Revenu rouler au Rallye des Volcans sans autres prétentions que de prendre du plaisir, Julien Toniutti s'offre le luxe de remporter la huitième et dernière spéciale en duo sur un Yamaha Niken à trois roues devant les pilotes solo ! "J'ai retrouvé le goût de la vie et j'ai eu quelques réponses à mes questions", confie à MNC le revenant du Dakar rescapé d'une grosse chute.
Alors que la rentrée est déjà bien amorcée avec son cortège d'administrations bouchées, de chouineurs de tout poil, de contravention abusive pour un petit 139 km/h au lieu de 130 (132 km/h retenus !) pendant notre Duel Royal Enfield / Triumph et autres joyeusetés, il y a des infos qui font plaisir à apprendre, à écrire et - on l'espère - à lire.
Car ce week-end le revenant du Dakar, le quintuple champion de France des rallyes routiers Julien Toniutti himself, enfilait sa combi de compétition pour la première fois depuis un an ! Engagé au Rallye des Volcans (hors championnat) au guidon d'un Yamaha Niken à trois roues, le pilote lyonnais embarquait sur sa selle passager la pilote de rallye Valeryane Dupuis-Maurin. Et dans la dernière spéciale, bingo : l'équipage s'impose d'une demi-seconde au scratch devant son premier poursuivant !
"Tu avais raison quand tu disais que ça allait repartir, même si je n'y croyais plus après ce gros crash qui m'avait laissé quelques séquelles dans la tête", nous confie Julien à son retour de Gelles (63). "Cette victoire de spéciale sur une moto aussi improbable que le Niken, qui plus est en duo et après un an sans compétition, attise la curiosité", remarque Julien qui doit désormais convaincre ses sponsors et partenaires qu'il est bel et bien de retour !
"J'ai retrouvé goût à la vie et j'ai obtenu quelques réponses à mes doutes et mes questions ce week end", nous confie Julien qu'on reverra assurément en haut de la feuille des temps, que ce soit en rallye routier, en course sur route ou en tout-terrain !
Comment as-tu préparé le rallye des volcans ?
Julien Toniutti : Depuis plus de 12 ans que je fais du rallye routier, j’ai une sorte de routine bien à moi pour me mettre dans le bain. Alors pour les Volcans, j’ai repris ces mêmes habitudes : arrivée le mercredi soir, reconnaissance du parcours routier et les spéciales le jeudi et le vendredi. L'objectif était de prendre quelques repères de trajectoires et de points de corde. Pour ce rallye, il fallait aussi se familiariser avec le roulage en duo, et surtout prendre la mesure de la machine en spéciale. La moto que l’on avait choisie était un Yamaha Niken, donc avec trois roues. Le moteur ne fait que 115 ch pour 263 kg, mais son train avant spécifique met tout de suite en confiance. Les deux roues avant donnent un excellent retour d’informations. Le comportement du Niken est donc très rassurant et très sain. Il convenait de voir jusqu’où on pouvait le pousser... Pendant ces deux jours de reconnaissance, on a simplement commencé à découvrir un potentiel énorme.
Qu’est ce que ça t'a fait de reprendre le départ d’une course ?
J. T. : Ça fait du bien, vraiment ! C’était la première fois que je roulais de nouveau en compétition depuis le Dakar en janvier. Mon dernier rallye routier remonte à plus d’un an et ma dernière participation en catégorie Duo date de 2017 avec François Speck (le patron d'EMC Suspensions, NDLR). Alors l’important était simplement de retrouver de bonnes sensations. Ici il n’y avait aucun objectif, à part le plaisir basique de faire de la moto entre potes. Le rallye des Volcans ne compte pas pour le championnat de France. Du coup, même si certains top pilotes sont là, ça enlève la pression du résultat et de la gestion des points qui va avec. L'ambiance est vraiment excellente et décontractée.
Comment s’est déroulé le rallye ?
J. T. : Bien, et même de mieux en mieux au fil des spéciales. On a commencé prudemment car le Niken appartient à un concessionnaire (Spring Bike 69) et l fallait en prendre soin et le rendre intact ! Dans l’ES1, on fait le 13ème temps (2ème en catégorie Duo), puis le 8ème dans l’ES2 (1er en catégorie Duo), le 12ème dans l’ES3 (1er en catégorie Duo) et le 7ème dans l’ES4 (1er en catégorie Duo). Pour l’étape de jour, on remporte donc la catégorie Duo et on termine à une belle 7ème place au classement général. Etant donnés les trois paramètres Duo + Niken + Préparation "stock", cela constituait déjà une très belle performance ! Mais le plus important c’est qu’au fil des spéciales, on a pris de plus en plus de confiance et de plaisir à rouler. Et on sait qu’en moto, ce sont deux facteurs clés pour faire de bons résultats. Alors pour l’étape de nuit, avec Valéryane, on s’est dit que l’on pouvait faire encore mieux...
Juste avant le départ de l’ES5, le fusible des feux additionnels a lâché. Malgré cela on fait le 8ème temps de la spéciale (1er en catégorie Duo). Après avoir changé le fusible entre l’ES5 et l’ES6, on est donc reparti gonflés à bloc. On a enchaîné avec le 4ème temps de l’ES6 (1er en catégorie Duo), puis encore un bon chrono dans l’ES7, avant de finalement remporter la 8ème et dernière spéciale.
C’est la première fois qu’un équipage "duo" gagne une spéciale scratch devant tous les pilotes "solo". C’est aussi la première victoire scratch d’un Niken en rallye. Enfin, au général, c’est la première victoire en Rallye catégorie Duo sur un Yamaha Niken. Avec ces trois premières, le bilan est donc extrêmement positif pour un retour à la compétition !
Est ce que ce bon résultat te donne envie de revenir en compétition pour la saison 2020 ?
J. T. : Comme je l’ai déjà dit, c’est encore un peu tôt pour en parler. Il y a une très grosse différence entre participer une fois, pour le fun, à un rallye hors championnat, et faire une saison complète de compétition. En septembre - octobre je vais faire quelques roulages sur des circuits rapides. On verra si le feeling et les sensations sont toujours là. Je souhaite avancer par étape et on en reparle fin 2019.
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