La cinquième édition du Kustomshow était de retour ce week-end à la Plaine Saint-Denis, après deux ans d'absence. L'occasion pour les amateurs de belles mécaniques de se réunir afin d’exposer et admirer ce qui se fait de mieux en la matière. Découverte.
Importé des Etats-Unis dans les années 70, le phénomène "Custom" - Kustom à l’international - est assez peu répandu en France et reste un milieu quelque peu à part de celui de la moto en général. Pourtant, le savoir-faire français est indéniable...
En entrant dans le hall, les néophytes étaient généralement surpris. Alors qu'ils s’attendaient pour la plupart à être submergés du duo noir et orange cher à Harley-Davidson, ils se sont vus proposer un panel de couleurs extrêmement diversifié : du noir mat au fluo, toutes les teintes étaient présentes sans exception !
Clou de cette manifestation organisée par le magazine Freeway, l’attribution de prix aux modèles se distinguant par leur originalité ou leur qualité, selon les différentes catégories que comprend la famille custom :
Le Chopper : une moto à cadre rigide dont le look se rapproche des standards propres à ce type de machines grâce à la combinaison de plusieurs éléments caractéristiques : fourche longue ou springer, guidon apehanger. Pour les spécialistes, ce qui importe dans cette catégorie est essentiellement "l'esprit".
Le Radical Custom : une machine modifiée à l'extrême, au châssis suspendu profondément remanié ou "aftermarket".
La Street Machine doit avoir un esprit racing. La préparation est axée vers la performance, tandis que la ligne générale s'apparente à celle d'un dragster ou d'un racer.
Le Bobber : une moto dépouillée, rigide ou non, dans le style ou l'esprit des années 50.
Le Custom Unlimited : une moto customisée d'origine autre qu'américaine.
Au delà des prix accordés dans ces cinq catégories, les organisateurs ont décidé d’attribuer neuf prix spéciaux, répartis selon les neuf critères suivants : Classic, Peinture, Espoir, Technique, Originalité, Européen, Custom, Sportster et Handmade.
Indépendamment de ces catégories, un prix "Best Show" a été accordé aux trois plus belles machines du salon.
Certains préparateurs ou propriétaires se sont donc vus attribuer plusieurs prix. Le choix dépendait de trois journalistes européens du monde de la moto, à qui revenait la lourde tache de départager les candidates. Mention spéciale à la ville de Strasbourg, qui accueille en son sein plusieurs spécialistes du custom largement récompensés ce soir là.
Nombreuses sont les motos qui ont fait l'objet d'un travail commun entre plusieurs spécialistes, réunis autour d’un même client. Chaque société cherche à prendre en compte les envies et les goûts du futur propriétaire. Bien souvent, un dessinateur se charge de ‘’croquer’’ le projet sur le papier. C’est alors aux mécanos de se creuser la tête afin, d’une part, de satisfaire les souhaits du motard et, d’autre part, de respecter les contraintes d’homologation spécifiques à chaque pays. Et le résultat se doit d’être impressionnant !
Autour de ce petit monde gravite un tas de marchands d'accessoires pour lesquels la difficulté consiste à produire le moins cher possible des accessoires individualisés au maximum. A ce groupe viennent se greffer les différentes communautés qui interviennent ponctuellement comme les peintres, les selliers, etc.
Et au détour des allées, on s'aperçoit que tout ce beau monde a des codes bien établis tels que poignées de main, vocabulaire, tatouage, tenue, etc.
En observant plus attentivement, on retrouve dans le public l'image que l'on se fait du ‘’biker’’ : quadragénaire, parfois bedonnant, fréquemment barbu et souvent accompagné de sa femme dont la poitrine généreuse détourne le regard des visiteurs pendant un plus ou moins court instant !
Les organisateurs ne s'y sont d'ailleurs pas trompés, en invitant trois superbes créatures dont les appâts, largement mis en évidence, ont enchanté les yeux des motards ainsi que leurs appareils photos et autres mobiles pourvus de cette fonction !
Certains accessoiristes n'hésitaient pas non plus à faire vanter les mérites de leurs produits par de superbes commerciales dans des tenues qui n’enrichiraient pas les fournisseurs de tissu... A en croire les ensembles string et accroche-coeur aux couleurs de leur marque fétiche, le monde du custom maîtrise parfaitement l'alliance des plaisirs des yeux et de ceux de la route !
En approfondissant la visite, il était facile de constater que la beauté du travail de certains artisans s'apparente à de l'art. La plupart des peintres dessinent en effet leurs motifs à main levée sur votre casque ou votre cuir : la main ne tremble pas, le geste est sûr, le dessin superbe.
Et l’on continue de surprises en surprises… Que penser de l’Alien de plus de deux mètres de haut, construit à base de pièces mécaniques entièrement polies ? Le monstre brille sous la lumière des flashes qui ne s’en lassent pas et le rendent encore plus impressionnant...
Les tableaux représentent l'Amérique, la moto, les indiens et les années 50. Difficile également de ne pas s'extasier devant le stand polynésien, sur lequel les artistes sculptent en direct de superbes statues dans des troncs d'arbre.
Ces mêmes artistes sur scène, offrent également une impressionnante danse du feu à l'aide de leur "coton tige" géant.
Comment ne pas rêver devant les peintures de réservoir toutes plus belles les unes que les autres et d'une qualité que nous trouveront jamais sur une machine de série ?
Alors bien sûr, on peut ne pas aimer ce style de machines, mais personne ne peut rester complètement indifférent devant la charge de travail accompli.
Et le rock'n roll dans tous ça ? Il était d'abord sur scène grâce à différents groupes qui se sont produits à intervalles réguliers, et ensuite grâce à Mr Ducktail, coiffeur rock'n roll qui avait déplacé son fauteuil à pédale pour l'occasion ! Salon d'ambiance années cinquante dans lequel le meuble tourne-disque de l'époque fonctionnait encore... L'occasion rêvée, pour les visiteurs, de se faire faire une banane en écoutant Elvis ou ZZ Top sous les yeux de Miss Betty qui s'occupait du "glamour studio" et vendait des produits de beauté que les pin-up de l'époque devaient adorer !
Alors l'année prochaine, si les organisateurs renouvellent l'expérience, n'hésitez pas à venir jeter un coup d’oeil et à vous étonner ! Car les américains ne sont pas les seuls dans le monde du custom, même si ils en sont les inspirateurs initiaux. Le parking moto est gratuit et gardé, et pas question de sortir sans la carte grise de la moto ! Seul bémol : il ne manque qu'une consigne pour les casques...
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