Si l'on ne se base que sur les fiches techniques et les résultats en course, la Yamaha YZF-R6 éclipse la Suzuki GSX-R 600. Mais pour un usage standard (beaucoup de route et peu de piste), la Yamaha justifie-t-elle ses 1400 € supplémentaires ? Duel !
Éclipsée sur le plan sonore, la Suz' prend sa revanche lors des tests de reprise : malgré les affriolantes sensations délivrées par le quatre-cylindres Yamaha de 8000 à 13000 tr/mn, la 600 GSX-R déboîte l'YZF-R6 avec panache ! Quel que soit le régime ou le rapport engagé, le bloc injecté à double papillon Suzuki mate son rival sans aucune contestation possible !
Dans cette version bridée de la R6, ni l'admission variable YCC-I, ni l'accélérateur électronique YCC-T, ni la nouvelle cartographie d'injection censée apporter "une réponse moteur hors pair du ralenti à la zone rouge" et améliorer "nettement le couple à bas et mi-régimes et accentue la sensation de puissance à haut régime" ne suffisent pour contrer la Suzuki !
Forte de 125 ch (sans l'air forcé) et de 68,6 Nm de couple partout sauf en France, la 600 GSX-R est certes moins démonstrative dans les tours, mais elle tracte remarquablement plus fort dès 6500 tr/mn. Anémique sous 4000 tr/mn, à peine plus convaincante ensuite, l'YZF-R6 ne se réveille qu'à 8000 tr/m où la cavalerie sonne - enfin ! - la charge avec conviction... avant d'être stoppée dans son élan par un bridage rendant inutile le recours aux trois dernières graduations du superbe compte-tours...
Avec ses soupapes en titane et ses pistons en alliage d'aluminium, le bloc de la Gex se forge donc rapidement une solide avance, d'autant que ses envolées dans les tours, même moins impressionnantes qu'au guidon de la R6, permettent de profiter d'une belle allonge et de filer à une vitesse suffisamment indécente pour faire les gros titres des journaux !
Enivré par cette belle fougue et quitte à provoquer jusqu'au bout le courroux des forces de l'ordre - au risque de finir en cellule en compagnie des dealers, braqueurs et autres joyeux petits camarades ! -, le pilote de la Suzuki aborde les premières courbes le nez dans la bulle enveloppante, bien décidé à en remontrer à la championne du monde en titre !
Mais la R6 refait rapidement son retard : vive sans être nerveuse, stable sans devenir lourde, elle profite d'un châssis à la rigidité sans faille et d'un accord de suspensions supérieur à celui de la GSX-R 600.
Confortables, la fourche Showa et le mono-amortisseur réglable jusqu'à la vitesse de compression (lente ou rapide) de la Suzuki se montrent insuffisamment freinés en hydraulique : la GSX-R se montre moins précise en entrées de courbes sur les freins où son train avant se rigidifie, alors que son amortisseur s'écrase trop sensiblement lors de violentes remises des gaz.
Résultat : la Gex demande plus de mobilité à son pilote qui peine à l'heure de l'arsouille face à une Yamaha impériale en toutes circonstances, y compris sur routes bosselées où l'absence d'un amortisseur de direction ne se fait - étonnamment - jamais ressentir. Malgré son empattement plus conséquent (1390 mm contre 1380) et son amortisseur de direction géré par électronique, la GSX-R affiche quant à elle de légers mouvements parasites qui contraignent à rendre prudemment la main à la sortie d'une courbe vicieuse...
.
.
CONDITIONS ET PARCOURS |
||
|
||
POINTS FORTS YAMAHA R6 |
||
|
||
POINTS FORTS SUZUKI 600 GSX-R |
||
|
||
POINTS FAIBLES YAMAHA R6 |
||
|
||
POINTS FAIBLES SUZUKI 600 GSX-R |
||
|
||
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.