Massiac (Cantal) : de l'enduro pur et dur pour l'ouverture du Championnat de France !

Avec un changement d'organisateur et de nouvelles mesures de la FFM pour soutenir d'avantage les clubs, le Championnat de France d'Enduro repart d'un nouveau pied. Et après une épreuve du niveau de Massiac, il faut s'attendre à une édition 2007 particulièrement difficile...

Le coup d'envoi du Championnat de France d'enduro 2007 a été donné ce week-end à Massiac, au coeur de l'Auvergne, terre natale de l'enduro, en l'absence regrettée de Benoît Thibal du team Pulsion Moto. Après quelques incertitudes en début de saison sur le calendrier, le Championnat de France d'enduro se déroulera bien sur cinq épreuves : Massiac, Nuits-Saint-Georges, Bourganeuf, Mende et Corte (voir le calendrier ci-dessous).

Le plateau 2007 du Championnat de France d'Enduro est digne d'un grand millésime avec des pilotes français comme Marc Germain, Sébastien Guillaume ou Fabien Planet que l'on retrouve également en Championnat du monde d'enduro.

2007 est également marquée par la présence de pilotes de motocross comme Jordan Curvalle ou Thierry Bettys. Mais surtout, l'arrivée sur le Championnat de France des champions du monde MX Mickaël Pichon et Frédéric Bolley va certainement pimenter le challenge sportif !

Le tracé, long de 80 km, devait être bouclé trois fois pour les pilotes de l'élite (l'ancienne catégorie "inter"). Entrecoupé de trois spéciales, il a offert aux concurrents un parcours typique enduro en privilégiant le technique : usant pour le physique ! Un tracé difficile et sélectif rendu encore plus compliqué par les pluies de la semaine dernière qui avaient détrempé le parcours samedi.

Mais les spéciales en dévers, la spéciale en ligne vite défoncée et dangereuse et les ornières creusées dans les liaisons ont donné à l'enduro de Massiac une allure de "bel enduro", selon la définition des puristes de la discipline...

Dans la catégorie Elite 1 (125cc 2T-250 4T), Marc Germain (Yamaha 250cc 4T.) prend l'avantage sur ses challengers de l'an passé, Marc Bourgeois (Husqvarna 125cc 2T.) et Julien Gauthier (Honda HM 250cc 4T.) en ne leur concédant que quatre spéciales sur les deux jours.

Samedi, une belle avance de 42 secondes sépare Marc Germain du second tandis que dimanche, l'écart se resserre et c'est Julien Gauthier qui prend la seconde place à 27 secondes du leader.

Pour Gilles Algay, pilote et manager du team officiel HM, "Julien Gauthier a fait un très bon premier tour dimanche : il était à une seconde devant Marc Germain mais le pilote Yam va tellement vite qu'à ce niveau, il ne faut faire aucune erreur... Julien a chuté en spéciale dans le deuxième tour et il a perdu son avantage. Mais tout va bien pour le team, il est deuxième au classement provisoire".

Marc Germain, sept fois champion de France E1 consécutif, n'a pas l'intention de laisser Marc Bourgeois et Julien Gauthier - respectivement vice champion 2006 et troisième - prendre leur revanche !

Et même s'il a senti une évolution depuis l'année dernière, "ils ont été très incisifs dès les premières spéciales, alors que je suis un vrai diesel", explique le champion en titre de la catégorie, dont l'objectif est avant tout le Championnat du Monde. "L'arrivée de Mickaël Pichon en enduro est très positif pour se préparer au Mondial", poursuit Marc : "il a une vitesse extraordinaire, prendre ses temps en référence devrait nous tirer pour progresser !"

En catégorie Elite 2 (250 2T- 450 4T), Sébastien Guillaume (Husqvarna 250 2T) remporte la journée de samedi, en bagarre avec Emmanuel Albepart (HM-Honda 450 4T) en début de journée puis avec Michaël Pichon (KTM) en fin de journée.

Une chute dans la dernière spéciale fait perdre deux minutes au pilote KTM et lui fait terminer la journée en 5ème position.

Dimanche, un terrain plus sec a encouragé Mickaël Pichon à tourner la poignée d'un cran : le multiple champion du monde MX impose un rythme élevé ! Sébastien Guillaume, régulier se classe 2ème dimanche à 42 secondes du "crossman" tandis que Christophe Nambotin (Gas Gas 250 2T) prend deux spéciales sur les six à Mickaël Pichon. Belle course pour Christophe, qui s'installe à la troisième place pour le week-end.

Dans la catégorie des grosses cylindrées Elite 3 (450 4T et plus), Fabien Planet (KTM 300 2T) en pleine forme enlève la catégorie avec 2 minutes 10 secondes d'avance sur Jean François Goblet (KTM) samedi et 32 secondes devant Frédéric Bolley (Gas Gas 300 2T) dimanche.

