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Palma de Majorque, le 31 mars 2011

Essai Honda Crossrunner : la VFR 800 classée X...

Essai Honda Crossrunner : la VFR 800 classée X...

Non, Honda ne se lance pas dans la production de films X en 2011 mais décline sa VFR800 dans une version ''X'' baptisée Crossrunner. Un mois avant son arrivée en concession, Moto-Net.Com a eu la chance de la chevaucher sous le soleil des Baléares. Essai.

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Lourde, mais agile et facile

Évidente d'un point de vue design, la mise à jour 2.0.11 de la VFR800 l'est tout autant en ce qui concerne le pilotage, et ce dès les premiers mètres. Outre la position de conduite bien plus relaxante, l'agilité du train avant saute aux yeux et aux gants !

Grâce à son large et haut guidon, au profil de son Pirelli avant et au bras de levier dont bénéficie le pilote posté droit comme un "i", la Crossrunner se montre plus facile à jeter sur l'angle que la VFR. Les ronds-points, intersections ou épingles sont avalées avec une facilité déconcertante.

La surprise est d'autant plus grande qu'à l'arrêt le poids de la Honda est loin de passer inaperçu : avec ses 240,4 kg tous pleins faits (contre 249 kg, mais placés un peu plus bas sur la routière), la Crossrunner ne se manie pas comme un petit roadster. Cela pourrait d'ailleurs éloigner les papys motards expérimentés auxquels Honda faisait référence, ceux qui souhaitent acquérir une moto "facile".

Une fois lancée pourtant, la Crossrunner fait oublier son embonpoint et même les changements d'angle rapides s'exécutent facilement. Par rapport à la VFR800 (que nous avions de nouveau essayée quelques jours plus tôt lors du lancement du Michelin Pilot Road 3, lire notre Essai MNC du 25 mars 2011 : premier contact avec le Michelin Pilot Road 3), la VFR 800X Crossrunner demande bien moins d'engagement au niveau du haut du corps. Voilà qui réjouira, cette fois, les motards "assagis" !

En ville, la Crossrunner marque des points supplémentaires : son rayon de braquage équivalent à celui de la CB1000R (2,8 m contre 3,4 sur la VFR selon Honda) permet de manoeuvrer avec efficacité tandis que la garde au sol de 140 mm facilite les montées de trottoirs franchissements de gués...

Un Crossrunner bien adapté au milieu urbain

De plus, les rétroviseurs haut placés ne gênent pas lors des remontées de file balades en sous-bois et offrent une vision tout bonnement parfaite : on peut surveiller ce qui se passe sur les côtés mais également pile derrière soi, le tout sans aucune vibration.

La Crossrunner dans son ensemble est d'ailleurs dépourvue de tout grésillement ou tremblement. Seuls les plus sensibles détecteront, à mi régime, quelques petits chatouillements au niveau des doigts s'ils restent posés sur les leviers.

Bien équilibré, le moteur tourne parfaitement rond à condition - comme sur la VFR - de le maintenir au-dessus des 2000 tr/min : en dessous, il faut avouer qu'il cahote. Moins onctueux qu'un 4-cylindres en ligne donc, le V4 fait tout de même preuve de souplesse, puis d'une certaine vivacité à partir de 3500 tr/min sur les premiers rapports.

De même, si sa sélection n'est pas la plus douce du catalogue Honda, la boîte se prête volontiers au fastidieux exercice des embouteillages urbains. Grâce également à l'injection Honda PGM-FI parfaitement réglée, la conduite peut être très coulée, ce qui devrait réjouir Bobonne la charmante passagère du permis dormant ou du motard assagi.

En centre-ville encore, mais aussi sur route glissante - et il y en avait à Palma ! -, le système de freinage ABS combiné livré de série se montre extrêmement rassurant. Les plus flemmards se contenteront même d'appuyer sur la seule pédale de frein, qui active les deux pistons arrière ainsi que le piston central de l'étrier avant droit.

Manque d'aspects pratiques

Réglable en écartement comme celui de l'embrayage, le levier de frein offre un bon ressenti : le freinage est progressif et peut être finement ajusté en fonction des situations. En cas de surprise, lorsqu'une personne déboîte soudainement, lors d'un refus de priorité ou si le grip s'avère inférieur à ce que l'on pensait (hum), l'ABS intervient d'une manière toujours aussi douce et permet de rester concentré.

En termes dynamiques, la Crossrunner s'avère donc bien adaptée au milieu urbain. Malheureusement côté pratique, elle fait l'impasse sur des points importants. Notons par exemple que la béquille centrale fournie de série sur la VFR800 figure au rayon "accessoires" au prix public de 293 €.

De même, la molette de réglage de précontrainte du ressort de l'amortisseur arrière présente sur la routière a disparu sur la version trail, tandis que l'espace de rangement sous la selle est réduit à sa plus simple expression : "il permet d'accueillir le U Honda", explique Honda... "Et pis c'est tout !"

Sensibles à ce type de remarques, les motards "dormants" - ceux qui veulent prouver à leur entourage que reprendre la moto, c'est trop top ! - seront également déçus d'apprendre que les 120 heures de tests en soufflerie ont abouti sur une protection seulement partielle du corps.

