Royal Enfiel, Mash, Hyosung et Moto Morini ont immatriculé respectivement 2329, 664, 308 et 250 motocycles en France au premier semestre 2023 (-5%, +8%, -34% et +123%). Le directeur général de l’importateur SIMA, Jean-Michel Paquient, dresse le bilan, se projette dans le second semestre, évoque la hausse des prix et le contrôle technique...
Moto-Net.Com : Le marché français du motocycle continue de croître en 2023. Est-ce parce que de plus en plus de gens croient aux atouts du deux-roues motorisé ?
Jean-Michel Paquient, directeur général de la SIMA : Si effectivement les chiffres du marché sont positifs, il faut malgré tout garder la tête froide. En effet, il est positif, mais par rapport à une année de baisse 2022. Je rappelle que nous approchons les chiffres 2021 qui ont été les plus hauts jamais atteints en France. De plus, 4 des 8 premières marques du marché livrent correctement des machines cette année, alors qu'elles livraient mal l'an dernier. Certaines proposent de grosses nouveautés que le marché attendait, et sont donc en progression logique entre +28 et +38%, ce qui booste artificiellement tout le marché. Pour conclure, la moto thermique va bien en France, et la valse des nouveautés attire de nouveaux clients, c'est une très bonne chose pour tout le monde.
MNC : Quel est votre bilan sur ces six premiers mois ? Comment s'annonce votre second semestre ?
J-M. P. : Concernant Royal Enfield, nous manquons cruellement de la nouvelle Super Meteor 650. Nous avions fait des prévisions déjà hautes et optimistes dans une conjoncture économico-sociale difficile, mais il s'est avéré que nous étions bien en dessous de la demande de ce modèle ! Le temps de réorganiser les lignes de production en Inde et les adapter à la demande mondiale qui éclate pour cette machine et les mois ont passé vite avec beaucoup de manque.
Au sujet de Mash, nous avons réajusté les prix marché, nous lançons un maxiscoot 125 et 300 prometteur, nous revenons sur des progressions intéressantes (+15%) après des années Covid difficiles en approvisionnements et en livraisons.
Même constat au sujet de Hyosung, avec les derniers mois à +15% après s'être replacés en tarifs.
Moto Morini quant à elle poursuit sa progression. Le réseau est en place avec 70 revendeurs métropolitains et quelques points importants en outre-mer.
MNC : Comment s'annonce votre second semestre ?
J-M. P. : Chez Royal Enfield, la Super Meteor est un modèle assez unique et sans concurrence qui, je pense, attirera de nombreux clients. L'usine est en passe de rattraper le retard pris lors du second semestre.
Chez Mash, le stock est bon, nous sommes la seule marque positive dans le Top 5 en ventes de scooters 50 cc, nous sommes très optimistes pour le second semestre.
Chez Hyosung, quelques belles nouveautés vont arriver à l'automne....
Enfn chez Moto Morini Nous visons les 80/90 revendeurs fin d'année pour préparer une expansion importante de la gamme à partir de 2024. De belles nouveautés seront présentées à Milan !
MNC : La hausse des prix des motos, mais surtout celles de l'alimentaire et de l'énergie, ont-elles une répercussion sur vos ventes ? Ou sur le type de ventes (bas/haut de gamme, cylindrée, standard/accessoirisé, achat/LOA, etc.) ?
J-M. P. : Nous ne sommes que peu concernés par cette question car nous avons baissé la majorité de nos prix en 2023. Nous avons en revanche mis en place des offres de LOA agressives sur Mash, Moto Morini Et Royal Enfield, offrant la possibilité aux clients de rouler en Mash Six Hundred pour moins de 3 euros par jour et sans apport..
MNC : Quel(s) effet(s) a le feuilleton du contrôle technique moto sur votre activité ?
J-M. P. : Pour l'instant aucune incidence. Les discussions ne sont pas terminées. Je pense que cela pourra avoir un effet négatif sur le marché de l'occasion. Pouvons-nous entrevoir un rebond positif sur la vente de machines neuves, il est encore trop tôt pour le dire....
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