Pixel impression
  • L'essentiel
  • -
  • En savoir plus...
DU CASH SOUS LE RADAR
Paris, le 11 mai 2020

Radars automatiques 2019 : l'État n'a plus la bonne recette...

Radars automatiques 2019 : l'État n'a plus la bonne recette

Mauvaise nouvelle pour le gouvernement : les recettes des radars automatiques sont en baisse pour la deuxième année consécutive avec "seulement" 759,7 millions d'euros en 2019 ! A tel point que la Cour des comptes demande à la Sécurité routière de prendre en compte cette diminution de 12,1%, en partie liée au mouvement des Gilets jaunes... MNC décrypte le bilan des machines à cash.

Imprimer

Les lourdes conséquences économiques de la crise du coronavirus ne seront pas épongées par les recettes des radars : les 4094 machines à cash françaises - radars de vitesse, de feux rouge et de passage à niveaux inclus - n'ont rapporté "que" 759,7 millions d'euros en 2019, en baisse de "12,1%" selon la Cour des comptes.

Dans sa "note d'analyse de l'exécution budgétaire" (NEB) dédiée au compte d'affectation spéciale "Contrôle de la circulation et du stationnement routier", l'institution rappelle que cette importante manne financière était déjà en diminution en 2018 avec 864,3 millions contre... 1,013 milliard (!) d'euros en 2017. En clair : après plusieurs années de forte croissance, les radars rapportent de moins en moins à l'Etat.

Cette baisse s'explique par plusieurs facteurs, à commencer par l'augmentation massive du vandalisme sur les radars pendant le mouvement des Gilets jaunes : "la faible disponibilité des radars explique que le nombre d’avis de contravention n’ait été que de 12,55 millions, chiffre inférieur de moitié à l’estimation budgétaire", développe ce très détaillé rapport de 51 pages !

Mais le fait que de très nombreuses cabines aient été endommagées, brûlées ou repeintes n'explique pas tout : "la diminution des recettes des amendes était perceptible et continue dès le mois de janvier 2018, indépendamment des dégradations des radars", rappelle le plus ancien des grands corps d'Etat.

La politique du tout-répressif aurait-elle trouvé ses limites ?

"Cette constatation pose la question d’une éventuelle tendance à la baisse de ces recettes sur le moyen terme, au-delà du contexte particulier créé par une mesure de sécurité routière pas toujours bien comprise et d’un mouvement de protestation sociale générale", estime la cour qui évoque un meilleur respect des vitesses pour expliquer cette baisse de rendement des cinémomètres.

La Direction à la sécurité routière est ainsi incitée à étudier de plus près ses chères statistiques pour mieux appréhender l'origine cette baisse des recettes des radars. Le gouvernement est donc invité à revoir sa copie en matière de sécurité routière, exclusivement basée sur la coûteuse et mal-aimée multiplication des outils de sanction. 

"Il serait utile que la DSR effectue une étude pour comprendre ce phénomène, susceptible d’être lié à un plus grand respect des limitations de vitesse lorsque le parc de radars fonctionne normalement, et en tirer les conséquences budgétaires", insiste la Cour des comptes qui souligne que "les effets du vandalisme sans précédent subis par les radars en 2018 et surtout en 2019 ne doivent pas faire écran à ce type de réflexion de moyen terme".

De plus en plus d'amendes impayées

Deux autres facteurs alimentent la chute des recettes : la proportion croissante de non paiement des amendes (25,2% contre 23,9% en 2018 et 22,3% en 2017) et le manque de rentabilité des voitures contenant des radars embarqués. Rappelons que ces fameuses voitures radars confiées à des opérateurs privés depuis 2018 offrent un bilan jusqu'ici peu convaincant... 

La Cour des comptes mentionne notamment les conséquences économiques liées à la "prise de retard dans la mesure d’externalisation de la conduite des véhicules-radar", qui a débuté en Normandie avant de s'étendre à trois régions limitrophes : Bretagne, Pays–de-la-Loire et Centre-Val de Loire

Enfin, ce rapport épingle la mauvaise gestion des fonds - publics, rappelons-le ! - alloués aux différentes antennes de la Délégation à la sécurité routière et notamment son Agence nationale de traitement automatisé des infractions (ANTAI). Cette dernière serait un véritable gouffre à subventions avec quelque 82 millions d'euros attribués en 2019 !

La Cour note que la DSR a certes réalisé un effort puisque "92 millions" étaient initialement budgétés pour 2019. Mais cette allocation à l'ANTAI est toutefois en "augmentation par rapport à 2018, malgré le niveau de trésorerie particulièrement élevé de l'agence", déplore-t-elle...

L'agence de traitement automatique des subventions ?!

Car les disponibilités de ANTAI sont effectivement généreuses : son fonds de roulement représente "plus de huit mois d'activité" et cette énorme trésorerie a "pratiquement doublé en trois ans" ! Et pourtant rien n'est fait pour diminuer le taux de subvention de cette agence, malgré les recommandations de la Cour à ce sujet depuis plusieurs années...

