Une page se tourne dans la catégorie hélas délaissée des motos supersportives : la Yamaha YZF-R6 tire sa révérence après 21 saisons au top, la faute aux normes Euro5 et à des ventes en berne. La bombinette d'Iwata reste cependant disponible en version non homologuée route pour une pratique exclusive du circuit. Présentation de la R6 Race.
Seulement 199 YZF-R6 ont trouvé preneurs sur le marché moto français en 2019, malgré toutes les qualités de cette athlétique sportive et son palmarès éloquent : titrée en Word Supersport dès sa sortie en 1999, la Yamaha s'est encore illustrée en 2020 en remportant pratiquement toutes les courses WSSP avec Andrea Locatelli !
Insuffisant toutefois pour envisager la nécessaire refonte qu'exigent les normes Euro5 : Yamaha stoppe sa commercialisation après avoir déjà fait de la résistance en 2017 avec une ultime évolution pour Euro4. Pour être exact, le blason d'Iwata ne vendra plus de R6 homologuée route mais garde un slick sur la piste grâce à la R6 Race...
Cette moto décrite comme une "machine de piste ultime" est en réalité une R6 classique - Euro4, donc - qui sera disponible en concessions "à partir de janvier" uniquement pour "permettre aux pilotes de s'engager dans les championnats nationaux en catégorie Supersport", explique Yamaha.
"Ces clients pourront décider du niveau de préparation de leur moto afin d'améliorer leur expérience sur piste", ajoute la marque aux diapasons en promettant un "tarif contenu" pour cette (fausse) nouveauté, techniquement et esthétiquement identique au modèle testé par MNC en 2017.
Espérons que ce prix soit effectivement "contenu" car à 13 999 euros, l'actuelle R6 n'est déjà pas donnée ! Ce positionnement élitiste - presque abusif - concourt d'ailleurs à précipiter la désaffection de ce type de motos : la Yamaha est aussi chère qu'une Hypersport d'il y a cinq ans (la R1 valait exactement la même somme jusqu'en 2014) !
Ce n'est sans doute pas un hasard si sa rivale ZX-6R réalise des ventes honnorables (411 immatriculations en 2019) depuis que Kawasaki a intelligemment abaissé son prix à 11 699 euros... Autre alternative, moins ambitieuse : tout miser sur le physique et le nom comme la Honda CBR650R, qui n'a pas grand-chose de sportif mais jouit d'une ligne racée avec à la clé 585 immats.
Yamaha propose également une version "prête à courir" de sa Superport : la R6 Race GYTR, soit une moto équipée de pièces et composants de course de son catalogue "Genuine Yamaha Technology Racing". L'accès à la compétition clé en main, en somme !
Cette R6 Race GYTR reçoit le kit "Stage 1" qui comprend carénage polycarbonate, faisceau électrique et l'ECU "Kivontbien", ligne d'échappement en titane Akrapovic, commandes reculées et durits avia. Sans oublier l'admission d'air "libérée" qui fait bondir les relances castrées par Euro4 de la R6 d'origine !
La moto est également livrée avec sa "selle" course, des protections de levier et de couronne, des crochets pour la béquille de stand (comprise dans le kit), un bouchon de réservoir sans serrure, des bougies spécifiques, un coupe contact ou encore un kit chaîne avec pignon de 14 et couronne de 45.
Les pistards les plus affûtés et fortunés peuvent lui greffer des suspensions Öhlins et des étriers Brembo comme ci-dessus, ainsi que d'autres pièces "Récing" du catalogue Yamaha GYTR : MNC peut témoigner de leur efficacité pour s'en être délecté sur lors de l'essai de l'excitante R3 préparée Supersport !
Rappelons que l'YZF-R6 d'origine reçoit un 4-cylindres en ligne de 118,4 ch et de 61,7 Nm géré par un accélérateur électronique. Son cadre périmétrique est relié à une fourche inversée de 43 mm entièrement réglable et de gros disques de 320 mm pincés par des étriers radiaux 4-pistons.
Yamaha lui avait également attribué antipatinage, shifter et modes moteur lors de sa dernière refonte de 2017, potentiellement l'ultime évolution de cette sportive qui fait appel à un réservoir en alu ainsi qu'à une boucle arrière et carter moteur en magnésium pour entretenir sa sveltesse (190 kg).
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