Faut-il vraiment se ruiner pour partir en vacances à moto ? Pour le savoir, Moto-Net.Com s'est attaqué au Mont Ventoux sur deux petits roadsters carénés : la Honda CBR600F sortie en 2011, et la version 2012 de la Kawasaki ER-6f. Duel au sommet !
Sur l'autoroute du soleil, la CBR600F et l'ER-6f se relaient gentiment et restent calées juste en-dessous des 140 km/h. À cette allure, la Kawasaki (sous les 6500 tr/min) consomme quasiment 1 l/100km de moins que la Honda (7000 tr/min), si bien que les deux demandent à s'arrêter pour un plein au même endroit malgré leur contenance de réservoir différente.
Pendant que la Rouge engloutit 15 litres de Super (pour 280 km parcourus), la Verte se contente de 12,5 litres et redonne le sourire à son conducteur, qui était un peu fourbu à sa descente de moto en raison de ses jambes endolories...
L'écart entre la selle et les repose-pieds de la Kawa est en effet trop faible pour ne pas fatiguer au bout de deux heures... Et c'est d'autant plus regrettable qu'à ce stade du voyage, il s'agit du seul défaut majeur de cette moto sur voie rapide.
La selle de l'ER-6 (revue en 2012) se montre par exemple bien plus accueillante et endurante que celle de la CBR600F. Les semi-guidons de la petite "Fireblade" se révèlent vite usants en raison de leur placement bas et de leurs grésillements sensibles à partir de 5000 tr/min, qui finissent par donner des fourmis dans les mains. Les tremblements du twin au niveau du postérieur en deviennent presque supportables !
Moins hauts que ceux de la Kawasaki, le réservoir et le saut de vent de la Honda demandent à son pilote de se vautrer littéralement en avant pour s'isoler du vent. Pour gagner en confort et économiser du carburant, on se retrouve donc en limande... à 140 km/h. La position ne manque pas de faire sourire certains automobilistes : c'est déjà ça de gagné !
Point de vue protection, l'ER-6f se révèle bien plus efficace. Réglée au plus haut par Kawasaki France, la bulle protège les épaules et même le casque à condition de baisser un peu le menton. Entièrement satisfait de cette position haute, nous n'avons pas eu besoin de sortir la clé Allen de la trousse à outils pour tester les deux autres positions (- 6 cm pour la plus basse).
Au deuxième ravitaillement pourtant, 240 km plus loin, l'essayeur de l'ER-6f fait de nouveau la moue : au mal de jambes est venue s'ajouter une douleur lancinante dans le poignet droit ! Le changement de conducteur confirme malheureusement l'observation : trop cintré, le guidon pince l'extérieur du poignet...
Paume droite tournée vers le ciel ou coude calé sous le sternum - voire main gauche relayant la droite pour ceux qui gèrent : tous les moyens sont bons pour tenter de calmer la douleur qui accompagne le motard jusqu'à la sortie de l'autoroute...
700 km à moto, ça use, ça use...
Au final, si la Kawasaki s'impose sur cette épreuve marathon, ce n'est que de quelques longueurs. À la fin d'une même journée d'autoroute, le voyageur en ER-6f sera moins cassé que son camarade sur CBR600F... mais il sera bien content de pouvoir étendre ses jambes et reposer son poignet !
Une fois arrivées dans le Vaucluse, nos deux motos se débarrassent de leurs encombrants bagages et se lancent à l'assaut de petites routes viroleuses à souhait ! La qualité du tarmac, elle, n'est pas toujours au rendez-vous et oblige souvent à improviser...
À rythme tranquille, l'ER-6f fait preuve d'une appréciable agilité, bien aidée par son large guidon, son empattement réduit, son pneu arrière de 160 mm et son train avant neutre. Ses suspensions gomment l'essentiel des imperfections de la route, tandis que son moteur vif et plein incite à hausser le ton.
Le conducteur de la petite Kawa virevolte donc d'un virage à l'autre avec aisance, alors que le "pilote" de la CBR600F doit déjà jouer des épaules pour inscrire sa moto dans les innombrables courbes. Sur la Honda, le curseur du compromis maniabilité/stabilité penche davantage vers la stabilité.
Rechignant à descendre sous les 2500 tr/min, le bicylindre Kawasaki profite dès 4000 tr/min de relances que ne peut contrer le 4-cylindres conduit avec la même nonchalance. Sur la Honda, il faut donc recourir à la boîte de vitesse - dont la sélection est plus douce et courte - pour rester coller à la roue arrière de l'ER-6 !
Sur routes cahoteuses, l'ER-6f est plus facile à guider entre les pièges mais lorsqu'ils deviennent trop nombreux, la CBR600F fait preuve d'une meilleure tenue de route et permet d'attaquer plus efficacement.
Alors que l'amortisseur "à la Panigale" - mais sans les biellettes - de la Kawa peine parfois à fournir de la traction au pneu arrière (Dunlop Roadsmart II), celui de la Honda maintient le S20 (BT12 d'origine) collé au bitume. On peut donc profiter des 80, 90 voire 100 chevaux du moteur !
À ce stade, le vaillant bicylindre est contraint de laisser passer l'acharné 4-pattes. Et le constat ne fait que s'accentuer sur route plus lisse, comme celle qui mène au sommet du Mont Ventoux : profitant de conditions météo parfaites, les deux motos - et leurs essayeurs - s'en donnent à coeur joie !
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS HONDA CBR600F |
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POINTS FORTS KAWASAKI ER-6F |
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POINTS FAIBLES HONDA CBR600F |
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POINTS FAIBLES KAWASAKI ER-6F |
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