La société de fourrières Inter Dépannage est dans le viseur de la justice pour les pratiques douteuses de son dirigeant Chafic Alywan, incarcéré pour corruption, blanchiment ou encore abus de bien social. Des cadres de la préfecture de police et autres fonctionnaires sont aussi impliqués… Explications.
Ce "scandale des fourrières" - révélés par nos confrères de Médiapart et du Parisien - concerne Inter Dépannage, l'un des principales sociétés de fourrières employées par la mairie de Paris pour traquer les motos et voitures mal garées. Son patron est poursuivi pour ses "petits arrangements" concoctés pour devenir le "Roi des fourrières parisiennes"...
Chafic Alywan - homme d'affaires libanais - a été mis en examen puis écroué en fin d'année dernière pour "prise illégale d’intérêts, faux en écriture publique, violation du secret professionnel, blanchiment et abus de bien social". Son incarcération fait suite à une enquête lancée par l'inspection générale de la Police nationale (IGPN), surnommée la "police des polices".
Parmi les faits reprochés : son "copinage" avec des fonctionnaires - dont des commissaires et cadres de la préfecture de Police - grâce auxquels sa société s'est développée de façon fulgurante. Inter Dépannage embarque jusqu'à 250 000 véhicules chaque année vers ses dix fourrières (4 à Paris, 6 dans les Hauts-de-Seine) !
Plusieurs fonctionnaires auraient été corrompus à divers échelons de la hiérarchie - via de "l'argent liquide", affirme entre autres Le Parisien - pour lui donner accès à des fichiers confidentiels, obtenir des agréments ou tout simplement fermer les yeux sur ses trafics…
D'autres ont profité d'avantages en nature comme l'entretien gratuit de leurs véhicules dans l'un des garages de l'accusé, qui est incarcéré dans la prison de la Santé en attendant le verdict. Certains de ces "dépositaires de l'autorité publique" sont également mis en examen : "un responsable de préfecture et deux policiers", s'indigne Le Parisien.
Mais ce n'est pas tout : le patron d'Inter Dépannage - qui avait remporté l'été dernier un juteux appel d'offres pour opérer dans sept arrondissements - est également accusé d'avoir fait travailler ses salariés sans contrat de travail, dans des conditions décrites comme "dangereuses" et avec des véhicules "non-homologués".
Chafic Alywan faisait depuis plusieurs années l'objet de procédures de prud'hommes, à travers lesquelles ses employés révélaient des pratiques dignes de la mafia : comme des consignes données pour ne pas enlever les voitures de trafiquants de drogue (!) ou pour inciter ses salariés à exiger de l'argent liquide au propriétaire d'une voiture en cours d'enlèvement. Tout un programme...
"La Ville de Paris souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire et se tient aux côtés de la justice", réagi la maire de Paris Anne Hidalgo, qui aurait été davantage inspirée de mieux surveiller les personnes en charge d'appliquer l'un des leviers de sa politique d'expulsion des voitures et des deux-roues motorisés…
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