Un an jour pour jour après son grave accident au Dakar, Julien Toniutti annonce son retour au Tourist Trophy 2020 sur l'Ile de Man. Le quintuple champion de France des rallyes, "titré" français le plus rapide du TT en 2018, s'explique sur son choix.
Le pilote Julien Toniutti - avec son équipe de fidèles communicants - annonce aujourd'hui par voie de presse son retour pour le Tourist Trophy 2020, un an jour pour jour après sa terrible chute au Dakar.
Sur quelles motos Julien envisage-t-il de reprendre le départ des courses du TT ? "Ce n’est pas encore validé", explique-t-il à Moto-Net.Com, mais "sûrement une Yamaha R6 en Supersport parce que c'est une des meilleures 600 du marché. Pour la catégorie 1000 je réfléchis encore, mais vu ma dernière expérience en 2018 (avec BMW, NDLR) je considère que repartir avec ou sans marque partenaire, finalement ça ne change pas grand chose".
"Je vais bien, de mieux en mieux", poursuit le pilote lyonnais cinq fois champion de France des rallyes routiers, et "le plus important pour moi c'est de savoir que j’ai retrouvé la motivation pour aller au TT".
"A la sortie de l’hôpital en mars 2019, j’avais pas mal de doutes et j’étais un peu perdu. La boussole de ma vie de pilote a aussi été cassée quand le casque a violemment tapé le guidon au Pérou. Mais petit à petit, le temps a fait son effet. Les choses se sont remises en place : un essai presse au printemps, des stages d’encadrement au pole mécanique d’Alès cet été, le rallye des Volcans en août, un autre essai presse à l’automne, quelques roulages sur circuit... et voilà ! Quelques petits déclics ont entraîné d’autres déclics et la motivation est revenue. Alors, même si aujourd’hui tout n’est pas parfait, physiquement je me sens bien et mentalement je suis dans une bonne dynamique".
"Je ne tombe pas souvent à moto, mais ça m’est déjà arrivé et je me suis déjà blessé", poursuit Julien. "J’ai parfois raté des victoires, des rêves de titres pour des détails. C’est la vie. Les accidents de parcours sont des choses qui arrivent à tous les sportifs. Les deux leçons après une chute, une blessure, un échec, etc. sont d’abord d’apprendre de son erreur et, surtout, de se relever. Toujours. Et cette chute au Dakar ne doit pas faire exception à la règle".
Sur les motivations qui l'animent pour ce retour au Tourist Trophy, Toniutti évoque deux éléments : "le premier, c’est l’envie de retourner au Tourist Trophy en elle-même. Le TT est une course qui donne à la vie tout ce que les normes de la société moderne lui enlèvent : la liberté, la vitesse, l’intensité, le choix de vivre les choses à fond, la prise de risque, l’engagement, les sensations décuplées, le sentiment d’accomplissement, le courage, l’utilisation du corps et du cerveau au maximum de leurs capacités... A la fin d’un TT, tu sais ce que tu es capable de faire et de ne pas faire. Tu as une vision très claire de qui tu es et de qui tu n’es pas, tu sais ce que ta vie vaut vraiment. Au TT, un pilote engage TOUT ! Il est seul au guidon. Il choisit ses propres limites, de freiner (ou pas) d’accélérer (ou pas), de repartir pour un tour (ou de s’arrêter quand il ne le sent plus). Il n’y a que des pilotes face à eux-mêmes ! Il est donc difficile de ne plus penser au TT quand on a connu ça. Donc forcément, cette saison, le TT était encore un peu présent : j’ai regardé les vidéos des courses 2019, j’ai fait un compte rendu pour un magazine, j’étais en contact avec les autres pilotes français du TT et je viens de passer un an comme consultant pour le développement du prochain jeu vidéo TT Isle of Man - Ride on the Edge 2 qui sortira en mars 2020".
"Le deuxième élément, qui est aussi très important, est le soutien de quasiment tous mes partenaires. Il y en a qui sont là depuis plus de dix ans (Scorpion, Tecnoglobe, Michelin) et qui, quoi que je fasse, me suivent toujours. Pour les autres, j’ai d’abord hésité à leur poser la question, mais dès qu’on a commencé à parler de 2020 avec Moraco, Martimotos, TCX... Ils m’ont tout de suite donné un accord de principe. Grâce à eux, il y a une bonne base pour repartir. Aujourd’hui je me se sens de nouveau capable d’aller au TT, mes partenaires suivent, alors j’y vais !"
"La première étape a déjà commencé avec la reprise de l’entraînement physique. J’ai repris le même programme sportif que j’avais suivi pour le Merzouga en 2018. Ensuite, il reste encore à trouver deux ou trois partenaires pour boucler le budget. Enfin, il convient de faire de la moto. De rouler, rouler et encore rouler. Chaque occasion de faire de la moto, que ce soit en enduro, sur route ou sur circuit, fera un bon entraînement pour préparer le TT"
En plus du Tourist Trophy, "d’autres projets vraiment cool sont en discussion", annonce encore Julien, "mais pour le moment rien n’est validé, on verra. Et pour 2020, le TT restera quoi qu’il arrive la priorité".
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