PCX 125 Vs MP3 Hybrid 300 LT : quand les scooters se mettent au vert !

Nos deux engins sont assez agréables à conduire. Le PCX, notamment, se sent comme un poisson dans l'eau en ville. Son petit moteur vif et sa maniabilité extrême se jouent des embouteillages avec maestria. On ne se retrouve jamais bloqué au guidon du petit scooter Honda grâce à son rayon de braquage minuscule.

Même son freinage se montre sans faille, la poignée de frein arrière agissant aussi sur le disque avant. Il en résulte un freinage franc, efficace et très sécurisant. La stabilité est également au rendez-vous car le Honda est chaussé de grandes roues (pour un scooter !) de 14 pouces.

Le PCX a aussi quelques petits défauts, à commencer par une vitesse de pointe de 105 km/h compteur un peu juste pour s'aventurer sereinement au delà des voies limitées à 90 km/h. On regrettera aussi un réservoir vraiment petit de 6,2 litres, qui limite l'autonomie à un peu plus de 150 km, une protection quasi nulle due à une bulle trop basse et un espace dévolu au passager très exigu.

La Fée Electricité

Force est de reconnaître que les 3,5 ch apportés par le moteur électrique contribuent énormément à l'agrément de conduite du MP3 Hybrid en ville. Conjugués au bloc thermique (25 ch en tout), cela lui confère une grande douceur de fonctionnement, particulièrement appréciable en duo. C'est d'ailleurs un exercice dans lequel se complaît le Piaggio avec son imposant dossier passager et ses larges poignées.

Malgré les 270 kg de l'engin en ordre de marche (257 kg à sec), les départs aux feux sont assez alertes et permettent de s'élancer devant les voitures. Le MP3 Hybrid 300 LT peut également croiser sereinement sur les autoroutes périurbaines entre 110 et 120 km/h de croisière.

A la faveur d'une bonne descente et d'un vent favorable, le trois roues italien flirte même avec les 140 km/h compteur.

La surcharge pondérale du Piaggio se ressent surtout à l'arrêt et à très basse vitesse. Heureusement, le verrouillage du train avant évite les efforts lors du stationnement, tout comme la géniale marche arrière électrique qui permet de se sortir facilement d'un mauvais pas !

Mollo avec les 270 kg !

Ensuite, le poids se fait oublier à condition de ne pas rouler trop fort. Ce n'est pas le but d'un tel engin et on lui pardonne volontiers en usage extrême son train avant un peu flou et sous-vireur, tandis que la suspension arrière pompe sous la contrainte lorsque l'on hausse le rythme.

Le MP3 freine bien, mais il faut tout de même dresser deux mises en garde. La première est de recourir le moins possible à la pédale de frein (nécessaire pour une homologation en tant que tricycle motorisé). Elle agit conjointement sur les trois disques de frein, mais manque terriblement de feeling et de progressivité.

Le deuxième avertissement concerne l'absence de système ABS : ce "tricycle pour grands" a beau avoir deux-roues à l'avant, on peut tout de même les bloquer, surtout en cette saison !

Le prix à payer pour être un précurseur

Nos deux scooters nous ont donc prouvé qu'ils étaient parfaitement rationnels dans le cadre d'une utilisation quotidienne normale. L'offre proposée par Honda est d'autant plus pertinente qu'elle offre un rapport prestations/prix assez inouïe.

En effet, pour 2 390 euros, le PCX en offre beaucoup : moteur sympa et pêchu, lignes valorisantes, freinage et tenue de route très corrects et le fameux Stop and Go particulièrement plaisant !

Le MP3 300 Hybrid est également parfaitement utilisable en ville et au-delà, mais fait payer très cher son haut niveau de technologie. Vendu 8 549 euros, il faudra vraiment avoir une éco-conscience surdéveloppée pour franchir le pas...

Reconnaissons-le : ce MP3 Hybrid ne trouvera vraiment sa raison d'être en France que lorsque les zones interdites aux moteurs thermiques verront le jour. Chapeau bas toutefois à Piaggio pour cette démonstration de savoir-faire et pour avoir été capable de commercialiser un tel engin avant les Japonais !