Séduire les jeunes motards avec une 125 cc accessible et branchée sans rogner sur ses standards qualitatifs et sportifs : tel est le pari de KTM avec la nouvelle KTM 125 Duke, un périlleux grand écart que l'autrichienne réalise avec brio ! Essai.
Pour sa première incursion sur le segment des 125 cc 4-temps de route, KTM n'y est pas allé avec le dos de la clé de 12 avec sa 125 Duke : si la découverte de ses lignes anguleuses et racées - typiquement Katoche - entraînent déjà un net écarquillement des paupières, c'est carrément la fracture de rétine qui menace à la vue de son (sur)équipement !
Jugez plutôt : châssis treillis tubulaire en acier chrome-molybdène format "King-size", fourche inversée White Power de 43 mm (le même diamètre que celle de l'Hypersport RC8 R !), mono amortisseur WP réglable en précharge, disques de frein de 280 mm et 230 mm, étrier avant Brembo à fixation radiale actionné par une durit renforcée, tableau de bord digital ultra-complet (deux trips, heure, jauge à essence, température moteur, indicateurs de rapports engagés et de consommation : voir la liste complète dans notre fiche technique en pages suivantes), jantes et guidon en aluminium... La KTM 125 Duke ne se refuse rien !
Véritable réplique miniaturisée des redoutables Super Duke (lire notamment notre Essai de la Super Duke R) et 690 Duke - à qui elle reprend le même bras oscillant en aluminium artistiquement évidé -, la "mini Duke" revendique sans complexe son appartenance à la classe "moto". Sûr que pour frimer à la sortie des cours, ça le fera nettement mieux qu'avec, au hasard, une Yamaha YBR125 ou une Honda CBF125 !
"Avec la 125 Duke, nous souhaitons investir un des segments les plus importants du marché deux-roues, puisque la 125 cc représente près de la moitié des ventes en France, et aussi convaincre les jeunes de venir à la moto grâce à un produit valorisant, "frais" et qui permet de se distinguer", nous confie Reinhold Zens, président de KTM France.
Pour le coup, en termes de singularisme, l'autrichienne fait effectivement très fort ! D'autant que si des roadsters à la personnalité et à la radicalité aussi affirmées ne courent pas vraiment les rues, KTM pousse le concept jusqu'à son paroxysme en proposant une multitude de stickers, de décorations et d'accessoires optionnels.
Une initiative pertinente vu la cible visée (16-25 ans)... mais qui flirte parfois avec les limites du bon goût, à l'image de certains autocollants vraiment "flashy" et surtout de l'inédite rangée de diodes lumineuses à installer sur le réservoir d'essence de 11 litres : à quand l'option "guidon en moumoute" ?!
Première moto construite en collaboration avec son actionnaire Bajaj (lire MNC du 20 novembre 2007 : KTM se lance dans la 125 urbaine avec l'indien Bajaj), la 125 Duke n'en reste pas moins une KTM "pure souche". A savoir une machine conçue avec soin et à la finition léchée dans ses moindres détails. Pour contenir les coûts, l'assemblage est réalisé en Inde chez Bajaj mais les motos sont vérifiées "une par une à l'usine de Mattighofen" avant d'être commercialisées.
Hormis les gaines électriques qui entourent peu élégamment le monocylindre 4-temps de 124,7 cc, la KTM 125 Duke aborde une qualité de réalisation générale flatteuse : les plastiques et les peintures sont qualitatifs, tout comme l'esthétique sortie d'échappement située sous le moteur aux côtes de 58 mm d'alésage et 47.2 mm de course ou encore les rétroviseurs aussi stylés qu'efficaces.
Dans le détail, la trappe à essence type aviation, les témoins de commodos rétro-éclairés, les jolies platines repose-pieds ainsi que les clignotants et le feu arrière à leds produisent leur petit effet. Enfin, le petit sabot tout en angles vifs sublime l'agressivité dégagée par cette machine compacte (1350 mm d'empattement) et légère (118 kg sans essence) qui donne furieusement envie de l'enfourcher : en selle !
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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