Rossi tout juste titré mais Capirossi à nouveau victorieux, il aurait été dommage de laisser les stars du MotoGP se reposer, tous chauds qu'ils sont ! Alors pour le troisième week-end de suite, le Continental Circus nous offre une nouvelle épreuve...
Situé à quelques kilomètres de Doha, la capitale du Qatar, le circuit de Losail est une oasis plantée au milieu du désert. Construit en tout juste un an, il a reçu les MotoGP en 2004 puis les Superbike en février dernier.
L'an dernier, l'épreuve avait été marquée par les dénonciations en cascade des principaux teams (lire Moto-Net du 14 octobre 2004) : le HRC entamait les hostilités en reprochant aux mécaniciens de Rossi d'avoir nettoyé sa place sur la grille de départ - méthode employée à l'époque de Doohan mais interdite depuis. Yamaha rétorquait que les hommes de Biaggi avaient fait de même et les deux italiens s'étaient vus infliger une pénalité de 6 secondes sur leur chrono de qualif, les reléguant à la 23ème et 24ème place...
Cette sombre histoire avait finalement profité au team de Fausto Gresini réalisant le doublé (Gibernau - Edwards) devant un Xaus impressionnant ! Max Biaggi était parvenu à remonter à la sixième place mais Rossi, fou de rage et tentant de remonter sur son nouveau meilleur ennemi Sete, laissait traîner sa roue arrière hors de la piste et chutait dans un high-side inévitable alors qu'il était en quatrième position !
Quand t'es dans le désert...
C'est la deuxième venue des pilotes au Qatar cette année, après les séances d'essais au mois de février. A cette occasion, le constat fut le même qu'en octobre 2004 : le sable est le problème principal, même si "la piste est beaucoup mieux grâce au passage du Mondial Superbike qui l'a nettoyée", d'après les dires de l'homme fort du moment, Loris Capirossi.
Le tracé de Losail est partagé entre une longue ligne droite de plus d'un kilomètre et une succession ininterrompue de virages aux profils très différents. Le circuit est donc l'un des plus complets du plateau, mais malgré ses 12 mètres de large il n'offre pas une très grande liberté aux pilotes.
Contrairement à Assen - qui a largement inspiré l'enchaînement des cinq derniers virages du circuit qatari -, les possibilités de dépassement dans les enchaînements rapides au moyen de trajectoires différentes et souvent osés sont plutôt limitées. Malheur à celui qui sort trop large d'un virage : l'adhérence est très vite diminuée par la présence abondante de poussière et de sable en dehors des trajectoires !
D'après Checa, "si tu passes quelques dizaines de centimètres trop large, tu as des ennuis !" Les dépassements s'effectuent donc principalement au premier et au dernier virage, lors des deux plus gros freinages.
Hormis dans la ligne droite des stands, les moteurs ne sont pas trop sollicités et c'est plutôt aux châssis, aux suspensions, aux pneus et bien évidemment aux pilotes de faire leurs preuves.
Le meilleur pack pilote, moto, pneu
Après leur deuxième place à Brno et leurs deux victoires à Motegi puis à Sepang, le trio Loris Capirossi - Ducati - Bridgestone fait vibrer les spectateurs... et trembler les paddocks ! Si personne ne doutait du talent de Capirex, la Ducati souffrait d'un manque de réussite depuis le début de saison - mis à part le podium au Mugello - et certains avaient émis des doutes sérieux quant à l'efficacité de son manufacturier pneumatique.
Depuis le GP tchèque, tout ça est de l'histoire ancienne : Ducati est au plus haut niveau, avec de bons résultats de la part de ses deux pilotes. De son côté, le japonais Bridgestone - qui n'est pas étranger à la montée en puissance de la marque italienne - est victime de malchance concernant son team Kawasaki (casse et chute de Nakano, chute et problème technique d'OJ) mais parvient pour la première fois à monter les deux pilotes Suzuki dans le top 10 lors des deux derniers GP.
