L’objectif de la semaine, c’est Oulan Bator, 2 000 km à parcourir. Je dois absolument y être dimanche pour pouvoir effectuer mes démarches pour le visa russe dès lundi. Hé oui, c’est toujours la course. Je suis donc passé par Hovd puis Altaï, une ville du Sud, avant de remonter vers Tosonserleg puis Tarai, Karakorum, et arriver enfin…
L’objectif de la semaine, c’est Oulan Bator, 2 000 km à parcourir. Je dois absolument y être dimanche pour pouvoir effectuer mes démarches pour le visa russe dès lundi. Hé oui, c’est toujours la course. Je suis donc passé par Hovd puis Altaï, une ville du Sud, avant de remonter vers Tosonserleg puis Tarai, Karakorum, et arriver enfin à Oulan Bator.
C’est dingue, j’ai encore du mal à oublier les trois jours que je viens de passer dans l’Altaï. Je vous invite à regarder ces deux petites vidéos... (Je n’arrive pas à enlever cette maudit date en bas de l'écran, si quelqu’un a une solution…)
Mon arrivée en Mongolie (ou comment parcourir les 100km entre la frontière et Olgy en huit heures), c’est un peu ma croisière blanche ;)
Les images des trois plus beaux jours de mon voyage, un énorme kif en bécane, j’étais dans "Into the Wild", mon film préféré !
Dormir sous la ger
Entre Hovd et Altai, j’ai dormi pour la première fois chez des nomades. Contrairement à l’Altaï où les gers (et non les yourtes) ne se trouvaient guère à plus de 30 km des villes à cause de la rudesse du climat, ici j’en remarque fréquemment. Je m’arrête donc au hasard. Je me dirige vers une vieille dame : c’est bon, ce soir je dors au chaud. C’est l’occasion de faire aussi la connaissance des voisins, et si j’ai été déçu par les mongols à Olgy, là c’est le top.
L'ambiance est chaleureuse, on se marre bien. J’ai même pu essayer le cheval. C'est génial de les voir rassembler le troupeau et organiser leur petit monde. Après, il faut s’habituer à de nouvelles mœurs. Les nomades vivant dans des gers (qui servent de chambre, salon, salle à manger, cuisine), n’ont pas les distances sociales et personnelles auxquelles je suis habitué, rien de grave mais au début c’est déstabilisant. Sinon, ils aiment pratiquer l’échange ce que je trouve assez sympa. C’était une super expérience.
Seul dans la steppe
La route pour Oulan Bator est vraiment variée, parfois je roule en pleine steppe et navigue donc au cap.
Et parfois, je suis en pleine montagne, obligé de rouler dans la neige et la glace, ou la boue et le verglas (il y en a pour tous les goûts ;) )
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Mais il y a aussi de grandes portions de piste pleine de tôle ondulée. Sur ces vaguelettes, pas question de rouler à moins de 80 km/h sinon ça vibre trop, alors j’enquille. Et ça roule vite, très vite. Sortie de courbe en légère dérive, passage des rapports autour de 8000 tours, je me marre et j’abuse un peu à ce niveau là ;)
Ah l’adrénaline, l’ivresse de la vitesse, c’est trop bon. Je ne pensais pas un jour rouler si vite sur terre ;) Puis je me force à faire quelques tofs pour le souvenir. Tiens c’est bizarre, cherchez l’erreur !!!
Hé oui, j’ai paumé ma plaque, c’est ballot ! Bon ben, quand je vous parlais de liberté... je circule maintenant sans plaque en direction d’Oulan Bator...
Bonnes et mauvaises rencontres...
Sur la route, il n’y a pas que les merveilleux paysages qui rythment le voyage, les rencontres sont comme toujours enrichissantes. Par exemple, ces trois compères qui tentent de réparer leur camion et m’offrent un petit remontant. Ou encore ce nomade avec son cheval un peu fougueux. Le cavalier a l’air de se marrer comme un fou. On s’arrête, on se salue. Chacun est fier de sa monture, de ce qu’il représente et de ce qu’il vit en ce moment même : la liberté. Chacun reprend sa route, certains échanges se font sans parole et c’est aussi ça la magie du voyage.
