L'analyse MNC du World Superbike aux Etats-Unis

Contrairement à l'an dernier, quand les trois mêmes pilotes étaient montés sur les deux podiums américains (Davies, Sykes et Rea dans cet ordre précis), les résultats des deux courses du World Superbike 2016 à Laguna Seca étaient très différents...

Rappelons que depuis cette année, les deux manches du Superbike se courent à 24 heures d'intervalles. Cette nouvelle programmation, censée augmenter l'affluence du public le samedi, complique la tâche des équipes WSBK qui n'ont plus que le vendredi pour chercher les bons réglages...

A contrario, les pilotes disposent de plus de temps entre les deux courses pour réfléchir à leurs réglages - et rectifier le tir si besoin. De même, une chute en première manche est moins pénalisante puisque les mécanos bénéficient de toute la nuit pour remonter la moto, plus ou moins cabossée.

Parallèlement, les conditions météorologiques peuvent grandement varier entre la première et la seconde manche, et ainsi redistribuer les cartes... Ce n'était toutefois pas le cas ce week-end à Monterey (Californie, USA) : la température de la piste notamment était quasiment la même lors des deux manches (environ 45°C).

Samedi, c'est Jonathan Rea qui a décroché la victoire, sa toute première sur le - drôle de - tracé de Laguna Seca ! Le nord-irlandais se ruait ainsi sur l'or la récompense de 25 points et voyait son avance au championnat atteindre 71 points, soit quasiment trois victoires.

Malgré son impeccable "finish" face à Sykes, le champion du monde en titre s'estimait un peu "vert" d'avoir commis plusieurs bourdes qui l'ont empêché de mieux gérer sa course et ses adversaires. Mais cette déception était bien faible comparée à sa désillusion de dimanche...

Le Far West s'est montré rude envers l'impitoyable "JR" : alors qu'il était convaincu d'avoir le doublé à portée de guidon, le champion du monde en titre a été victime d'un souci technique qui a mis un terme à son impressionnante série de 18 podiums consécutifs !

Duel de Ninjas au Far West

"Mon verre reste à moitié plein malgré ce problème technique !", gazouillait Jonathan sur son compte Twitter dimanche soir, avant de se reprendre : "non, rayez ça, mon verre est plutôt bien rempli ! ". Un avis que partage Andrew Pitt himself...

Le double champion de World Supersport (2001 et 2008), qui poursuit sa carrière en tant que chef mécano de Randy Krummenacher au sein du team Kawasaki Puccetti, tenait à féliciter son "compatriote" (l'australien et le nord-irlandais habitent tous deux l'Ile de Man)...

"Tu es au moins l'auteur de la meilleure manoeuvre dans Corkscrew", signale Pitt à l'attention de ceux qui n'auraient pas assisté à la seconde manche américaine : "aux oubliettes les dépassements du MotoGP. Deux d'un seul coup, bravo n°1".

Autre consolation pour Rea : il est en tête du championnat depuis 42 courses (depuis Buriram 2015), ce qui constitue un nouveau record ! Avant lui, le triple champion du monde Troy Bayliss avait tenu 41 courses (entre 2001 et 2002) et le quadruple champion Carl Fogarty 32 (1994-1995).

Tom Sykes aussi a ajouté une ligne à son CV ce week-end, devenant l'unique pilote du World Superbike à avoir signé au moins sept pole positions trois saisons de suite. Même Troy Corser, pourtant détenteur du record absolu de poles en WSBK (43 contre 37 pour Sykes) s'incline.

Le "Croco" australien conserve en revanche un net avantage en matière de podiums gravis à Laguna Seca : l'ancien n°11 a terminé à onze reprises dans le "Top Three" californien. Tom Sykes est le deuxième pilote le plus "successfull" avec sept podiums : Ben Bostrom et Neil Hodgson (six chacun) sont battus !

Mais le plus important n'est pas là pour Sykes... Fort de ses 45 points marqués ce week-end, le champion du monde 2013 se relance dans la course au titre : le n°66 ne compte plus que 46 points de retard sur son coéquipier alors qu'il reste 200 points à distribuer...