Au Qatar, les conditions climatiques risquent d'être similaires à celles rencontrées au Japon et en Malaisie. La température au sol de 50°C ne devrait donc pas effrayer outre mesure les teams équipés de gommes nippones. Mais le sable et le nombre important de virages sont autant de facteurs à prendre en compte et Michelin pourrait bien recoller son concurrent !
Revoir le drapeau à damier !
On l'a vu, le team Kawa n'a pas marqué de points depuis le GP de Brno. Victime de l'ardeur incontrôlée de Sete Gibernau à Sepang et d'une casse moteur à Motegi la semaine précédente, le pauvre Shinya Nakano espère "voir le drapeau à damier"...
Son coéquipier du moment, Olivier Jacque, aborde ce nouveau GP avec confiance malgré sa déception en Malaisie : "le circuit de Losail est complètement nouveau pour moi donc je prendrai un scooter et j'essaierai la piste avant les essais, en plus de l'étude de la télémétrie, afin d'avoir une idée des vitesses et des rapports de boîte". C'est incontestablement un week-end studieux qui attend OJ !
L'autre pilote impatient de refranchir la ligne d'arrivée dans une bonne position n'est autre que l'exécuteur de Nakano : Sete Gibernau himself, qui n'a pas marqué de points depuis l'Allemagne... Même si on peut lui trouver quelques circonstances atténuantes (comme sa panne sèche à Brno alors qu'il était dans la roue de Rossi), le catalan est en pleine déconfiture et connaît l'une de ses pires saisons avec six résultats blancs ! "Il semble que lorsque les choses se passent mal, elles se passent vraiment mal", ironise l'espagnol avant d'ajouter que "mentalement, je crois en moi plus que jamais : la chance doit juste tourner, j'espère pouvoir gagner ce week-end" Et si la chance n'avait rien à voir... A lui de s'en convaincre !
Le vice championnat continue !
En tête du vice championnat du monde se trouve Max Biaggi ! L'empereur romain ne se souvient que trop bien de sa course de l'an dernier, avec une pénalité mais surtout une superbe remontée de la 24ème à la sixième place ! Finalement, sa saison s'apparente un peu à cette épreuve : l'italien pêche aux essais avant de réaliser de belles courses, mais souvent en arrière plan : "je ne peux que rêver de la situation dans laquelle nous serions si les choses allaient bien", glisse-t-il... Avec des "si" - ou sans un "Rossi" ? - Max serait plus libre, c'est certain...
L'homme fort de cette rentrée est bien évidemment Capirex, qui a littéralement bondi tel un diable rouge hors de sa boîte et pointe désormais à la troisième place à 17 points de Max ! Le petit italien reste lucide et prévient que "le gros problème de ce week-end sera le sable". Un grain de sable pourrait-il venir détruire la belle mécanique de sa Ducati ?
A l'inverse de Loris, Colin Edwards s'est fait plus discret depuis le GP britannique. Sans descendre en deçà de la dixième place, la Tornade Texane a marqué une pause et se trouve aussitôt menacé par ses concurrents. Heureusement, le Qatar maque pour lui le retour sur une piste qu'il a appréciée dès ses premiers tours de roues : "si tu obtiens une bonne place sur la grille et que tu t'échappes en tête, alors tu as de bonnes chances", remarque l'américain.
Marco Melandri a réalisé une superbe course dimanche dernier malgré sa blessure au pied. "La plaie se referme correctement et j'espère arriver au Qatar dans une meilleure forme", explique le jeune hérisson qui a su marquer des points importants à Sepang.
Sa cinquième place en Malaisie a de quoi le rassurer et il faudra à nouveau compter sur lui pour animer la course : l'an dernier au guidon d'une Yamaha qu'il n'appréciait pas particulièrement, Marco s'était montré parfaitement dans le rythme avant que son moteur ne le trahisse. Ce week-end est l'occasion pour l'italien de remonter au classement sur ses compatriotes Biaggi et Capirossi...
A trois points seulement, Nicky Hayden ne compte pas terminer la saison à la sixième place : "je ne suis qu'à 25 points de la deuxième place et c'est ce que je vise avec les 100 points qui restent à jouer", calcule le Kentucky Kid. Mais même si Nicky a "plutôt bien aimé" le circuit de Losail, il sait que du travail l'y attend : "j'ai lutté l'année dernière et je ne me suis jamais senti confortable".
