Selon le New York Times , l'agence américaine pour la sécurité routière (National Highway Traffic Safety Administration, NHTSA) a renoncé, devant des pressions politiques, à publier des données attestant il y a sept ans du danger de conduire en utilisant un téléphone portable.
Selon le New York Times, l'agence américaine pour la sécurité routière (National Highway Traffic Safety Administration, NHTSA) a renoncé, devant des pressions politiques, à publier des données attestant il y a sept ans du danger de conduire en utilisant un téléphone portable.
Dès 2002, la NHTSA avait rassemblé des études montrant que téléphoner ou envoyer des SMS au volant était à l'origine d'un quart des accidents de la route : cette année-là, 955 personnes ont été tuées dans quelque 240 000 accidents liés au téléphone portable aux Etats-Unis.
Mais par crainte de la colère du Congrès, ces informations n'ont pas été publiées, affirme l'ancien chef de l'agence pour la sécurité routière, Jeffrey Runge.
Le New York Times évoque des pressions latentes du secteur de la téléphonie mobile et de l'industrie des téléphones portables : M. Runge révèle qu'on lui avait fait comprendre que son organisation perdrait "des milliards de dollars" de financement si elle entamait des démarches auprès des parlementaires pour inviter les Etats à bannir le téléphone en voiture...
Dans une lettre au secrétaire aux Transports dont elle dépend, la NHTSA recommandait "aux conducteurs de ne pas utiliser ces appareils en conduisant, sauf en cas d'urgence". Elle préconisait des campagnes publiques de communication et même d'éviter d'autoriser l'usage de kit mains libres, affirmant que le simple fait de converser au téléphone "déconcentre le conducteur".
"D'après les données que nous avions, nous pouvions nous retrouver avec un gros problème sur les bras", affirme l'ex-directeur de la NHTSA évoquant l'usage du téléphone en voiture. En guise de réponse, un supérieur de M. Runge lui a demandé s'il pensait avoir "assez de preuves maintenant pour ne pas se faire d'ennemis parmi toutes les parties prenantes".
Le rapport et les préconisations de la NHTSA ont donc été enterrés mais un centre de défense des consommateurs et de la sécurité routière, le Center for Auto Safety, a obtenu ce rapport et l'a rendu public mardi, indique le New York Times.
L'agence aurait demandé l'autorisation d'entreprendre une large étude sur quelque 10 000 conducteurs, mais elle n'aurait obtenu le droit d'observer seulement 100 automobilistes.
Aux Etats-Unis, seulement sept Etats et la capitale interdisent aujourd'hui de téléphoner sans kit mains libres ou d'envoyer des messages téléphoniques au volant (Alaska, Arkansas, Californie, Connecticut, Delaware, Minnesota et New Jersey). D'autres Etats ont des interdictions partielles pour les moins de 18 ans ou pour les chauffeurs de bus scolaires.
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