La treizème épreuve du MotoGP se déroule ce week-end sur l'éprouvant circuit de Sepang. Après avoir chuté pour la première fois de la saison à Motegi, Rossi aura à coeur de remporter son titre avec panache... Le retour de Che Spettacolo ?
Sepang est le circuit le plus long (5548 m) et le plus large (16 m) de la saison, offrant un large panel de virages et d'enchainements. Son tracé technique et varié et ses conditions climatiques favorables en début d'année en font le circuit parfait pour les essais hivernaux.
Cette année, pas moins de deux séries d'essais se sont déroulées sur la piste malaysienne, permettant aux teams de s'affûter. Loris Capirossi et Makoto Tamada s'étaient alors montré les plus rapides à l'époque (lire Moto-Net du 24 janvier 2005 et Moto-Net du 14 février 2005).
Mais on se souvient surtout du GP de la saison passée et du "nettoyeur" Rossi, balayant la piste de Sepang et avec elle l'amitié qui le liait à Sete Gibernau (lire Moto-Net du 14 octobre 2004)... L'italien, après l'incident du Qatar, avait remis les pendules à l'heure à sa façon... et c'est bien ce qu'il s'apprête à réaliser de nouveau ce dimanche !
Le circuit de la démesure !
Sepang offre aux MotoGP l'un des combats les plus difficiles de la saison. Les conditions climatiques tout d'abord sont à la limite du supportable en octobre : "une température de l'air avoisinant les 38°C, celle de la piste atteignant presque 60°C et l'humidité excédant les 75% représentent un dur challenge pour les pilotes" explique le brésilien Alex Barros, pourtant habitués aux climats tropicaux !
La météo soumet également les motos à rude épreuve : on leur installe pour l'occasion des radiateurs plus grands et les réglages - notamment de suspensions - y sont primordiaux. Si le revêtement de la piste est lisse - le circuit ne date que de 1999 -, il n'empêche que le compromis entre des suspensions fermes pour les gros freinages et les accélérations dans les deux lignes droites et des réglages plus souples dans les enchaînements plus délicats est difficile à atteindre.
Comme lors de chaque épreuve, le but des mécaniciens est de faire "oublier" la moto à leur pilote. Mais à Sepang, la difficulté consiste surtout à proposer une monture stable à la fois lors des freinages appuyés (surtout dans Sunway Laggon où le freinage se fait sur l'angle) et capable de subir de très grosses accélérations (délicates à la sortie de Pangkor Laut et Berjaya Tioman).
Les freins sont largement sollicités mais les deux grandes lignes droites leur permettent de refroidir convenablement. D'après les ingénieurs de Brembo, le plus gros souci concerne l'humidité ambiante qui "peut rendre le système spongieux"... Quant aux pneumatiques, la piste chaude et propre ne pose pas trop de problèmes, ce qui permet aux pilotes de se lâcher et de signer de leur roue arrière d'impressionnantes virgules !
Rossi confiant
Après sa chute lors du dernier GP sur une piste qu'il n'affectionne pas particulièrement (lire Moto-Net du 19 septembre 2005), Sa Sainteté retourne sur l'un de ses circuits préférés et sur lequel il a remporté pas moins de trois victoires en quatre ans... Autant dire que la quatrième place lui permettant de remporter le titre indépendamment du score de son seul rival "mathématique" Max Biaggi est pratiquement assurée.
A moins que le sextuple champion du monde ne trébuche une nouvelle fois en cherchant par tous les moyens à sceller son nouveau titre par une dixième victoire de la saison. Mais la probabilité est minime ! C'est sur ce circuit que The Doctor a le plus d'expérience au guidon de la M1 - il y a effectué ses tout premiers tours de roue en 2004 - et y a remporté son dernier titre avec Honda (lire Moto-Net du 13 octobre 2003). Dès lors, Rossi se montre on ne peut plus déterminé : "je ne ressens pas plus de pression qu'avant, je vais courir pour gagner toutes les épreuves"... Voilà qui est dit !
Son coéquipier texan Colin Edwards a lui aussi un week-end chargé en perspective : "Sepang est un grand et large circuit et il y a deux ou trois virages où j'ai tendance à perdre quelques dixièmes. Il me faudra donc suivre quelques pilotes durant les essais afin d'obtenir de bonnes trajectoires". L'américain s'était bien gardé de livrer à ses camarades les quelques "trajectoires secrètes" qu'il connaissait à Laguna Seca... Il ne pourra donc pas compter sur Rossi, qu'il avait battu aux Etats-Unis grâce à son expérience du terrain, pour lui livrer ses secrets ! Dommage, car aux dires de la Tornade Texane, Valentino "vole littéralement sur cette piste"...
