Les lecteurs MNC - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de mémoire vive que les autres - se souviennent qu'en 2006, Yamaha avait lancé une FJR1300AS dépourvue de commande d'embrayage. En 2024, BMW dévoile son dispositif ASA qui automatisera l'embrayage et les passages de vitesse sur les motos équipées de Boxer. Explications.
"Avec le nouvel Automated Shift Assistant (ASA), BMW Motorrad présente une solution technique innovante qui rend le pilotage plus facile et plus confortable", considèrent les allemands. Sauf que ce nouveau système s'apparente fort à celui présenté fin 2005 sur la grosse routière d'un concurrent japonais...
Pour mémoire, le dispositif YCC-S qui équipait la FJR1300AS - sortie en 2020 du catalogue Yamaha - s'inspirait lui même grandement des boites robotisées alors proposées dans l'automobile et qui représentent aujourd'hui plus de la moitié des ventes de voitures neuves en France (phénomène accéléré par l'essor de l'hybride et de l'électrique).
Tout comme le système Yamaha, "le système Automated Shift Assistant se caractérise par une conception ingénieuse : deux actionneurs électromécaniques automatisent l'embrayage et le changement de vitesse de la transmission à six rapports, ce qui constitue la principale différence avec un système d'aide au changement de vitesse classique", informe BMW.
Tout comme la FJR donc, de futures motos BMW mues par un Flat-Twin (BMW n'évoquent pas les 4-cylindres ni, plus curieusement, les 6-cylindres) perdront ainsi leur levier gauche devenu inutile pour démarrer, manoeuvrer, passer les vitesses, s'arrêter. Le tout, avec plus de douceur que sur une machine à embrayage conventionnel… et pilote malhabile ?
Que le pilote enclenche le mode "M" (manuel qui laisse le pilote décider qand changer de rapport) ou le "D" (comme Drive, tout automatique), les motoristes bavarois assurent que les "changements de vitesse (seront) parfaitement exécutés avec une interruption en douceur de la propulsion". Plus efficace et plus confortable, donc ?
"Lors du passage à la vitesse supérieure, par exemple, la "secousse" associée à une transmission manuelle classique avec un levier d’embrayage à main est largement neutralisée, de même que le risque de contact entre les casques du pilote et du passager", illustre le constructeur aux clients... maladroits ?
"Les rétrogradages sont également pensés pour être aussi fluides que possible, afin de minimiser les perturbations au niveau du châssis", ajoute la firme à l'hélice qui se vente vante aussi d'apporter "un nouveau souffle à l'avenir de la sécurité à moto" via ses régulateur de vitesse actif (ACC ou Active Cruise Control) et avertisseur de collision frontale (FCW ou Front Collision Warning).
Par ailleurs, "grâce à l'automatisation de l'embrayage, le moteur boxer peut démarrer presque sans effort dans les montées, par exemple, ce qui se traduit également par un meilleur contrôle de la moto en Off-Road ou sur des surfaces plus irrégulières", indique BMW.
L'Automated Shift Assistant est l'évolution logique et technique du BMW Motorrad Shifter Pro. Deux actionneurs électromécaniques contrôlés électroniquement actionnent l'embrayage et le sélecteur de vitesse, ce qui permet un démarrage facile et des changements de vitesse automatisés.
La demande de changement de vitesse du pilote est transmise à l'unité de commande via un capteur, qui est actionné par le sélecteur de vitesse conventionnel actionné par le pied. D'autres capteurs déterminent le régime de l'arbre d'entrée de la transmission et la position de l'embrayage. Ces valeurs sont transmises à l'unité de contrôle de la transmission (TCU - Transmission Control Unit), qui est étroitement liée à l'unité de contrôle du moteur, pour la modélisation et le contrôle de l'embrayage, de l'actionnement et de l'état du changement de vitesse.
L'embrayage est commandé par un actionneur électromécanique combiné à un système hydraulique avec une connexion directe entre les maîtres-cylindres et le récepteur d’embrayage. Cet actionneur régule le patinage nécessaire de l'embrayage, engage ce dernier lors du changement de vitesse et le désengage lors de l'arrêt.
En mode manuel "M", le pilote peut actionner le sélecteur de vitesse de manière habituelle. Si le régime du rapport cible souhaité se situe dans la plage de régime optimale, le changement de vitesse s'effectue directement. Si le régime du moteur tombe en dessous d'un régime minimum, déterminé en fonction du rapport engagé, les rétrogradations sont opérées automatiquement, même en mode manuel. Cela permet d'éviter que le moteur ne cale.
En mode "D", les vitesses sont changées automatiquement en fonction du mode de pilotage sélectionné, du régime moteur, de la position de la poignée des gaz et de l'angle d'inclinaison. Les vitesses sont passées en fonction de la situation de conduite et des exigences dynamiques qui en résultent.
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