Moins de flashes, mais plus de cash. Voila, pour résumer, ce qui ressort du bilan 2015 de l'Agence nationale du traitement automatisé des infractions (ANTAI) en charge des radars automatiques en France. Si les cabines ont légèrement moins crépité l'an passé (tout de même 20,24 millions, contre 20,37 millions en 2014), l'efficacité accrue…
Moins de flashes, mais plus de cash. Voila, pour résumer, ce qui ressort du bilan 2015 de l'Agence nationale du traitement automatisé des infractions (ANTAI) en charge des radars automatiques en France. Si les cabines ont légèrement moins crépité l'an passé (tout de même 20,24 millions, contre 20,37 millions en 2014), l'efficacité accrue du dispositif entraine un taux de contravention supérieur. Explications.
Pour faire court, les conducteurs surpris par les radars reçoivent de plus en plus systématiquement une prune, là où de nombreux flashs restaient jusqu'à présent inexploités (oh, dommage...). Dans le jargon de l'ANTAI, ce rapport "flash/envoi de contravention" se nomme "taux de conversion" : en 2015, celui-ci atteindrait un nouveau record avec "65,7%", pour un total de 13,31 millions de contraventions contre 12,56 millions en 2014. On arrête pas le progrès !
Les 10 radars les plus "efficaces" de France en 2015 |
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Cette hausse du taux de conversion s'explique par plusieurs facteurs. D'abord, l'amélioration continue des moyens de traque des excès de vitesse, notamment en termes de qualité de cliché. Par ailleurs, les alliances signées avec différents pays d'Europe permettent désormais de poursuivre des conducteurs étrangers lorsqu'ils commettent une infraction en France.
En 2015, cela représente tout de même quelque 2,3 millions avis de contravention envoyés hors des frontières françaises. Rappelons, au besoin, que l'inverse est toute aussi valide : si vous avez la main lourde sur une route en Italie, en Espagne ou encore en Pologne, la contredanse vous suivra dès votre retour à domicile.
Enfin, la multiplication des genres de radars concourt aussi à une meilleure rentabilité de leurs flashs. Grâce à l'installation de radars équipés de systèmes dits "double-sens", capables de flasher dans les 2 sens de circulation, les cabines fixes voient leur solde augmenter pour arriver à 10,93 millions de flashes en 2015.
Les 3 départements où ça "crépite" le plus |
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Par ailleurs, les radars tronçons, qui mesurent la vitesse entre deux points, ont flashé à 444 204 reprises contre 316 655 l'an dernier. En revanche, les radars mobiles, autonomes (déplaçables) ou embarqués dans les voitures - bref, tous les dispositifs demandant une intervention humaine - ont un peu moins "cartonné" que prévu...
Cela s'expliquerait par "la mobilisation des forces de l'ordre sur d'autres missions dans les périodes qui ont suivi les attentats de janvier et novembre", d'après l'ANTAI. Le délégué interministériel à la sécurité routière a pour sa part une explication à cette tendance à la baisse observée sur le nombre total de flashes, qu'il illustre avec une comparaison scientifique irréfutable...
"C'est un peu comme pour les médicaments ou les régimes : la première fois, ça marche très bien et puis ensuite ça marche moins bien parce que des anticorps se créent. Aujourd'hui, les gens connaissent les emplacements des radars", observe le "docteur" Emmanuel Barbe avec une infinie sagesse…
"Peut-être que la réponse radars n'est plus adaptée aux nouveaux comportements", s'interroge quant à elle Anne Lavaud, déléguée générale de l'association Prévention routière, en pointant l'usage généralisé des smartphones et de l'usage qui en est fait pour détecter les radars via des applications spécifiques.
"Le principe des radars est que les gens lèvent le pied aux endroits dangereux. Avec un avertisseur, les gens ralentissent, où est le problème ?", relève pour sa part Pierre Chasseray, de l'association 40 millions d'automobilistes, pour qui dresser un parallèle entre les nombre de flashes et le nombre de morts sur les routes n'est pas approprié.
La preuve : l'an passé la mortalité routière a poursuivi sa hausse (+2,4%) entamée en 2014, alors que les radars ont moins flashé. Or selon le principe répressif cher au Gouvernement, le résultat devrait exactement inverse… Ce qui n'empêche pas le même Gouvernement de rester fidèle à son modèle habituel : multiplication du nombre des radars (500 de plus d'ici 3 ans, soit 4700 en tout) et mise en place de nouveaux dispositifs toujours vicieux précis, comme les radars leurres !
"II faut renouveler l'exercice, faire en sorte que nos radars soient plus craints", martèle haut et fort Emmanuel Barbe. Car, c'est bien connu, la peur évite le danger !
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