Dimanche à Monza, Spies aurait du remporter les deux courses tandis que Haga et Neukirchner auraient pu l'accompagner sur les deux podiums. Mais la course en a voulu différemment ! En Supersport, Yamaha, Kawasaki et Triumph harcèlent encore Honda...
Neukirchner prend le meilleur départ mais il fauché dans le "pif" de la première chicane par Brendan Roberts, qui vient d'effectuer une longue glissade sur l'herbe, déclenchée par une touchette avec Makoto Tamada - lui aussi tombé - lors du premier freinage !
Simultanément, on aperçoit la Honda de Tommy Hill exécuter un impressionnant salto avant et retomber lourdement sur un malheureux Troy Corser déjà à terre...
"Je m'apprêtais à entrer dans la chicane et l'instant d'après, je volais dans les airs", relatera un peu plus tard le pilote BMW n°11. "Alors que j'étais à genoux, j'ai été heurté par une autre moto. Elle m'a frappé dans le dos, près du cou, et l'impact a été assez fort pour plaquer mon casque contre le sol".
"J'ai réussi à quitter la piste et je me suis affalé sur l'herbe pour me reposer et reprendre mos souffle", poursuit l'australien, "mais les commissaires tenaient à me faire sortir et ont essayé de m'installer sur une civière"... Sans grand ménagement, voire professionnalisme reproche Troy : "j'ai eu de la chance de ne pas m'être endommagé la nuque, parce qu'ils auraient sans doute aggravé ma blessure".
Brendan Roberts et Max Neukirchner en revanche ne se relèvent pas, tous deux victimes de blessures : de gros bleus pour l'australien, casse du fémur et de trois autres os de la jambe et du pied pour l'allemand... Quant à Makoto Tamada, c'est un de ses poignets qui est brisé et l'empêchera de reprendre le départ.
Troy Corser lui, décide de s'aligner pour le second départ. Malheureusement, le vieux Croco est victime d'une nouvelle chute, à la fin du tour de chauffe : "je me suis retrouvé un peu trop vite dans la parabolique au milieu d'un groupe de quatre ou cinq pilotes", expliquera Corser qui, pour éviter Hill, doit lécher le frein avant, part en low side et rebondit dans les graviers. S'en est trop, le n°11 ne sortira plus du week-end !
Près d'une heure après ce "carnage" - c'est le terme qu'emploiera Leon Haslam ! -, un second départ est donné. Très vite, Spies, Fabrizio et Haga larguent Kagayama et s'isolent pour se partager le podium.
Derrière, Biaggi roule seul en 5ème position au guidon de son Aprilia, suivi de Laconi et de sa Ducati, Parkes et sa Kawa' et Sykes et sa Yam'. Plus loin encore, Xaus sur sa BMW se bat contre les Honda de Rea, Checa et Haslam.
Les commandes de la course passent de gants en gants : Fabrizio, Haga puis Spies se relaient en tête et ce n'est qu'à partir du 8ème tour que l'américain parvient à se détacher - légèrement, pas plus d'une seconde... - de ses deux compères.
Pendant ce temps, Kiyonari doit cravacher pour rattraper son mauvais départ : le japonais pointait à la 16ème place à l'issue du premier tour mais se hisse à la 8ème place peu avant la mi-course !
Son compatriote Kagayama a du céder à Biaggi sa 4ème place mais fait preuve d'une belle ténacité également en restant accroché au dosseret de l'Empereur Romain jusque dans les derniers tours... "J'avais des problèmes avec Biaggi car bien que j'arrivais à le rejoindre au freinage, sa moto accélérait plus fort que la mienne en sortie de virage", avouera le pilote Suz'.
Les derniers tours sont fort animés en tête de la course : alors qu'il reste six boucles à parcourir, les deux Ducati reviennent sous les pots de la Yamaha et trois tours plus tard, Fabrizio passe à l'attaque ! "À mi-course j'ai eu des soucis de boite, surtout lorsque Ben est passé devant moi, mais je n'ai rien lâché et je me suis battu jusqu'au bout", témoignera le rital.
Michel dépasse Ben dans la ligne droite et le salue au passage d'un petit signe de la main : le public acclame comme il se doit l'italien et son italienne... mais aussi le japonais et son italienne, car Nitro Nori met à son tour le pilote Yamaha sous pression !
Toutefois, au prix d'un puissant freinage "à la Rossi" - jambe ballante vers l'intérieur du virage, pas très esthétique mais efficace ! -, Ben Spies récupère son du et laisse les deux boulets rouges s'expliquer entre eux. Cette explication laisse le champ libre à Spies et mène Fabrizio et Haga à négocier la cassure de Serraglio au coude à coude dans la toute dernière boucle !
L'ultime virage offre également son lot d'émotion : alors qu'on se demande qui du n°41 ou 84 secondera Spies sur le podium, celui-ci tombe en panne sèche ! Au moment d'ouvrir en grand pour se propulser vers une 5ème victoire cette saison, le pilote Yamaha se redresse sur sa machine et poursuit en roue libre !
Fabrizio hérite donc de la victoire : amplement méritée, c'est sa première en Mondial SBK, ce qui explique sa joie au moment de franchir la ligne d'arrivée, juste devant Haga !
Ben Spies quant à lui voit quatorze pilotes débouler dans la ligne droite avant de passer à son tour, sous le drapeau à damier... "C'était une pilule dure à avaler mais j'imagine que c'est la course", commentera brièvement Ben avant de se reconcentrer - et gaver sa R1 d'essence ! - pour la deuxième manche.
Les rebondissements se poursuivent bien après cela puisque Max Biaggi apprend, dans le parc fermé, qu'il écope d'une pénalité de 20 secondes pour avoir coupé une chicane. Ryuichi Kiyonari est donc récompensé de son incroyable remontée par une troisième place, tandis que Max est relégué en 11ème position, derrière Parkes !
"Mon départ a été très mauvais et j'ai du me battre tour après tour pendant toute la course", racontera Kiyonari, ravi - et surpris - d'obtenir un premier podium cette saison : "dans le dernier tour, je me battais pour la 5ème place, puis à la fin de la course j'étais 4ème et lorsque je suis rentré aux stands, mon équipe m'a annoncé que j'étais troisième".
Satisfait également, Ruben Xaus apporte à BMW Motorrad son meilleur résultat de la saison : "ma 7ème place est également pour Troy et l'ensemble de l'équipe car tout le monde a travaillé dur pour cela".
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