Les constructeurs japonais ont longtemps fait la loi sur le segment des motos sportives. Mais c'était avant que BMW ne torpille la catégorie avec sa S 1000 RR ! Et la concurrence peut continuer à trembler, car l'Allemande progresse encore en 2012 ! Essai.
Débarquée avec fracas dans le paysage motocycliste fin 2009 (lire notre Essai de la S1000RR en Full ), la BMW S 1000 RR est probablement la moto dont la marque à l'hélice peut être la plus fière.
Pensez donc : en partant d'une feuille blanche, les Allemands ont "tout simplement" construit la nouvelle référence de la catégorie Superbike... au nez et à la barbe des constructeurs japonais, jusqu'ici maîtres incontestés du quatre-cylindres sportif (lire notamment MNC du 10 décembre 2010 : S 1000 RR, l'Hypersport de tous les records ?).
Forcément, ce genre d'exploit a de quoi susciter quelques légitimes motifs de satisfaction du côté de Munich. D'autant plus que personne n'attendait BMW à un tel niveau de compétitivité dans un domaine aussi concurrentiel : dès son lancement, non contente d'être la plus puissante (193 ch), la S1000RR est aussi la plus sophistiquée des motos sportives. Pas mal, pour un fabricant longtemps cantonné au segment des "routières-à-papa" !
Inspiré de l'expérience du constructeur en Formule 1, son léger 4-cylindres (59,8 kg) adopte des soupapes en titane actionnées par des linguets, une admission variable et un accélérateur sans câble de type "Ride By Wire". Mais surtout, la S1000RR est la première moto à réunir (en option) des assistances électroniques de pointe : un ABS ultra léger (2,5 kg), un contrôle de traction renseigné par un gyroscope (comme en MotoGP !), un shifter et quatre cartographies d'injection...
Une sacrée performance puisqu'à ce jour, certaines de ses rivales ne s'appuient que sur un ABS (Honda CBR1000RR) ou des "mappings" sélectionnables au guidon (Suzuki GSX-R 1000) pour séduire le motard "sportivo-geek", quand elles ne sont pas totalement dépourvues de la moindre "puce savante", à l'image de la KTM RC8 R (lire "Les concurrentes de la S1000RR" en pages suivantes).
Une évo pour la SBK préférée des Français !
Deux titres de championne de France Superbike plus tard, la sportive la plus vendue en France l'an dernier (674 immatriculations) s'offre sa première mise à jour : comme les motos sportives japonaises avant elle, la S1000RR entend rester au top en évoluant fréquemment. Et là encore, le contraste est saisissant avec certains modèles dont le développement semble figé depuis l'arrivée de la crise...
Sans surprise, la S1000RR "2.0" n'a cependant pas été retouchée des pneus à la tête de fourche : BMW Motorrad a préféré l'évolution à la révolution. En termes plus "imagés", les Allemands ont peaufiné leur arme pour trancher encore plus profondément dans les entrailles de leurs adversaires !
Les principales caractéristiques techniques sont donc reconduites en l'état : le cadre périmétrique en alu n'a subi que quelques petites modifications, le poids reste contenu à 204 kg tous pleins faits (206,5 avec l'ABS) et le 4-cylindres en ligne de 999 cc conserve les même valeurs de puissance et de couple (193 ch à 13000 tr/mn et 112 Nm à 9750 tr/mn).
Esthétiquement, même combat : différencier un millésime 2011 d'un 2012 demande un coup d'oeil particulièrement exercé ! C'est à peine si certaines évolutions stylistiques se remarquent, comme l'affinage des ouvertures sur les flancs, l'adoption de grilles sur le cache de la boîte à air ou le re-stylage du monogramme "RR" et du magnifique té de fourche forgé.
En revanche, l'installation d'une coque arrière plus fine et plus suggestive - en un mot : plus réussie ! - et de petites "ailettes" latérales à l'avant saute immédiatement aux yeux. D'un dessin assez classique - à l'exception des phares avant et des carénages au dessin asymétrique -, les lignes puisent sans vergogne leur inspiration dans le style japonais. L'ensemble est toutefois plus acéré en 2012, ce qui renforce la compacité et son aspect "prêt à bondir" !
Dotée de très belles pièces (étriers radiaux Brembo, fourche inversée de 46 mm ou bras oscillant en alu "maousse costaud", notamment), la S1000RR renvoie une image plutôt flatteuse à son propriétaire, qui ne regrettera pas d'avoir dépensé au minimum 16 500 € !
Certains plastiques font bien un peu "cheap" et quelques câbles mériteraient d'être mieux camouflés, mais dans l'ensemble la Béhème est réalisée avec un sérieux tout germanique que seule l'absence d'ergot sur la béquille et de réglage d'écartement du levier gauche peut mettre en défaut.
Enfin, la console de bord complète (lire la partie "Instrumentation" de notre fiche technique) est plus lumineuse, plus lisible et elle adopte de nouvelles fonctions. Sur circuit par exemple, la fonction "chrono" renseigne désormais sur son rythme tous les 100 mètres (!) et indique si le temps au tour est inférieur ou supérieur au précédent.
La fonction "Speedwarning" fait aussi son apparition et indique le dépassement d'une vitesse définie au préalable. Pratique pour les longs trajets, surtout avec une pareille bombe entre les pattes !
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CONDITIONS ET PARCOURS |
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POINTS FORTS BMW S1000RR 2012 |
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POINTS FAIBLES BMW S1000RR 2012 |
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