Alex Barros, 122 points, est un peu loin de la deuxième place pour le moment et préfère se concentrer sur un Grand Prix où "la situation sera comparable à celle de Sepang et au cours duquel les mêmes problèmes seront peut-être rencontrés". Le Brésilien espère que Michelin apportera "quelque chose de nouveau" et continuera à faire son possible pour régler correctement la moto. Sa victoire au Portugal semble si lointaine...
Les onze travaux de Rossi
Cette année, Valentino n'a pas seulement remporté son septième titre de champion du monde quatre courses avant la fin de la saison : il a également réalisé onze exploits... et la saison n'est pas terminée !
Sa victoire à Jerez fait de lui le deuxième pilote - avec Agostini - à avoir gagné la course d'ouverture cinq saisons d'affilée, un exploit que Doohan n'a jamais réalisé.
Lors du GP d'Assen, Sa Sainteté est devenue le premier pilote Yamaha à avoir remporté cinq victoires consécutives en catégorie reine.
A Brno, il est devenu le premier pilote à remporter au moins neuf victoires par saison lors de cinq saisons (en catégorie reine).
Sa victoire au GP tchèque - la 77ème de sa carrière - lui a également permis de dépasser Mike Hailwood au classement des pilotes les plus victorieux. Seuls Angel Nieto (90 victoires) et Giacomo Agostini (122) le devancent désormais.
Cette même victoire, sa neuvième de la saison, lui a permis d'égaliser son propre record de victoires en une saison de la part d'un pilote Yamaha.
Sa deuxième place à Sepang était son 113ème podium, dépassant ainsi le record de Mike Hailwood et le plaçant au quatrième rang derrière les 121 podiums de Phil Read, 139 de Nieto et 159 d'Ago.
Sa pole à Donington était sa 30ème, soit une de plus que son idole Kevin Schwantz mais encore 28 de moins que Mick Doohan (en catégorie MotoGP). Il est vrai cependant que les poles ne sont comptabilisés que depuis 1974.
Rossi a remporté 25 des 30 courses dont il s'est élancé en pole, soit un taux de 83% de réussite !
Il a en outre rejoint Doohan et Agostini en tant que pilote à avoir remporté au moins cinq titres en catégorie reine.
Avec 51 victoires en 93 participations en 500 cc/MotoGP, Rossi possède le quatrième ratio le plus important derrière Surtees, Agostini et Hailwood.
Avec 77 podiums lors de ces 93 départs, son pourcentage s'élève à 82,7% : le plus important de l'histoire de la catégorie !
Ce week-end, le génie italien a un nouveau circuit à ajouter à son tableau de chasse. Et même s'il ne l'apprécie pas vraiment, il sait déjà que "les problèmes de la moto et des pneus seront facilement résolus sur ce tracé". Un nouveau record pour Vale ?
Une fois n'est pas coutume et étant donnée l'actualité débordante du moment - Mondial du deux-roues, Moto Tour et Superbike... - , rendez-vous dès mardi pour le tour par tour !
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Plateau : Les pilotes et leurs motos 2024
10 mars : GP du Qatar
24 mars : GP du Portugal
07 avril : GP d'Argentine (annulé)
14 avril : GP des Amériques
28 avril : GP d'Espagne
12 mai : GP de France
26 mai : GP de Catalogne
02 juin : GP d'Italie
16 juin : GP du Kazakhstan (reporté)
30 juin : GP des Pays-Bas
07 juillet : GP d'Allemagne
04 août : GP de Grande-Bretagne
18 août : GP d'Autriche
01 septembre : GP d'Aragon
08 septembre : GP de San-Marin
22 septembre : GP d'Inde (annulé)
22 septembre : GP Kazakhstan (annulé !)
22 septembre : GP d'Emilie-Romagne
29 septembre : GP d'Indonésie
06 octobre : GP du Japon
20 octobre : GP d'Australie
27 octobre : GP de Thaïlande
03 novembre : GP de Malaisie
17 novembre : GP de Valence
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