• L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
PROJET DE DÉCRET
Paris, le 27 avril 2017

Le gouvernement veut interdire la possibilité de signaler les contrôles radars

Le gouvernement veut interdire la possibilité de signaler les contrôles radars

Mêlant allègrement lutte contre le terrorisme et simples contrôles routiers, le ministère de l'intérieur veut interdire la diffusion par "applications smartphone, GPS, sites internet ou réseaux sociaux" de "tout message de nature à signaler les opérations de police dans certains périmètres"... Y compris les contrôles radars !

Imprimer

L'éphémère nouveau futur ancien ministre de l'intérieur, Matthias Fekl, souhaite adopter un "décret portant interdiction de diffuser par l’intermédiaire des services électronique (oui, sans S, NDLR !) d’aide à la conduite ou à la navigation tout message de nature à signaler les opérations de police dans certains périmètres".

En clair, même si le projet de texte ne le mentionne pas explicitement : interdire la possibilité de signaler les emplacements des contrôles radars, alors même que la Cour de cassation vient de rappeler dans un arrêt de septembre 2016 qu'il n’existait en l'état actuel du droit "aucune interdiction d’annoncer la présence des radars et des contrôles routiers à l’aide d’un réseau social"

Comme le veut la procédure dès lors qu'il s'agit d'un projet de règle technique, le gouvernement français doit notifier officiellement la Commission, qui a désormais trois mois (jusqu'au 25 juillet 2017) pour donner son avis et "répondre de façon appropriée". 

Libre prestation de services ?

Si elle estime que le projet crée "des obstacles à la libre circulation des marchandises ou à la libre prestation de services de la société de l'information ou au droit dérivé de l'UE", la Commission pourra émettre un avis circonstancié à l'attention du gouvernement français. La période de statu quo serait alors prolongée de trois mois supplémentaires concernant les produits et d'un mois supplémentaire concernant les services, tandis que Paris devrait communiquer à Bruxelles les mesures prises en réponse à l'avis circonstancié.

"Un impact favorable sur la sécurité routière est attendu", plaide le futur ancien gouvernement français dans sa notification du 24 avril 2017 visiblement écrite avec les orteils d'un stagiaire, à tel point qu'on pourrait presque croire à un "fake"...

En effet, le signalement des forces de l’ordre effectuant des contrôles d’alcoolémie ou de stupéfiants incite certains usagers de la route alcoolisés ou ayant consommés (oui avec un S, NDLR !) stupéfiants (oui sans "des", NDLR !!) à changer d’itinéraire afin d’éviter ces contrôles. Par conséquent, ces signalements ne permettent pas de lutter efficacement contre la conduite en état d’ivresse et après usage de stupéfiants et aux accidents qui y sont associés" (lutter "aux" accidents, bref passons, NDLR). 

Applications, GPS, sites internet et réseaux sociaux dans le viseur

M. Fekl, par ailleurs conseiller régional de Nouvelle Aquitaine, souhaite donc "interdire la diffusion, au sein de tout service électronique d’aide à la conduite ou à la navigation (notamment : applications smartphone, GPS, sites internet, réseaux sociaux), de tout message ou indication permettant aux usagers de ce service de connaître la localisation des forces de l’ordre dans certains périmètres et susceptible de nuire à l’efficacité des opérations de police administrative de sécurité routière ou des opérations de police judiciaire réalisées". 

"Ces périmètres, communiqués par le gouvernement aux exploitants de ces services électroniques, seront ceux où auront lieu certains contrôles sensibles, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme ou la criminalité organisée, d’actions de sécurité routière, de la recherche de détenus évadés ou de personnes enlevées", justifie le ministre de l'intérieur en assurant que "ces périmètres ne couvriront donc que les contrôles les plus sensibles et ne pourront s’étendre sur plus de vingt kilomètres" et que "l'interdiction ne pourra dépasser vingt-quatre heures". 