Max en trouble-fête
A deux jours du départ, le Team Repsol n'y va pas par quatre chemins : "Biaggi est désormais mathématiquement le seul pilote à pouvoir empêcher Rossi de s'emparer du titre et fera tout ce qu'il peut jouer les trouble-fêtes !" L'empereur romain, deuxième au championnat et seul pilote à avoir inquiété un Capirossi magistral au Japon, se réjouit de disputer une nouvelle course : "j'ai terminé troisième à Brno et deuxième à Motegi, ce serait bien de gagner encore une place en Malaisie et de remporter la course !"
De l'autre côté du paddock, Nicky Hayden est monté de deux places au classement. Mais le Kentucky Kid ne s'en réjouit pas davantage car il doit cette ascension surtout aux chutes de Barros et de Gibernau : "nous devons nous mettre dans le rythme rapidement, ce que nous n'avons pas réussi à faire au Japon" estime l'américain.
Camel Honda : au suivant !
Après Tohru Ukawa, c'est au tour de Shane Byrne de remplacer l'australien Troy Bayliss. Le pilote du Team Roberts - sans guidon depuis la rupture de contrat de KTM - n'arrive pas à y croire : "je pensais ma saison terminée mais j'ai maintenant la fantastique chance de piloter une Honda", explique l'ex-champion de Superbike britannique. Mais "Shakey" a intérêt à profiter de chaque minute sur la RCV pour prouver ses capacités, car si Bayliss ne semble pas en état de revenir pour le Qatar ni même pour son GP national, la rumeur court que Chris Vermeulen pourrait prendre le relais dès le week-end prochain !
Irremplaçable et inusable en revanche, Alex Barros s'apprête à nouveau à livrer bataille malgré les conditions difficiles : "il arrive que le moteur soit tellement chaud qu'il te brûle les mains et les pieds" ! Le brésilien compte bien profiter de ses "bons réglages" obtenus lors des tests de pré saison pour, comme l'année dernière, accrocher un podium !
Melandri incertain
Sete Gibernau, qui n'a pas marqué de points pour la cinquième fois la saison, espère que "la situation va s'améliorer" et compte remporter sa première victoire de l'année... Mais le catalan aura fort à faire, puisqu'il n'a terminé qu'une seule fois sur le podium en Malaisie, en 2003...
L'incertitude plane toujours sur la participation de Marco Melandri, fauché le week-end dernier par un Rossi que Tamada avait trouvé "pas aussi sûr que d'habitude"... Le jeune italien, qui ne souffre "pas trop" de sa cheville, préfère faire l'impasse sur les séances du vendredi afin d'être plus en forme dimanche...
Makoto Tamada, fort de sa meilleure performance dimanche dernier, rappelle qu'il n'est "qu'à 70% de [ses] capacités et espère améliorer ça". Après une course au Japon qu'il qualifie d' "ennuyeuse" pour lui comme pour son public, le nippon a de plus grandes ambitions. Et s'il était resté chez Bridgestone ?
Bridgestone doit confirmer
Loris ne pouvait mieux célébrer son nouveau contrat au sein du Team Ducati dimanche dernier et son team manager Livio Suppo en est le premier ravi : "comme Claudio Domenicali, le directeur de Ducati Corse, l'a dit la semaine dernière, Loris est un combattant au coeur de lion, et c'est bon de le voir se rapprocher de la tête". Capirex garde un bon souvenir des essais hivernaux, où il s'était montré "pas particulièrement constant mais très rapide".
Avec la victoire de Capirossi et les 4ème et 5ème places de Checa et Hopkins, les Bridgestone ont prouvé qu'ils pouvaient rivaliser - et même battre ! - les Michelin. On ne peut s'empêcher de se rappeler qu'après le Mugello (lire Moto-Net du 14 octobre 2005), les Ducati qui s'étaient montrées impressionnantes avaient largement marqué le pas... Les gommes japonaises feront-elles de même hors de leur fief ?
Enfin chez Kawasaki, ce week-end marquera le grand retour de notre Olivier Jacque national en tant que remplaçant d'Alex Hoffmann à nouveau blessé (lire Moto-Net du 22 septembre 2005). Alors que son coéquipier Shinya Nakano vise prudemment le top dix, on compte sur Olivier pour nous faire à nouveau vibrer !
Rendez-vous dès lundi pour le tour par tour de J. Arsouille !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2025
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16 mars : GP d'Argentine
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25 mai : GP de Grande-Bretagne
08 juin : GP d'Aragon
22 juin : GP d'Italie
29 juin : GP des Pays-Bas
13 juillet : GP d'Allemagne
20 juillet : GP de République Tchèque (sous réserve)
17 août : GP d'Autriche
24 août : GP de Hongrie (sous réserve)
07 septembre : GP de Catalogne
14 septembre : GP de Saint-Marin
28 septembre : GP du Japon
05 octobre : GP d'Indonésie
19 octobre : GP d'Australie
26 octobre : GP de Malaisie
09 novembre : GP du Portugal
17 novembre : GP de Valence
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