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HYDROGÉNIAL
Paris, le 12 octobre 2009

Le Suzuki Burgman FC relance le débat sur le moteur à hydrogène

Le Suzuki Burgman FC relance le débat sur le moteur à hydrogène

Convaincu des vertus énergétiques et écologiques de la propulsion par hydrogène, Suzuki va présenter au salon de Tokyo un Burgman FC reprenant la technologie du concept Crosscage. Pourtant, cette motorisation se heurte encore à quelques écueils...

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Premier constructeur moto à avoir adapté une pile à combustible alimentée par un réservoir d'hydrogène sur le Crosscage en 2007 (lire Moto-Net.Com du 9 novembre 2007), Suzuki poursuit activement ses recherches sur cette propulsion ne rejetant que de l'eau et s'apprête même à présenter au salon de Tokyo 2009 un scooter Burgman Fuel Cell.

Le Suzuki Burgman FC relance le débat sur le moteur à hydrogène

Une initiative encore limitée mais qui reste à saluer, car malgré les limites des motorisations à énergie fossile, force est de constater que les propositions alternatives crédibles ne se bousculent pas encore au portillon.

Voitures et motos électriques font ça et là des progrès notables, mais leur autonomie limitée et le traitement des batteries usagées empêchent encore leur développement à grande échelle.

Quant à l'éthanol (de 5 à 85% avec un kit Flex Fuel), il suscite lui aussi la polémique et se contente de différer l'inévitable tarissement des réserves pétrolières (lire Moto-Net.Com du 2 juin 2009)...

"L'hydrogène liquide, léger, compact et structurellement simple, est refroidi par air", rappelle Suzuki : "un réservoir à hydrogène de 70 MPa (la plus haute pression utilisée sur une moto jusqu'ici) permet une autonomie acceptable", promet le constructeur... sans toutefois préciser sa notion "d'acceptable", ni même une éventuelle période de commercialisation !

Le Suzuki Burgman FC relance le débat sur le moteur à hydrogène

"Ce véhicule est un prototype et en aucun cas un produit commercialisable dans le très court terme", nous confirme par ailleurs Suzuki France. Le projet n'aurait toutefois rien d'une "lubie" des ingénieurs nippons : "certains véhicules roulent déjà avec ce système, notamment en Californie et en Allemagne", nous assure Suzuki.

L'hydrogène : oui, mais quand ?

S'il est vrai que certains constructeurs automobiles se "contentent" de brûler directement de l'hydrogène dans des moteurs conventionnels (BMW, Ford ou Mazda), les procédés transformant directement l'hydrogène en électricité via des piles à combustible existent entre autres chez Mercedes, Toyota, Nissan... et Suzuki pour les motards !

Selon la plupart des spécialistes, la pile à combustible ne serait toutefois pas compétitive avant 2015, voire 2020... ce qui éloigne d'autant l'arrivée de la Crosscage et du Burgman FC dans les concessions Suzuki.

Quelques questions sans réponses...

Le Suzuki Burgman FC relance le débat sur le moteur à hydrogène

Quasiment inépuisable puisque chaque molécule d'eau (H2O) en contient deux atomes, respectueux de l’environnement et particulièrement énergétique (1 kg d'hydrogène libère trois fois plus d'énergie qu'un kilo d'essence), l’hydrogène offre de nombreux avantages face à la pénurie annoncée des énergies fossiles.

Mais avant qu'il ne déloge le sans plomb et le diesel, des progrès doivent être faits à chaque étape de la filière : production, transport, stockage et utilisation.

Car bien qu’il soit l’élément le plus abondant de la planète - on le trouve aussi dans les hydrocarbures et la biomasse -, l’hydrogène n’existe pratiquement pas dans la nature à l’état pur.

L'hydrogène

L'hydrogène était un combustible incontournable à la fin du XIXème siècle. Employé dans les lampes pour l’éclairage et dans le gaz de ville (mélangé à de l’oxyde de carbone), l'hydrogène a ironiquement cédé sa place au gaz naturel et au pétrole, des ressources plus faciles à exploiter et surtout moins chères. Difficilement transportable et stockable, facilement inflammable - l'explosion du dirigeable allemand Hindenburg en 1937 reste gravée dans les mémoires - l'hydrogène est pourtant un gaz non toxique dont la combustion est très énergétique. Grâce aux progrès de la science, il est désormais possible de le relier à une pile à combustible (PAC), afin de produire de l’électricité comme seul résidu... de l'eau !

Il est donc actuellement produit par reformage dans le cas des hydrocarbures (une réaction chimique qui libère l'hydrogène sous l'action de la chaleur mais rejette... du CO2) ou par extraction des atomes dans les molécules d'eau par électrolyse ou cycles thermochimiques.

Autant de techniques complexes qui demandent beaucoup d'électricité... actuellement produite avec de l'énergie fossile ou du nucléaire !

Dernière méthode découverte : la production d'hydrogène à partir de la biomasse (bois, paille, tailles, etc.) s'attire toute les faveurs... mais reste pour l'instant cantonnée à des recherches en laboratoires.

Shéma descriptif du procédé Fuel Cell sur la Suzuki Crosscage

Bref, bien que l'hydrogène cumule les qualités, son usage comme carburant au quotidien n'est pas encore au goût du jour : sa production nécessite encore beaucoup d'énergie, coûte trop cher et ses actuels processus de fabrication ne sont pas exempts de rejets polluants. Sans parler des problèmes liés à son transport, son stockage et sa distribution.

Mais grâce aux recherches des constructeurs, et notamment Suzuki, les obstacles liés à la propulsion par hydrogène relié à une pile à combustible vont être contournés peu à peu.

En outre, lorsque le procédé et son utilisation seront opérationnels et rentables, Suzuki devrait posséder une longueur d'avance conséquente sur ses rivaux... non négligeable en termes de retombées économiques !

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