Une contravention de cinquième classe (1 500 euros d'amende) serait donc appliquée aux exploitants (Coyote, Winkangoo, Inforad, Waze, etc.) qui ne respecteraient pas ces nouvelles dispositions, au moyen d'un nouvel article R. 131-1 du code de la route. 

Le long combat des gouvernements...

On se souvient que lesdits exploitants s'étaient empressés d'obtempérer en 2011 lorsque le gouvernement (dirigé à l'époque par un certain François Fillon) avait voulu rendre les indications volontairement moins précises.

Les avertisseurs, légaux (à ne pas confondre avec les détecteurs, illégaux), étaient alors passés d'une précision de quelques mètres à de vagues "zones dangereuses" s'étendant sur 500 m en ville, 2 km hors agglomération et carrément 4 km sur autoroute !

Plus récemment, c'est le sénateur (LR) de l'Hérault, Jean-Pierre Grand, qui voulait interdire les moyens de prévenir de la présence de radars et de contrôles de police. Avec ce nouveau projet de décret, les systèmes d'aides à la conduite  devraient impérativement ignorer des zones de 20 kilomètres... Autant dire qu'ils perdraient toute utilité !

.

.

Commentaires

Bestof: 
1
@46QDO : il ne faut pas être dupe, le fait de mettre dehors le vioque a fait parti de la "dédiabolisation" du parti. Tout ça a été orchestré avec l'aide du fondateur historique; la preuve, il lui prêté une partie des fonds nécessaires à la campagne. Mais le coeur historique nauséabond est toujours là à agir dans l'ombre ... alors attention ! On est sur un sujet qui parle de restreindre certaines de nos libertés, avec l'extrême droite ... je vous laisse deviner.

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.

A lire aussi sur le Journal moto du Net

Les meilleurs moments du Grand Prix moto d'Argentine 2025 en vidéos

Deux semaines après son récital thaïlandais, le duo Marc et Alex Marquez a livré un intense tango argentin, notamment ce dimanche en course... que le n°93 a bien failli ne pas finir ! Franco Morbidelli aussi s'est illustré en grimpant sur son premier podium MotoGP depuis 1414 jours. Johann Zarco monte en régime et Fabio Quartararo a eu très chaud.
Argentine 2 commentaires
Le marché moto et scooter français freine encore en février 2025 

La baisse des ventes de motocycles s'accentue en février 2025 : les gros cubes plongent de -27,4% par rapport à février 2024 et les 125cc épargnées en janvier chutent à leur tour (-27%). Les constructeurs historiques sont en recul, ce qui laisse un peu de place à quelques nouvelles marques.
Les Marquez et Zarco confirment leur excellent début de saison 2025

De nouveau invaincu en Argentine sous ses nouvelles couleurs (le rouge), Marc Marquez est parfaitement épaulé au championnat MotoGP par son frangin Alex qui domine les italiens Pecco Bagnaia et Franco Morbidelli… Sur sa Honda LCR n°5, Johann Zarco est le meilleur pilote non-Ducati, alors que Fabio Quartararo peine sur sa Yamaha M1. Résultats et interview des français.
Argentine 1 commentaire
Triumph Speed Triple 1200 RS 2025 : notre essai complet en vidéo

Moto-Net.Com brave les éléments pour dompter les 183 ch de la nouvelle Speed Triple 1200 RS sur le circuit et les routes de Portimao, entre averses et soleil ! Le roadster Triumph est-elle la Reine du Sport (RS) ? Réponses dans notre essai vidéo.
Guide des nouveautés motos 2025

Toutes les informations sur les nouveautés moto et scooter 2025 : présentations, caractéristiques, prix, coloris, disponibilités et nos premiers essais MNC. Le guide le plus complet des nouveaux deux et trois roues, marque par marque, c'est sur Moto-Net.Com ! (MAJ le 20/02/2025)
Guides pratiques 1 commentaire
  • En savoir plus...