Entre deux croissants, le délégué interministériel à la sécurité routière Rémy Heitz a présenté ce matin une étude sur les motards. Dénonçant la vitesse, il déclare solennellement que nous n'échapperons pas à la chaîne automatisée des sanctions.
"Je le dis solennellement : les motards n'échapperont pas à la chaîne contrôle-sanction automatisée ni à la politique plus pressante des forces de l'ordre". La dernière étude sur la sécurité des motards, présentée ce matin par le délégué interministériel à la sécurité routière Rémy Heitz, le directeur de l'ONISR Jean Chapelon et le "Monsieur Moto" national Michel Foret, dénonce une vitesse moyenne excessive et supérieure à celle des automobilistes. Or, comme l'a rappelé M. Heitz en s'appuyant sur une énième raffarinade, "notre ennemi c'est la vitesse". "Les motards enfreignent les limitations plus souvent et plus systématiquement que les automobilistes. L'Etat ne peut pas accepter qu'une catégorie d'usagers soit en marge de la réglementation et pour faire baisser les accidents, il faut faire baisser la vitesse. Il faut vraiment que les motards comprennent le message", insiste M. Heitz.
Et pour bien convaincre ceux qui persisteraient à raisonner de façon un peu moins manichéenne - la vitesse n'est dangereuse que lorsqu'elle est inadaptée -, "notre politique sera une politique de fermeté". 100 nouveaux radars automatiques, qui photographieront scrupuleusement les plaques arrière des motos, seront donc déployés d'ici la fin de l'année et 1 000 dans les trois ans... Et contrairement à l'Angleterre, où la plupart des caméras antivitesse sont volontairement placées en évidence, les radars français resteront sournoisement camouflés - de préférence en bout de ligne droite. Seules certaines autoroutes pourraient avertir que la vitesse sera contrôlée N fois sur tel ou tel tronçon.
La dernière étude sectorielle de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) met pourtant en évidence un autre facteur de mortalité à moto : le manque d'expérience... Ainsi en 2001, parmi les tués au guidon d'une moto légère titulaires d'un permis de conduire quelconque, seule une petite moitié détenait un permis moto (A ou AL). En outre, parmi les tués titulaires du permis AL, 25% l'avaient depuis moins de 6 mois et 50% depuis moins d'un an tandis que chez les conducteurs de plus grosses cylindrées, près d'un tiers des tués (31%) avaient le permis A depuis moins de deux ans. Enfin, une projection du nombre de tués en 2001 par type de cylindrée rapporté au parc en circulation et au kilométrage annuel estimé montre que les motos les plus dangereuses seraient les 501-750 cm3 (28,5 tués pour 100 millions de véhicules par kilomètre parcouru), devant les 251-500 cm3 (25,8), les plus de 750 cm3 (25,4) et les moins de 125 cm3 (14,1).
Par ailleurs, alerté sur la nécessité de rouler un peu plus vite que le trafic pour être en sécurité à moto, M. Heitz s'est engagé à accepter l'invitation de notre confrère de Moto Journal lui proposant de faire un tour en tant que passager, d'abord en respectant les limitations puis "un peu au dessus" comme on l'enseigne dans les moto-écoles. A suivre !
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