En effet, si les jambes, le torse et le début des épaules - pas besoin de s'appeler Camille Lacourt pour le sentir - sont bien isolés du flux d'air, le haut des bras et la tête doivent lutter contre le vent. Or du vent, il y en a beaucoup sur la Crossrunner, surtout au-delà de 7000 tr/min !

"Grâce aux conduits d'air rallongés de 20 mm, à la modification de la ligne d'échappement et aux nouveaux réglages d'injection, le passage du Vtec du mode 2 soupapes à celui 4 soupapes se fait désormais en toute douceur", nous promettaient les membres de l'équipe Honda Europe... Et bien les bougres ne mentaient pas !

Adieu le vilain coup de pied au fesse, qui pouvait déstabiliser les motards peu expérimentés, voire les cadors si la transition s'éxécutait plein angle sur un filet de gaz ! Le V4 se montre bien plus docile et agréable mais conserve son trait de caractère de MotoGP, plus "500 cc 2-Temps" que "800cc 4-Temps" !

Deux indicateurs ne trompent pas lors du passage en mode 16 soupapes (4 soupapes x 4 cylindres, le compte est bon !) : le buste doit s'incliner vers l'avant pour contrer la hausse du rythme tandis que les oreilles semblent subitement se déboucher...

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Commentaires

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C'est marrant, moi je vois un chassis et un moteur de VFR 800 avec une position trail, je pense juste que ça va être excellent pour attaquer les cols ! A essayer avant de causer ! Pour la masturbation cérébrale et la philo expérimentale, il y a d'autres sites que moto-net.
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Bonjour à tous. Je vais y aller de mon petit coup de gueule, pas specifiquement sur la dernière née d'Honda, mais plutôt sur la production moto en générale qui tend vers une "casualisation" de ses produits, certes pour plaire à un plus grand nombre possible mais au risque de nous prendre pour des pigeons... Comprenez par là que j'ai l'impression qu'à l'instar de la production auto on nous "pond" des sous-catégories, des "concepts", des "tendances" à tout-va...bientôt j'aurai une moto pour aller chercher le pain, une pour pour aller au boulot, une pour aller voir ma belle-soeur et certainement à terme une sur laquelle je pourrai faire "pot-pot"...Alors je peux comprendre la démarche de vendre toujours plus à plus de monde, et d'ailleurs dans la logique je préfère avoir un millions de type en moto qu'un millions de voiture sur le meme trajet, mais j'ai ce sentiment bizarre et systematique que plus le choix est grand moins la qualité et la phylosophie fondamentale se retrouve dans ce qu'on nous vend. Parce que, excusez du peu, mais le discours marketo-masturbatoire d'Honda de nous presenter le concept comme "rassurant"... moi je cherche mais je trouve pas... Faudrait voir à descendre de son perchoir, et arreter de voir les consommateur derrière l'oeilleton d'etude comportementale à la mord-moi-le noeud, de critère marketing et commerciaux bien loin de la réalité, bref de jeter cette grille de lecture surréaliste et de revenir aux fondamentaux de ce que doit etre une moto...je n'ai bien sûr pas de solution miracle, mais ce n'est pas pour autant que je vais ingurgité cette soupe bien fade...que je regrette le temps où la donne était bien plus lisible, finalement la nostalgie ça doit etre un peu le renoncement à ce qu'on te proposera demain pour satisfaire ce dont tu n'as pas besoin aujourd'hui...
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J'ai vu cette moto à Milan, au salon, elle est petite et plaisante. J'ai hâte de l'essayer chez le concess de mon coin. Après j'aurai un avis, je n'ai pas la science infuse comme certains qui haient tout ce que font les japonais et Honda...C'est gonflant, ces gens qui dénigrent tout, tout le temps, et d'une suffisance rare...J'aime rouler en 125 comme en 1300, et comme j'aime, j'ai du mal à dire du mal d'une moto, à lui trouver des défaults, comme à une femme que l'on aime... Certains ont des thons à la maison, et sont les premiers à faire la fine bouche dehors !!
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il semblerait que la TDM ait trouvé une rivale mais pourquoi avoir attendu aussi longtemps coté look j'attend de la voir mais je croix qu 'a la sortie des premier 850TDM certain disais que cela ne ressemblais à rien il en faut pour tous les gouts personnelement je n'ai jamais aimé le look TDM pourtant j'ai eu l'occasion de l'essayé et la il faut dire c'est une bonne moto polyvalente donc affaire à suivre

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CONDITIONS ET PARCOURS

  • Modèle d'origine avec 450 km au compteur
  • Parcours : 200 km
  • Routes : Ville, route, autoroute
  • Pneus : Pirelli Scorpioin Trail
  • Problèmes rencontrés : RAS

POINTS FORTS

  • Polyvalence ville-route
  • Caractère et son du V4
  • Douceur du Vtec
  • Position confortable

POINTS FAIBLES

  • Poids à l'arrêt
  • Aspects pratiques trop limités
  • Protection perfectible
  • Finition décevante (présérie ?)