La pilote française Lydia Truglio-Beaumont, grièvement blessée l'an dernier lors d'une chute à moto pendant l'Africa Eco Race, se remet courageusement d'un long coma... Rédactrice d'un magazine moto en ligne, animatrice moto pour enfants, pilote de vitesse aux Rehm Race Days, elle vient de publier son autobiographie. Peut-on renaître après le coma ou baisser les bras ? Interview.
Gravement blessée l'an dernier pendant l'Africa Eco Race, au guidon de sa "princesse" CRF450 de 2005, Lydia Truglio-Beaumont se remet courageusement d'un long coma... Désormais inscrite aux Rehm Race Days (quatrième au Mugello et deuxième à Misano sur sa CBR1000), elle est rédactrice de Mag Motardes et assure l'animation moto pour enfants dans une colonie de vacances dans la Loire.
A l'occasion de la sortie de son livre "Au-delà du coma, mon combat : renaître ou baisser les bras ?", Moto-Net.Com a voulu en savoir plus sur sa reconstruction physique et mentale.
MNC : Comment t'es venue l'idée de ce livre ?
Lydia Truglio-Beaumont : C'est mon médecin, le docteur F., qui me l'a demandé... C'est l'unique raison ! Sans lui, je n'y aurai jamais pensé. Je suppose que cela faisait partie de ma guérison. Il est directeur neurologue des deux hôpitaux de Nice et je l'ai écrit sous relecture et validation de ma neurologue, ma neuropsy et mon orthoptiste.
MNC : Quel était ton objectif en l'écrivant ?
L. T.-B. : Le remercier de tout ce qu'il a fait et continue de faire pour moi et ma santé, ainsi que pour aider tous les accidentés de la route. Sans lui et tous les docteurs (38 médecins !) qui s'occupent de moi, je ne serai jamais revenue de la sorte et je serai encore hospitalisée...
MNC : Comment s'est passée ta chute pendant l'Africa Race ?
L. T.-B. : J'ai perdu l'intégralité de ma mémoire dans ce crash, mais selon ce que l'on m'a raconté j'ai reçu un énorme galet de près de 30 cm dans la tête, rejeté par les pneus d'un camion, avant d'être éjectée de la moto et de m'exploser dans un mur 8 mètres plus loin et de m'étendre temporairement. C'était un simple fait de course lié à mon "jardinage" (lol), aux conséquences dramatiques et terribles à surmonter...
MNC : Combien de temps es-tu restée dans le coma puis en rééducation ?
L. T.-B. : 5 jours en "naturel" et 14 jours en "surnaturel", puis convalescence d'un an à l'hôpital puis un an à domicile en hôpital de jour. Je suis toujours suivie en neurologie et kinésithérapie dans un cabinet privé à Nice pour encore trois à cinq ans.
MNC : As-tu retrouvé le goût de la vie comme Julien Toniutti, victime lui aussi d'un grave accident de moto en rallye raid ?
L. T.-B. : Pas vraiment... Je retrouve le goût de vivre uniquement quand je suis dans mon monde motard, sur ma moto, en compétition de vitesse... Le peu de plaisir que j'ai retrouvé, c'est grâce à BMC qui m'accueille toujours au top et à quelques autres sponsors. Sinon, j'ai eu le goût de vivre aussi lorsque j'étais en moto auprès du REHM et la solidarité incroyable à mon égard des italiens qui venaient me voir sur la grille de départ. Mais sinon, une fois que j'ai retiré mon casque, c'est "dur dur"...
MNC : Mais tu roules de nouveau à moto aujourd'hui !
L. T.-B. : Oui, la moto c'est ma vie ! Vivre sans elle est impossible, c'est mon oxygène. Je m'amuse encore à dire mon dicton perso : "elle est moi, je suis elle, elle est mon oxygène"... Je suis aussi animatrice moto auprès de mes petits loups d'amours dans une colonie de vacances.
MNC : Quels sont tes nouveaux projets ?
L. T.-B. : Continuer de me soigner tout en essayant de piloter ma belle en Europe sur les circuits MotoGP et en m'entraînant avec BMC Moto, malgré ma nouvelle tête de linotte et ma nouvelle vision en berne. Et reprendre un boulot de salarié pour financer ma passion "moto".
MNC : Que dis-tu aux motard(e)s victimes comme toi d'une grave chute ?
L. T.-B. : De toujours garder espoir, de croire en la vie et en soi-même... C'est d'ailleurs la conclusion de mon bouquin. Quoi qu'il vous arrive, ne baisser jamais les bras !
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