Le Comité indépendant d'évaluation des 80 km/h, composé d'experts et de représentants de la FFMC et de 40 millions d'automobilistes, dénonce les chiffres de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) selon lesquels la baisse de la vitesse limite sur le réseau routier aurait permis de sauver 206 vies... Explications.
Pour annoncer que les 80 km/h auraient permis de sauver "206 vies humaines" (au lieu des 400 annoncées), l'ONISR se base sur les chiffres du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019, soit 12 mois d'application de la mesure. Sauf que contrairement à d'habitude, la référence n'est pas la période correspondante de l'année précédente, mais une "moyenne sur cinq ans, de 2013 à 2017"...
"Jusqu'ici, l'ONISR comparait, comme tout organisme statistique professionnel, les données de la période étudiée à celles de la dernière période équivalente, ce qui garantissait une évaluation lisible par tous et qui faisait sens pour les citoyens", souligne le Comité indépendant d'évaluation qui "s'inquiète des méthodes d'évaluation arbitraires" et dénonce une "manipulation des chiffres par l'administration".
"Du jour au lendemain et contre tous les principes élémentaires de la statistique, il a été jugé préférable d'imaginer une simple moyenne sur quelques années atypiques choisies à dessein (en l'occurrence les années de hausse 2013 à 2017) et non pas de se référer à une période à la fois plus longue et plus significative pour la comparer avec les données de la première année d'application des 80 km/h avec les explications utiles", s'alarme le Comité en soulignant qu'une "telle opération - qui affecte à la fois les méthodes employées, les chiffres utilisés et les résultats présentés - ressemble fort à une manipulation des données".
"En employant les méthodes statistiques habituelles, la baisse réelle des tués pour l'année d'entrée en vigueur des 80 km/h ne s'établit en réalité qu'à 105 pour la France entière lorsqu'on analyse les chiffres mêmes de la Sécurité routière", poursuit le Comité, alors que précédemment, la baisse du nombre des tués sur les routes avait même été de 185 morts du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 par rapport à l'année précédente, quand la vitesse sur le réseau secondaire était encore de 90 km/h.
"Il en ressort que depuis l'entrée en vigueur des 80 km/h, la baisse du nombre de morts a paradoxalement régressé", calcule Jean-Luc Michaud, président du Comité : "nous demandons instamment aux services de l'État que soient transmises aux élus comme au CIE non pas des données globales par réseaux (comme cela est le cas dans les rapports du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement), mais celles relatives aux tronçons concernés par la mesure, tant avant que depuis l'application des 80 km/h. Car la méthode employée par la Sécurité routière, qui inclut notamment dans le réseau impacté par les 80 km/h des sections à deux fois deux voies limitées à 110 km/h et celles restées à 90 km/h, voire à 70 ou 50 km/h, ne garantit pas suffisamment la transparence, la rigueur et l'honnêteté des informations que le citoyen est en droit d'attendre de l'autorité publique".
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