Souvenez-vous, il y a 10 ans jour pour jour, MNC publiait : "Deux nouveaux modèles 2015 viennent chapeauter la série des 3-cylindres chez MV Agusta : la Brutale 800 RR et sa déclinaison Dragster 800 RR. Moto-Net.Com a participé à leur présentation presse en Italie et en ''full''. Voici l'essai du roadsteRRrr..." En 2024, MV Agusta et son nouveau proprio KTM se focalisent sur le très, très haut de gamme...
Moto-Net.Com réédite cet article de 2014 en lien direct avec ces récentes publications :
Il y a dix ans, donc, sur le Journal moto du Net...
Certes, la Brutale 800 RR ne dispose pas du 3-cylindres le plus puissant de la production de Varese : ce dernier revient fort logiquement à la sportive de la bande, la F3 800, dont le moteur crache 148 chevaux dans le monde libre (lire notre Essai MNC de la MV Agusta F3 800).
Brutale 800 RR : disponibilité, coloris et tarif |
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Le directeur général de MV Agusta, Giovanni Castiglioni, est néanmoins catégorique : "cette nouvelle Brutale et sa version Dragster sont les icones de notre gamme 3-cylindres". Les possesseurs de la pistarde doivent s'y faire : la F3 800 ne dirige plus la famille des "Tre Pistoni"...
Auparavant réservé aux 4-cylindres, le "double R" fait son apparition chez les 3-cylindres : à l'instar des luxueuses Brutale 1090 RR et F4RR, la Brutale 800 RR et la Dragster 800 RR représentent donc ce qui se fait de mieux chez MV, tant en termes esthétique que mécanique (lire notre point technique en page suivante).
De ce fait, on aurait pu s'attendre à ce que MV Agusta nous fasse découvrir ses nouveaux (top) modèles sur le magnifique circuit du Mugello, ou sur de somptueuses routes dénichées dans sa Lombardie natale. Au lieu de quoi la marque italienne semble avoir délibérément choisi de les mettre à l'épreuve...
En sélectionnant de petites routes italiennes copieusement cabossés pour former l'essentiel du parcours de ce lancement presse, MV n'a clairement pas épargné ses nouvelles motos - pas plus que les journalistes ! Au guidon de la Brutale 800 RR, Moto-Net.Com en prend plein la face et les fesses... mais en redemande !
Inutile de tourner autour du pot - et de ses trois jolies petites sorties : ce nouveau roadster transalpin est l'un des plus impressionnants que Moto-Net.Com ait chevauché durant ses 15 ans d'existence... Bien que de cylindrée inférieure, cette Brutale n'est pas sans rappeler la percutante Corsaro 1200 de Moto Morini.
Particulièrement courte (1380 mm d'empattement), incroyablement légère (168 kg à sec) et diablement puissante (140 ch), la Brutale 800 RR exige une solide expérience et un imperturbable contrôle de soi - de son poignet droit, surtout -, car cette garce ne cherche qu'une seule chose : vous faire grimper aux arbres !
Attention, sa tenue de route n'est pas aléatoire, bien au contraire. MNC n'a qu'une critique négative à formuler à ce sujet : l'hydraulique de l'amortisseur arrière Sachs est un peu trop ouverte en réglage "sortie d'usine" pour résister à l'assaut de toute la cavalerie dans les sorties de courbes bosselées.
Le constat est frappant sur la portion de route particulièrement défoncée que MV Agusta a sélectionnée pour notre première séance photo : tandis que MNC se force à entretenir un semblant de rythme devant les photographes, la Brutale 800 RR jette l'éponge - la roue arrière et son pilote - en dehors de la trajectoire prévue.
Rebondissant trop longuement sur les grossiers raccords et autres déformations du tarmac, le train arrière de notre moto aurait sans doute mérité quelques "clics" (amortisseur et fourche sont entièrement réglables) pour se sortir plus honorablement de ce périlleux exercice.
Sur meilleur revêtement cette fois, le train arrière suit minutieusement le train avant, que ce soit en début, en milieu ou en fin de courbe. C'est cette remarquable homogénéité qui nous a permis de rouler vite - beaucoup trop vite - sur le chemin du retour, constitué de belles courbes rapides.
Quel que soit l'état de la route, les trois silencieux - qui n'ont de "silencieux" que le nom ! - hurlent à s'en briser leurs nouveaux tubes d'échappements. Et comme si ça ne suffisait pas, leurs vociférations sont rejointes à partir de 8000 tr/min par un profond râle émanant de la nouvelle boîte à air.
Grisante pour le propriétaire et impressionnante pour les camarades de virée, la bande-son de la "Double R" risque de se montrer soûlante, voire embarrassante au quotidien. Les ingénieurs transalpins feraient bien de bosser sur une sourdine - une valve électronique avec commande au guidon ?! - pour rendre cette moto plus discrète en centre-ville...
Déjà très musclées à partir de 4000 tr/min, les accélérations sur le dernier tiers du compte-tours digital (aussi illisible que les autres données du compteur, sauf la vitesse et le témoin de rapport engagé) s'en trouvent toutefois magnifiées. Tirer les rapports au maximum est aussi tentant que risqué, surtout sur les minuscules routes que Moto-Net.Com parcourt en début de roulage.
Il suffit effectivement d'un léger dévers ou d'une petite bosse pour que l'avant de la Brutale quitte momentanément le sol : frissons garantis sur les trois premiers rapports lorsqu'on ouvre les gaz en grand entre le "pif" et le "paf" d'un vif enchaînement...
Pour prévenir tout guidonnage, un amortisseur de direction est installé de série. Réglable manuellement, il était serré quasiment à fond par les mécanos MV Agusta. Par deux fois, Moto-Net.Com a senti le guidon commencer à sautiller puis se calmer. Jamais en revanche la direction ne nous a semblé lourde : un bon point donc.
Pour découvrir la suite de cet essai :
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