Non, Honda ne se lance pas dans la production de films X en 2011 mais décline sa VFR800 dans une version ''X'' baptisée Crossrunner. Un mois avant son arrivée en concession, Moto-Net.Com a eu la chance de la chevaucher sous le soleil des Baléares. Essai.
"La moto universelle, celle qui rendrait tous les motards heureux, n'existe pas", tranche en préambule de cet essai Téofilo Plaza, designer chez Honda à qui l'on doit notamment la sculpturale VFR1200 (lire notre Essai MNC du 2 décembre 2009 : Honda VFR 1200F avec un F comme efficace !). Mais Honda a tout de même décidé de se lancer et de proposer en 2011 une moto qui "plairait à un maximum de motards européens"... et notamment français !
Il y a tout juste deux ans, les grands pontes de Tokyo demandaient à Yosuke Hasegawa (le "Large Project Leader" de cette Crossrunner et auparavant de la VFR1200) de remodeler la VFR800 : "cette moto est un modèle emblématique de notre marque, elle bénéficie de plusieurs atouts Honda (V4 Vtec, cadre et monobras alu, ABS-CBS principalement) et fournissait donc une excellente base de travail", explique à Moto-Net.Com le responsable japonais.
Remodeler la VFR800
Dévoilée au Salon de Milan l'automne dernier (lire MNC du 2 novembre 2010 : la Crossrunner, star du stand Honda à Milan), la nouvelle Honda reprend effectivement bon nombre d'éléments de la VFR800. Techniquement, on note que l'allongement des débattements des suspensions annoncé à Milan n'a pas eu lieu : "il s'agissait d'une erreur dans le premier dossier de presse", avoue Honda France.
La Crossrunner reprend donc les valeurs de la VFR800, soit 108 mm à l'avant et 119 mm à l'arrière (oui, les vrais fans de VFR ne manqueront pas de souligner la baisse d'1 mm...). En revanche, les évolutions au niveau du V4 sont bien au rendez-vous : nous y reviendrons en détail pendant l'essai.
Esthétiquement en revanche, la VFR800X - c'est le surnom du nouveau trail Honda - se distingue nettement de sa soeur/mère : "nous souhaitions démarquer la Crossrunner de l'image agressive que les gens, motards ou non, se font de la moto", explique Téofilo Plaza.
L'espagnol poursuit sa démonstration de manière originale : "en développant cette moto, nous avons pensé aux personnages du Coyote et du Road Runner (Bip-Bip en version française, NDLR) : moins méchante et agressive que les autres motos, notre Crossrunner s'apparente au Bip-Bip, plus rapide et plus facile". Qui a dit que les designers Honda manquaient de fantaisie ?!
D'une manière moins imagée cette fois, le designer affirme s'être inspiré des "jet-skis" - pas uniquement Kawasaki, le terme est devenu générique !. "Les jet-skis sont typiquement des véhicules très fun, qui n'impressionnent pas malgré leur puissance incroyable".
Les permis moto dormants
Car si la Crossrunner se destine à un large panel d'utilisateurs, Honda a tout de même répertorié trois types de motards dont un à cibler particulièrement : "les "sleeping licences", ces détenteurs du permis A qui ont abandonné la moto pour diverses raisons (famille, travail, autres loisirs, etc.) et souhaitent s'y remettre", nous décrit Hasegawa San.
"Ces personnes là doivent souvent obtenir l'approbation de leurs proches pour acheter une moto, et c'est pour cela que nous avons tenu à donner à la Crossrunner une apparence rassurante", nous précise son collègue, Téofilo Plaza.
Honda a donc doté sa nouvelle Crossrunner d'un carénage aux lignes travaillées, d'une tête de fourche haute et fine et d'un guidon intégralement habillé : "les fils et les tubes peuvent déstabiliser les gens qui roulent habituellement dans des voitures ou sur des scooters. C'est aussi pour cela que nous n'avons pas accentué le look "trail" de la Crossrunner", explique le designer espagnol.
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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