Déclaration et analyse du Superbike à Jerez

La onzième épreuve du World SBK 2015 s'est disputée hier à Jerez, en Espagne. Pour compléter nos comptes rendus en direct, voici les déclarations des pilotes Superbike ainsi que l'analyse Moto-Net.Com des deux courses espagnoles.

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Jonathan Rea : interview et statistiques

Kawasaki : Que ressent-on, personnellement, quand on connait une année comme celle-là, surtout après participé au championnat pendant si longtemps ?
Jonathan Rea : Personnellement, j'ai l'impression que mes épaules sont soulagées d'un certain poids. J'ai toujours cru que nous étions capables de gagner un championnat du monde, dès que je suis passé d'une moto de World Supersport à une Superbike. Mon temps est venu, tout simplement. Il semble que tout s'est un peu aligné pour moi, même lorsqu'un certain nombre de choses aurait pu mal tourner. Comme quand la pluie est arrivée à Portimao et que j'ai perdu l'avant sur le mouillé, le rattrapant juste avec le genou. Ou quand je me suis fait une grosse frayeur dans le premier tour à Donington Park, que je suis retombé directement sur ma selle, et que j'ai pu décrocher la deuxième place... Tout s'est bien enchainé pour moi. Ca ne m'était jamais arrivé avant. Je suis en Superbike depuis un certain temps et j'ai connu deux saisons plombée par des blessures : mon poignet en 2011 et mon problème de fémur en 2013.

K : Qu'est ce qui a rendu cette saison si spéciale, après toute cette frustration ?
JR : Le plus spécial, vraiment, n'est pas seulement la position que nous occupons en ce moment. C'était de rejoindre Kawasaki et une équipe qui avait si bien réussi au cours des dernières saisons, de partager un garage avec l'un des pilotes les plus forts en World Superbike. Gagner la première course à Phillip Island... C'est un sentiment et un souvenir que je vais conserver pendant longtemps. C'était génial. À partir de là, chaque week-end, même ceux où nous ne pouvions pas nous qualifier sur la première ligne, voire la deuxième - car il nous est arrivé de partir de la septième ou de la huitième position -, nous avons encore gagné pas mal de courses. Cela démontre tout le travail acharné accompli non seulement par Pere Riba mon chef d'équipe, ou par Paolo Marchetti mon responsable électronique, mais aussi par tous les mécaniciens, qui nous a assuré un package fonctionnant le dimanche. C'est la preuve que la Ninja ZX-10R est, sinon la meilleure, alors certainement l'une des meilleurs machines en ce moment sur le plateau.

K : Quand tu roules vers tes victoires, cela semble lisse et facile - même si, bien sûr, ça n'est jamais facile. Qu'est-ce qui, sur cette moto, participe à cette impression de douceur ?
JR : Je sentais aussi que ma précédente moto m'allait bien, mais le développement réalisé par KHI (Kawasaki Heavy Industries, NDLR), et celui de nos gars Paolo et Danilo, font qu'en termes d'ECU et de gestion du moteur, nous avons sans aucun doute la meilleure électronique sur la grille. Dans notre stand, nous disposons des deux meilleurs ingénieurs électronique, pas seulement du paddock, mais du monde entier. Ce sont deux énormes facteurs pour bénéficier d'une bonne moto. Ensuite, d'un point de vue châssis, la moto tourne tellement bien. Je pense qu'utiliser et développer les suspensions Showa est positif, car nous obtenons 100% de leur attention. Grâce à Showa et à notre manière de travailler avec eux, nous disposons désormais d'une plate-forme incroyable. Ils ont apporté tout leur soutien. En travaillant exclusivement pour nous, ils nous ont assuré des avantages certains.

K : Tu es issue du milieu de la course, et tu sais que beaucoup de bons pilotes n'auront pas la chance d'être champion du monde. Cela rend-il cette saison encore plus savoureuse ?
JR : Quelqu'un qui a gagné un championnat n'a pas juste réussi dans ce championnat. Tout le monde a fait face à l'adversité et à des moments difficiles, a parcouru un long chemin. Mais dès l'âge de cinq ans, j'ai concouru dans des écoles de Motocross. Je cours depuis si longtemps... Je suis arrivé en championnat du monde à 20 ans, ce qui est assez jeune, mais j'avais la sensation d'être en compétition depuis des années et des années, si bien que j'ai l'impression que cela m'a pris un peu plus de temps pour atteindre mon objectif. Ce qui est bien, c'est que je n'ai jamais renoncé à mon rêve d'enfant. J'ai juste continué à croire en moi. C'était tout beau et tout rose à certains moments, mais il y a eu d'innombrables heures et jours et semaines passées dans des chambres d'hôpital, ou dans des salles de physio, ou avec des entraineurs. Je pense que j'ai enduré suffisamment de blessures, c'est donc très agréable de connaitre une saison comme ça, elle compense certainement les temps durs que personne ne voit vraiment.

Profil de Jonathan Rea