilité en parcours rapide et lent diminuent, et sur une échelle de 1 à 10 (1 étant le niveau de conduite normale et 10 inconduisible) le ressenti des testeurs est en moyenne de 6,72 pour le parcours rapide et de 6 pour le parcours lent".
Allopneus, qui estime le marché annuel français à 1,4 million de pneus motos et scooters an, donne aussi quelques tuyaux aux manufacturiers. Si "près d'un tiers des utilisateurs de DRM ne roulent pas quand il pleut et privilégient un usage du printemps à l’automne", le principal critère de choix concerne justement le mouillé !
"Sur ce marché, l’enquête menée par Allopneus.com révèle également que les principaux critères de choix de pneus sont la tenue de route (sur sol mouillé pour 70% et sur sol sec pour 59%), suivi du freinage (58%)". D'où l'importance des efforts consentis par les grandes marques - comme Metzeler - pour offrir des gommes performantes, y compris sous des trombes d'eau !
Enfin, "en ce qui concerne la rechange", Allopneus nous apprend que "la majorité des pneus (28,5 %) sont changés entre 5 000 et 7 500 km et 23 % entre 2 500 et 5 000 km". Là aussi, les manufacturiers sont attendus au trounant, et ils le savant (lire notamment notre Interview MNC : la stratégie d'Hubert Hannezo, DG Moto chez Michelin)...
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