Disputée jusque dans le dernier virage du magnifique circuit de Sepang, la victoire en Supersport - et supermouillé - s'est réellement jouée entre trois outsiders : le pilote italien Badovini, le malaisien Khuraiddin (!) et l'anglais Rea...
Disputée jusque dans le dernier virage du magnifique circuit de Sepang, la victoire en Supersport - et supermouillé - s'est réellement jouée entre trois outsiders : le pilote italien Badovini, le malaisien Khuraiddin (!) et l'anglais Rea...
Course Supersport Sepang 2016
De lourdes gouttes de pluie s'écrasent sur le circuit de Sepang à dix minutes du départ ! La course est officiellement déclarée "Wet" alors que l'ensemble des motos sont chaussées de Pirelli Supercorsa "quasiment" slicks. Le départ est légèrement retardé afin de permettre aux équipes de changer les pneumatiques. Mais que choisir : intermédiaires ou pluie ?
Les pilotes disposent d'un second tour de reconnaissance - la course sera raccourcie d'un tour en conséquence - afin de contrôler l'état de la piste et confirmer leurs choix en termes de pneumatiques bien sûr, mais aussi de réglages de suspension... et de visière de casque ! Il apparait que tout le circuit est trempé.
La pluie redouble d'intensité au moment de lâcher les Supersport pour leur tour de chauffe ! La visibilité dans la ligne droite est très limitée. Bien trop pour lancer la course. Quelques coups de tonnerre grondent au-dessus du circuit : c'en est trop, les drapeaux rouges sont sortis.
Mais la pluie ne faiblit pas, si bien que la course de Supersport est reportée après la seconde manche de Superbike... Lorsque le départ est - enfin - donné, la piste reste humide mais la pluie est nettement moins forte et la visibilité parfaite.
Départ : Gino Rea prend le meilleur départ aux commandes de sa MV Agusta privée et sort en tête du premier enchainement du circuit. Le poleman Kenan Sofuoglu devance ensuite Zulfahmi Khairuddin, Patrick Jacobsen, Ayrton Badovini, Kyle Smith, Nico Terol, Ayrton Badovini, Jules Cluzel, Ondrej Jezek et Randy Krummenacher.
À la toute fin du premier tour, le pilote local Khairuddin fait les freins au quadruple champion du monde Sofuoglu sous les encouragements des - quelques - spectateurs de cette tardive course Supersport. Le Ninja n°63 continue d'attaquer et rejoint rapidement Rea au cours du 2ème tour.
Le pilote malais reproduit son attaque dans l'épingle finale et s'empare des rênes de la course. La bagarre entre Kyle Smith et Kenan Sofuoglu, pourtant superbe, est reléguée au second plan ! Le n°111 britannique se défait du n°1 turc et le laisse s'expliquer avec l'italien n°86, Ayrton Badovini.
Parti avec un pneu arrière intermédiaire - contrairement à la majorité du plateau chaussé en "pluie" -, Jules Cluzel pointe à la 13ème place à la fin du 3ème tour et compte déjà plus de 15 secondes de retard sur le leader ! Notre "Coq Supersportif" se trouve à quelques longueurs de Roberto Rolfo et à trois secondes des trois pilotes qui se battent pour la neuvième place.
Devant, Khairuddin continue de mener confortablement, tournant une demi-seconde plus vite que ses poursuivants. Rea est dépassé par Smith dans le 4ème tour, puis doublé par Badovini dans la boucle suivante. Sofuoglu et Jacobsen suivent à quelques longueurs...
En l'espace d'une demi boucle, Kyle Smith hisse sa CBR600RR dans le pot de celle de Zulfahmi Khairuddin ! Mais le pilote anglais se loupe au freinage de l'épingle finale et se retrouve à six dixièmes de secondes du leader. Badovini et Rea sont dans l'aspiration de Smith, Sofuoglu et Jacobsen n'en sont pas loin.
À vingt secondes de là, "Julo" commence seulement à profiter de son choix pneumatique. Le n°16 français signe le meilleur temps en course et intègre le Top 10 au 8ème tour ! Atteindre la septième place de Baldolini semble jouable, mais rejoindre le Top 6 placé 10 secondes devant parait impossible.
Devant, Khairuddin mène toujours d'une petite seconde alors que le peloton s'est de nouveau disloqué. Au 10ème tour en effet, Badovini et Rea qui complètent le podium, comptent plus d'une seconde d'avance sur l'inséparable duo Sofuoglu-Jacobsen. Smith est progressivement largué.
Ayrton Badovini vire en tête au freinage - sur l'angle ! - de l'avant-dernier virage du 10ème tour. Au - très gros - freinage suivant, Jacobsen dépasse Sofuoglu. Au freinage - très gros aussi - du premier virage du 11ème tour, Khairuddin reprend les commandes de la course, tandis que deux secondes plus tard, Kenan tente de récupérer sa quatrième place, passe devant "PJ" mais élargit et sort du premier enchainement toujours cinquième.
La lutte pour la victoire s'intensifie dans les deux derniers tours (13 et 14) : Khairuddin et Badovini se relaient à quatre reprises en tête de la course... Devancé par la Honda n°86 en fin de parcours, la Kawasaki n°63 sort parfaitement de l'avant-dernier virage et se hisse au niveau de sa rivale à l'approche de l'ultime épingle !
Le malaisien attrape le levier droit un instant plus tard que l'italien... Trop tard malheureusement pour pouvoir rejoindre la corde. Le local Khairuddin s'incline donc face à l'impeccable Badovini qui remporte sa première victoire en Supersport.
Gino Rea et sa F3 complètent le podium malais juste devant Patrick Jacobsen qui aurait bien aimé glané trois points supplémentaires : trois secondes derrière Kyle Smith, Kenan Sofuoglu récolte les dix points de la sixième place. Relégué à 10 secondes du champion turc, Jules Cluzel empoche neuf points. Randy Krummenacher en marque huit.
Au championnat donc, Sofuoglu n'augmente son avance que de deux points face à Krummenacher (96 à 79) et d'un petit point face à Cluzel (67). Smith se trouve à dix points de notre "Julo" national, Jacobsen remontent à 1 et 4 point(s) de l'anglais...
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