Pour conserver son titre EWC, la Suzuki n°1 devait impérativement remporter le Bol d'Or 2025. Elle l'a fait, une troisième fois de suite ! Il lui fallait aussi compter sur la malchance de ses grands rivaux... Si les Honda n°5, Kawasaki n°11 et BMW n°37 ont manqué de bol (huhuhu), la Yamaha n°7 a rondement géré cette finale et remporté le championnat. Explications !
La Suzuki du team SERT Yoshimura Motul n'avait pas choix : pour espérer garder sa plaque de n°1 en Endurance moto, elle devait remporter le Bol d'Or... Il lui fallait aussi espérer que ses prédécesseurs au classement provisoire connaissent quelques tracas et ne marquent pas trop de points.
Or la "bonne vieille" Gex (de retour sur nos routes en 2026 via de légères retouches) a tourné comme une horloge. Deux deux fois de suite même ! La machine franco-nippone - fruit de la collaboration du SERT et du team Yoshimura - !) a parfaitement mené cette course, d'ailleurs entamée d'une pole position record...
Preuve que les pilotes Suzuki étaient remontés comme des coucous : "Gregg Black a établi un nouveau record du tour en qualifications du Bol d'Or en Q1, qui a ensuite été battu par son coéquipier Etienne Masson en Q2, qui a réalisé un temps au tour inférieur à 1:51, le temps le plus rapide du week-end", signale leurs responsables.
En cherchant à suivre le rythme imposé sur 728 tours par ces deux français et leur coéquipier anglais Dan Linfoot, deux de leurs principaux adversaires ont été contraints à l'abandon : la Fireblade n°5 de l'écurie FCC TSR Honda France a stoppé sa course dès le 376ème tour et la malchanceuse Ninja n°7 du team Kawasaki Webike Tristar (tombée un première fois sur une trace d'huile) a jeté l'éponge au 434ème.
Extrêmement véloce et tenace, la M1000RR n°37 du BMW Motorrad World Endurance Team - pilotée notamment par notre double champion Sylvain Guintoli WSBK 2014 et EWC 2021 - avait un gant sur la couronne mondiale lorsque son 4-cylindres a craqué dans la 712ème boucle, à une demi-heure du drapeau à damier !
Finalement, arrivée sur le circuit Paul Ricard du Castellet avec une avance de 15 points sur le SERT au provisoire, la R1 n°7 du YART a été la seule à tenir le coup, franchissant la ligne d'arrivée en deuxième position et cumulant 51 points sur l'ensemble de cette finale. Assez donc, pour récupérer "sa" couronne coiffée en 2023 et une première fois en 2009.
"L'équipe a réalisé une performance parfaite pour remporter une victoire incontestée et accumuler 65 points, le maximum possible dans cette épreuve", rapporte le SERT qui, "malgré cette performance exceptionnelle, (…) a manqué le titre mondial d'un seul point au classement final".
Yohei Kato, directeur du team :
"J'ai un peu de mal à exprimer ce que je ressens. Bien sûr, il y a la frustration d'être passé si près du titre, mais je suis également très satisfait des performances de l'équipe et du travail accompli par mes pilotes. Nous avons été très performants depuis le début de la semaine. Lors de la première séance de qualification, Gregg a battu le record du circuit et le lendemain, Étienne l'a amélioré ! Ensuite, notre course parfaite a démontré toutes les qualités de cette Suzuki "ancienne génération". Nous reviendrons l'année prochaine avec une version toute nouvelle et très prometteuse".
Damien Saulnier, team manager :
"Nous avons remporté le Bol d'Or pour la troisième fois consécutive, nous allons donc pouvoir garder le trophée chez nous. Notre équipe a gagné ici cinq fois en six ans, nous ne pouvons donc qu'être ravis. Il reste toutefois une légère amertume à cause du seul point qui nous sépare du titre. Mais c'est la course. J'ai beaucoup de respect et d'admiration pour l'équipe Yamaha, et mes pensées vont également à l'équipe BMW, qui a réalisé une excellente saison. Nous méritions tous évidemment ce titre".
Gregg Black, pilote bleu :
"L'équipe a apporté des améliorations techniques à la moto qui nous ont permis d'adopter un rythme plus rapide que l'année dernière, lorsque nous avons remporté la victoire. Nous n'avions donc qu'une seule chose à faire pendant la course : rester en tête jusqu'à la ligne d'arrivée pour marquer 65 points. Nous savions ce que nous devions faire. Il ne nous restait plus qu'à le réaliser. Nous sommes donc très heureux d'avoir remporté cette course très difficile avec la ligne droite du Mistral, qui est si exigeante pour la moto. Notre victoire démontre une fois de plus la fiabilité de la Suzuki. Perdre le championnat d'un seul point est difficile, mais nous avons tout donné. Nous reviendrons en 2026 encore plus forts et nous ferons moins d'erreurs en début de saison".
Étienne Masson, pilote jaune :
"Après les qualifications, nous étions plutôt confiants pour la course. Nous avons démarré au rythme prévu. Nous nous sommes battus toute la nuit pour essayer de maintenir ce rythme et la pression sur nos rivaux. Et c'est exactement ce que nous avons réussi à faire. L'équipe a une fois de plus fait un travail incroyable lors des arrêts au stand. Ils ont été exemplaires. Tout le monde s'en est tenu au plan. Malheureusement, cela n'a pas suffi pour remporter le titre, mais je pense que nous pouvons être fiers. À l'année prochaine".
Dan Linfoot, pilote rouge :
"Bien sûr, cette victoire est très bonne pour toute l'équipe. Nous sommes tous satisfaits du travail accompli, mais il y a aussi la frustration du championnat du monde. C'est le sentiment que j'ai ce soir. Nous avons fait tout ce qu'il fallait et nous avons marqué le maximum de points. Après cela, nous n'avions plus rien à faire, tout était entre les mains de nos adversaires. Je tiens à féliciter YART pour son titre de champion du monde. Nous avons tout donné et nous pouvons en être fiers. Cela nous a permis de mettre toutes les chances de notre côté et de garder espoir le plus longtemps possible".
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