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En revanche certaines rencontres sont parfois moins heureuses, comme ce 4X4 qui me voyant galérer dans la boue s’arrête et me propose son aide contre de l’argent. Premièrement, je n’ai rien demandé, je me débrouille très bien tout seul. Deuxièmement, je ne supporte pas ce genre de mentalité, qu’il aille au diable ;)
Tout redevient blanc, neigeux et verglacé. Je repasse la première, je progresse tranquille à 25 km/h, sur le verglas y a rien à faire, faut attendre que ça passe. Mais c’est beau, alors je patiente pépère.
Dernière ligne droite avant Oulan Bator (au propre comme au figuré), il me reste 400 km à parcourir. Je suis bien crevé mais je sais que j’arriverai en toute fin d’après midi, et que ce soir j’aurai l’eau courante, le chauffage et un lit douillet. J’ai l’adresse d’une super guest house que les belges m’ont donné. Je roule mais j’ai la tête ailleurs, je repense à mon arrivée en Mongolie sous la neige et à mon trip dans l’Altaï. Puis voilà, c’est que de la route et ça ne m’enchante pas plus que ça, alors je ne traine pas, je vois la steppe défiler mais je ne fais plus partie du paysage, je suis derrière mon écran de télé. Je vois bien des nomades à cheval mais ils sont à plus de 500m et les nombreuses gers sur le bord des routes ne sont que des restos à toutou bien loin de l’authenticité que j’aime tant lorsque je voyage.
Contrôlé par la police locale…
Encore 200 km, le froid n’est pas trop prenant. Au loin un véhicule semble garé au milieu de la route. Merde, un contrôle ! Un des flics me fait signe de m’arrêter, je n’ai toujours pas de plaque mais je fais semblant de rien. Je gare la moto. Il m’envoie voir son supérieur, affalé dans un camion. Passeport, permis de conduire, carte grise. Il contrôle tout, me regarde en souriant, re-contrôle les papiers,… Après quinze minutes je lui tends ma main pour qu’il me rende tout ça et que je reprenne la route. Mais il me regarde toujours en souriant. Un peu énervé, je lui demande s’il y a un problème. Puis entame la conversation en demandant combien de km il me reste (même si je le sais) afin d’essayer de lui délier la langue. Il me répond puis sort du camion et vient contrôler la moto. Je lui explique en détail le contenu de mes bagages et j’attire son attention bien loin de l’arrière de ma moto. Il monte maintenant dans le 4X4 UAZ de la police, ses deux sous-fifres le rejoignent. Il s’écoule encore un long moment, je lui explique que je me rends à Oulan Bator.
Puis il me demande soudainement s'il peut essayer la moto. Je lui dis que ce n’est pas possible. S’il y a un accident je ne suis pas assuré, et mon casque est trop petit pour lui,… Bref, il a toujours mes papiers en main. Je le regarde avec son petit sourire en coin. Puis je regarde le 4X4 avec les gyrophares. Je le regarde à nouveau et lui lance un grand sourire. Il a compris que je rentrais dans son jeu. Je veux bien lui prêter ma moto s’il me laisse conduire le 4X4 ;)
Marché conclu : il part sans casque sans plaque et sans assurance. Il roule 300m tranquillement en 2 et fait demi -tour. Ouf, il a été précautionneux. Il revient tout sourire, me dit que la moto est géniale mais ça je le sais déjà ;) A mon tour : son sous-fifre démarre le UAZ. Il faut pomper avec l’accélérateur, tirer sur le démarreur, re-pomper,… Si j’avais su je ne me serai pas arrêté... Je passe la première ça craque, la deux aussi.
Avec le double débrayage c’est mieux, j’atteins 60 km/h en 3. J’ai l’impression d’être au double et il me dit de faire demi-tour. Je freine rien, j’appuie rien, je pompe plusieurs fois et rétrograde et enfin ça ralentit. Je tourne ensuite le volant, rien, toujours rien, et enfin ça tourne. Il y a un jeu de malade. Je suis mort de rire, j’en ai presque les larmes aux yeux. L’inspecteur aussi. C'est dans la bonne humeur générale que je peux repartir.
Versys alias Bazarjok
Je reprends la route et il n'a rien de notable à signaler.
Vers dix-neuf heures, j'arrive enfin à Oulan Bator, la capitale de la Mongolie.
Je suis bien content d’avoir atteint mon objectif avec BAZARJOK. Oui, c’est maintenant le nom de ma petite Versys. Ce qui signifie "Y a pas de souci" en Kazakh, et ça correspond assez bien à ma manière de vivre et de voyager ;)
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