Gagnante de tous nos comparatifs, la R 1200 RT incarne la maîtrise de BMW dans la catégorie des motos routières. Mais que vaut-elle réellement sur long parcours, chargée et en duo ? Après 1500 km abattus en quelques jours, MNC rend son verdict. Essai !
Pas de mauvaises surprises en termes de confort et d'ergonomie : la "reine" tient parfaitement son rang ! Toutes les commandes sont idéalement placées et précises, l'écartement des leviers est réglable, les rétros - désormais rabattables - sont aussi faciles à régler que lisibles et le large guidon tombe parfaitement en mains.
L'assise du pilote (plus longue de 2 cm) et celle du passager (rallongée de 1 cm) offrent un excellent maintien qui ne varie pas au fil des kilomètres. La preuve : ni le pilote ni le passager n'ont souffert de la moindre gêne après une étape de 410 km sur autoroute avalés d'une seule traite (à l'exception d'une pause de 8 minutes chrono pour faire le plein au passage de la réserve à 310 km) !
D'une largeur contenue entre les cuisses - pour une moto de ce type - malgré son réservoir de 25 litres, la R1200RT s'enfourche sans difficulté. Sa selle abaissée à 805 mm (820 sur le modèle 2010) explique cette remarquable accessibilité, au détriment en revanche de l'espace dévolu aux membres inférieurs : à partir de 1m75, placer l'assise en position haute (825 mm) est recommandé pour ne pas avoir les jambes trop repliées, surtout dans l'optique de longs parcours.
Fort heureusement, l'opération ne prend que quelques minutes grâce à un système de cales enfantines à déplacer au dos de la selle (à droite ci-dessous). Assurez-vous toutefois de conserver en position haute de solides appuis au sol, indispensables avec une moto aussi lourde. Et attention : si un pilote de 1m75 touche facilement par terre en solo, la donne change sensiblement lorsque l'amortissement est réglé pour deux personnes !
Grâce à l'option ESA Dynamic, la R1200RT permet effectivement d'ajuster - entre autres - la précontrainte du mono-amortisseur depuis le guidon, à l'arrêt uniquement. Il suffit d'appuyer le bouton "Menu" au commodo gauche, puis de faire défiler les sous-menus jusqu'aux réglages de l'ESA via la géniale molette Multicontroler (bien plus pratique et intuitif que les habituelles flèches "haut" et "bas").
Le choix est alors proposé entre une conduite en solo, avec des bagages ou en duo. Lorsque le duo est validé, l'arrière de la moto s'élève de manière perceptible sous l'effet de l'augmentation de la précharge. Gare à bien tenir compte de cette élévation, potentiellement à l'origine d'un mauvais tour envers un pilote déjà un peu "court sur pattes" avec le réglage solo !
Le plus prudent consiste à tester les différentes configurations avant de s'élancer. Le maintien de l'équilibre de la moto à l'arrêt doit être sûr et aisé, même en devers, car il sera pratiquement impossible de la redresser si elle commence à s'incliner. Surtout avec la masse supplémentaire du chargement et du passager : on parle d'une moto autorisée à atteindre 495 kg de poids total en charge !
Anticipez aussi la montée en selle de l'invité(e), pas toujours des plus "fluides" du fait de la largeur "camionesque" de l'arrière de la RT et donc source de potentiels déséquilibres. Comme toutes les motos routières équipées de bagages, l'allemande exige une certaine gymnastique pour prendre place derrière le conducteur.
L'opération se complique encore si un top case optionnel est installé, comme sur notre modèle d'essai. La solution consiste alors à s'installer "à reculons" avant le pilote, moto solidement béquillée sur la latérale - par ailleurs pénible à déplier. A moins d'avoir la souplesse requise pour hisser une botte sur un cale-pied, puis de lancer l'autre jambe au-dessus de la poupe !
Une fois à bord, pilote et passager disposent de suffisamment d'espace pour s'installer à leur aise, sans se gêner. Avec l'option top case, l'invité(e) dispose d'un dossier moyennement épais, bien que suffisant pour caler son dos. Les poignées de maintien sont facilement préhensibles - même avec de gros gants - et ne retransmettent pas les quelques vibrations dégagées par le twin autour de 5000 tr/mn.
Même "isolation mécanique" réussie au niveau des repose-pieds, recouverts de caoutchouc à l'avant comme à l'arrière. Seul regret : les poignées passagers ne sont pas chauffantes, à l'image des selles qui disposent - en option - de commandes de chauffage séparées (au guidon à l'avant, sur la tranche gauche de l'assise à l'arrière). Mieux loti, le pilote profite de poignées chauffantes de série, très efficaces et réglables.
.
.
CONDITIONS ET PARCOURS |
||
|
||
POINTS FORTS R 1200 RT 2014 |
||
|
||
POINTS FAIBLES R 1200 RT 2014 |
||
|
||
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.