Cette situation excédentaire autorisait pourtant une diminution de la subvention à l'ANTAI, d’autant que cette dernière avait moins de contraventions à traiter en 2019 et que cette situation était prévisible : "l’anticipation de la diminution de l’activité de l’agence était connue", martèle la Cour des comptes.

Le rapport appelle donc à accentuer les "efforts de rationalisation de la programmation budgétaire engagés en 2016, en s’appuyant sur des prévisions de recettes prenant mieux en compte les informations disponibles au moment du vote de la loi de finances initial". Cette demande intervient pour la deuxième année consécutive, souligne fermement ce document officiel.

Mais l'Etat n'a guère envie de réviser sa politique budgétaire... et encore moins de remettre en question l'utilité de son arsenal répressif ! Les radars rapportent moins ? "Installons-en davantage", rétorquent les adeptes du tout-répressif ! Après tout, seuls les contribuables sont impactés par la facture et les conséquences de ce déploiement frénétique...

.

.

Commentaires

Ajouter un commentaire

Identifiez-vous pour publier un commentaire.

.

Les derniers essais MNC

Duel vidéo : Honda CB1000 Hornet SP Vs Kawasaki Z900 SE 2025

Deux nouveautés 2025 à l'affiche de notre duel vidéo : l'inédite Honda CB1000 SP face à la nouvelle Kawasaki Z900 SE. Deux roadsters avec un 4-cylindres en ligne de presque 1000 cc, deux motos opposées en configuration haut de gamme "SP" et "SE" à respectivement 11 799 euros pour la Rouge de Tokyo et 12 149 euros pour la Verte d'Akashi.
Notre essai vidéo de la Yamaha Tracer 9 GT+ 2025

Notre essai vidéo complet de la nouvelle Yamaha Tracer9 GT+ sur 380 km avec ses nouvelles technologies toujours "+" évoluées :  boîte robotisée Y-AMT de série sur son 3-cylindres de 119 ch ou encore éclairage matriciel inédit sur une moto.
Duel maxitrails : R1300GS Adventure Vs Tiger 1200 GT Explorer

BMW remodèle entièrement sa R 1300 GS Adventure pour 2025, rendant son best-seller plus performant, sophistiqué, imposant, lourd et cher ! Or un autre ''maxi-maxitrail'' GT propose un réservoir de 30 litres, un 3-cylindres puissant, une transmission par cardan, un équipement complet et de série : la Triumph Tiger 1200 GT Explorer. Duel !
Trail 2 commentaires
Essai Tracer 9 GT+ : la plus chère des Yamaha 2025 est-elle la meilleure ?

A 18 999 euros, la Tracer 9 GT+ affiche le prix le plus élevé des motos homologuées Yamaha. La routière 3-cylindres, blindée de technologies dont la boîte robotisée Y-AMT de série, vaut-elle réellement le "coût" ? Essai sur 380 km entre Slovénie, Autriche et Italie !
Routière 1 commentaire

A lire aussi sur le Journal moto du Net

Résultats et classements du Grand Prix MotoGP d'Italie 2025

Marc Marquez réalise un nouveau doublé particulièrement marquant au Mugello, sur les terres de son employeur Ducati. Le n°93, en pole pour la 100ème fois de sa carrière, remporte sa 93ème victoire devant son frère Alex et Fabio Di Giannantonio. Fabio Quartararo termine en 14ème position, alors que Johann Zarco est parti à la faute.  
Italie 2 commentaires
Duel vidéo : Honda CB1000 Hornet SP Vs Kawasaki Z900 SE 2025

Deux nouveautés 2025 à l'affiche de notre duel vidéo : l'inédite Honda CB1000 SP face à la nouvelle Kawasaki Z900 SE. Deux roadsters avec un 4-cylindres en ligne de presque 1000 cc, deux motos opposées en configuration haut de gamme "SP" et "SE" à respectivement 11 799 euros pour la Rouge de Tokyo et 12 149 euros pour la Verte d'Akashi.
Vent de nouveautés en mai 2025 sur un marché moto français en baisse

Il souffle bien un vent de nouveautés moto et scooter, dans les concessions comme dans le bilan marché MNC de mai 2025. Mais les volumes de ventes sont moindres que ceux enregistrés il y a un an : les 125cc ont chuté de -18,4 % par rapport à mai 2024, les gros cubes de -8,1 %. Bilan.
Les chiffres et les enseignements de la mortalité routière 2024

Le nombre d'accidents mortels sur les routes de France est en légère hausse pour l'année 2024 avec un triste bilan de 3139 décès (+0,8%). Parmi eux, 720 étaient cyclomotoristes, motards ou scootéristes. Analyse des chiffres-clés. 
Bilans statistiques 2 commentaires
Quels roadsters A2 parmi les nouveautés motos 2025 ?

Le choix des motos accessibles A2 (35 kW) ne cesse de s'étoffer, en particulier dans le segment-clé des roadsters. Ce millésime 2025 le confirme avec une avalanche de nouveaux roadsters pour les récents détenteurs du permis moto ! Suivez le guide Moto-Net.Com pour comparer et choisir parmi les nouveautés.
Guides pratiques 4 commentaires
  • En savoir plus...