Fabien Planet, dont l'objectif principal de 2007 est le Word Enduro Championship, a une façon bien à lui de se motiver et de se préparer. "Pour me mettre un peu la pression, je regardais les chronos des leaders des autres catégories : Germain, Guillaume, Pichon... Samedi, à la dernière spéciale, j'avais 9' d'avance sur Marc. J'ai décidé de gérer et je finis avec 5' de moins... Dimanche, c'est avec Mickaël que je me suis bagarré. Le fait de me battre pour le scratch, même si le classement n'existe pas en tant que tel, m'oblige à me dépasser pour prendre un peu plus de risques et au final progresser".

Dans ce classement virtuel, Fabien l'emporte devant Marc Germain et Sébastien Guillaume le samedi et se place troisième derrière Mickaël Pichon et Marc Germain dimanche.

Dimanche, Frédéric Bolley, a montré qu'il allait falloir compter avec lui dans la course au titre : champion du monde en 250cc MX (2001 et 2002) après avoir fait plusieurs saison en Supermotard (5ème en Supermoto S2 en 2005), Fred repart pour un nouveau défi sportif : l'enduro !

Pilote officiel Gas Gas, il participe d'emblée pour sa première saison au WEC et au Championnat de France. Un appel de phare médiatique de la part de l'importateur Gas Gas qui laisse augurer une belle marge de progression de la part de Frédéric Bolley, dont l'esprit de compétition et le goût pour les défis sportifs devraient assurer une saison pleine de rebondissements.

Pour Fred, le bilan du week-end est clair : "Tout était la première fois pour moi à Massiac : premier Championnat de France, premier enduro terminé, nouveaux réglages motos... Le tracé était très typé enduro, assez dur, avec de belles spéciales et de belles liaisons. Je suis très content !".

Avant Massiac, Fred Bolley n'avait participé qu'à l'enduro indoor de Lyon en février et au GP de Suède en mars. Mais l'équipe technique n'avait pas trouvé les réglages de suspension satisfaisants et l'abandon en Suède dans des conditions extrêmes, dû au réveil d'une ancienne fracture de la cheville, avait laissé un goût amer...

Vendredi soir, son mécanicien Stéphane Porchet tente un réglage. Fred Bolley part donc sur l'enduro avec une suspension en test et roule sur la réserve, car il sait qu'il joue quitte ou double... Mais l'officiel Gas Gas termine quatrième le samedi. "Après la journée de samedi et sur des réglages, j'ai pu redresser le tir dimanche. Sur un tracé typique enduro et assez difficile, j'ai pu rouler en étant plus précis dans mon pilotage et j'ai fini en bonne place mon premier enduro !"

Dans la catégorie Junior, le pilote Sherco Jeremy Joly s'installe à la deuxième place du week-end et prend la première place au provisoire. Romain Boucardey et Sébastien Bozzo se sont échangés la première place de chaque manche. Quant aux pilotes de l'EEAT (Equipe de l'armée de terre), Benoît Fortunato et Maximilien Gourgouilhon, ils ont fait "une course moyenne" selon Fred Weill, leur entraîneur. Pour le team de l'armée de terre, les efforts sont à concentrer en vu du GP d'Espagne dans deux semaines.

Chez les filles, six concurrentes étaient alignées au départ. Le parcours étant le même que pour les hommes, l'expérience et les qualités physiques sont indispensables dans des enduros de ce niveau. Le classement final est donc sans surprise avec Ludivine Puy (officielle Gas Gas) en tête devant Alice Genest (officielle TM) et Audrey Rossat.

Le propre de l'enduro et son attrait est de lancer sur les mêmes parcours les pilotes de la catégorie Elite et tous les amateurs, avec pour seule différence les temps impartis en liaison. Et si les pilotes élites donnent une certaine impression de facilité, chez les pilotes nationaux les descriptions sont largement peu plus... colorées !

"Avec la pluie tombée durant la nuit, c'était un vrai carnage dans la spéciale en ligne", résume Manu Camus en catégorie féminine : "c'était un enduro super dur, très sinueux et mono trace. On montait jusqu'à trouver une descente à pic, mais vraiment à pic ! Les descentes se terminaient à l'équerre et à certains endroits, beaucoup de pilotes descendaient des motos pour éviter de chuter"...

"Il faut vraiment se cracher dans les pognes pour ne pas prendre de pions", poursuit Stéphane Chenot - dit Allum - en catégorie National E1 : "au début, tu crois que tu es le seul à en baver, que tu es un mauvais, mais en fait c'est tout le monde qui en ch... La spéciale 3, c'était un truc de fou ! Ce n'était qu'un dévers en caillasse et l'organisation a dû faire le choix de la couper".

"La SP3 entre 8 et 10 minutes ressemblait plus à un CH serré", résume de son côté Jean Lescure (catégorie National).

Prochain rendez vous les 19 et 20 mai à Nuits-Saint-Georges (21). Restez connectés !

Calendrier 2007

• 14 et 15 avril 2007 : Massiac (15)
• 19 et 20 mai 2007 : Nuits-Saint-Georges (21)
• 16 et 17 juin 2007 : Bourganeuf (23)
• 29 et 30 septembre 2007 : Mende (48)
• 27 et 28 octobre 2007 : Corte (Corse)