Tous les deux ans, le maxitrail Honda a droit à sa révision ! En 2024, sa version Adventure Sports reçoit une jante avant de 19", un moteur plus rempli, un DCT adouci, des suspensions électroniques Showa EERA abaissées, une selle confort, etc. Moto-Net.Com passe à ses commandes... qui n’ont pas évolué, hélas ?
Pour rouler très, très vite, Honda propose aux motards sa CBR1000RR-R au surnom évocateur, la Fireblade qui ne pèse que 200 kilogrammes et dont le 4-pattes crache 217 chevaux ! Pour rouler très, très loin, le géant de Tokyo commercialise la GL1800, plus connue sous le nom de Goldwing et follement appréciée pour son monumental Flat-6.
Et pour rouler vite et loin ? Le n°1 mondial du deux-roues motorisé et n°1 français du motocycle a lancé il y a deux ans la NT1100 qui ne bénéficie d’aucun petit nom affectueux (ce n’est pas une nouvelle Deauville, ni une Pan European, plutôt la remplaçante de la CBF1000F) mais a hérité du bicylindre parallèle et du cadre en acier d’une certaine CRF1100L... Mais si, l’Africa Twin !
En 2024, le maxitrail Honda empiète justement plus largement sur les plates-bandes de la routière : contrairement à ce que son appellation suggère, l’Africa Twin "Adventure Sports" se détourne du tout-terrain pour se focaliser sur les longs parcours sur bitume. "Saga africa, ambiance de la brousse route" !?
Non, l’Africa Twin 1100 Adventure Sports n’est pas beaucoup plus basse que le modèle standard : 15 mm de moins uniquement, et pourtant la moto semble plus évidente à déplacer grâce à une astucieuse reconfiguration ! Diminués de 20 mm, les débattements de la moto abaissent d’autant son centre de gravité tandis que la selle confort - installée de série - maintient un conséquent bras de levier !
Lorsqu’on roule, la selle ouvre légèrement les genoux, ce qui est cette fois une bonne nouvelle pour les rans. Hélas, elle n’offre pas toute l’endurance escomptée : nos 209 kilomètres parcourus en plus de 6 heures (en fractionné, façon On-Off !) ne sont pas passés totalement inaperçus. Le confort est toutefois supérieur comparé à l’Africa Twin "tout court" ou à la précédentes Adventure Sports.
Autre atout de l’Adventure Sports 2024 équipée d’origine de la suspensions électronique (en France en tout cas, où sept clients sur dix cochait la case Showa EERA en 2023) : la précharge se modifie d’une simple coup de pouce sur l’écran couleur et tactile. La modification peut se faire en roulant, permettant ainsi de charger, escalader et démarrer la machine basse (solo, sans bagage) puis de reprendre de la hauteur (duo, avec bagages).
La garde au sol est naturellement réduite, de 30 mm, mais elle demeure honorable : 220 mm suffisent pour affronter la jungle urbaines et de petits sentiers. Sur route, les repose-pieds finissent par racler sur le bitume mais cela n’arrive que lorsqu’on roule fort, très fort sur une belle route que l’on connaît par coeur ou que l’on a reconnu par peur (des radars ?)...
Les graphes dévoilés par Honda lors de la conférence de presse sont éloquents (et visibles dans notre essai en vidéo !) et se matérialisent par des reprises plus musclées de la part du Twin dans les mi-régimes. Roh, qui a dit moins mollassonnes ?! Plus que l’élévation de +7 % du couple maxi, c’est la courbe mieux remplie qui séduit sur route. Un bon point pour le maxitrail Honda qui se faisait auparavant botter le pot d’échappement par la V-Strom 1050, par exemple...
L’Africa Twin 2024 dépasse prestement les camions ou voitures sans avoir à tomber deux rapports. On peut rester en 3ème (voire 4 ou 5ème) et tracer (hum !) sur petites routes sans rester scotcher en sortie de virage. La sonorité toujours profonde du Twin - plus ronflante dans les hauts régimes grâce à une nouvelle valve similaire à celle de la Fireblade - rend les accélérations d’autant plus sensationnelles.
Plus alerte grâce à son moteur habilement revu (relire notre présentation des modèles 2024), l’Africa Twin est aussi plus vive dans cette version Adventure Sports grâce à sa jante de 19 pouces de haut ! Le maxitrail plonge plus rapidement à la corde et évite plus facilement un petit obstacle repéré par son pilote. Ce dernier appréciera sûrement ce comportement plus vif, mais ne doit pas s’attendre à manier un roadster ou un supermotard.
Selon les ingénieurs Honda, la nouvelle roue avant de l’Adventure Sports est un peu plus lourde que celle de 21 pouces toujours montée sur la standard, car elle est plus large (2,53 Vs 2,15) et serait dotée d’un moyeu plus costaud. Ainsi, les efforts au guidon sont comparables entre les millésimes 2024 (celui de MNC) et 2023 (celui de notre ouvreur qui a eu l’extrême gentillesse de nous confier sa machine sur quelques kilomètres, "thanks Matt !").
L’Africa Twin Adventure Sports conserve au final la stabilité tant recherchée des gros rouleurs, ceux qui, contrairement à ces incorrigibles journalistes, ne transforment pas chaque montée de col en une course de côte ! Ceux qui préfère l’a(d)venture aux sports de plein air. Et pourtant...
.. et pourtant, le potentiel sportif du maxitrail est bien présent ! Certes, la puissance maxi de son moteur est limitée à 102 chevaux, ce qui le disqualifie d’une part de la course aux permis A2 (95ch max) et l’handicape de l’autre face à d’autres maxitrails maxisportifs. Mais la tenue de route de sa partie-cycle autorise un pilotage rapide, voire engagé en sélectionnant les bons modes de conduites.
En enclenchant le mode Tour notamment, le pilote peut tirer le meilleur de son moteur (puissance 1) et exploiter pleinement le cadre en acier grâce aux suspensions automatiquement réglées sur Hard. Paradoxalement, le mode Urban est plus indiqué pour parcourir de longues distances sur routes, surtout si ces dernières ne sont pas parfaitement revêtues : les irrégularités sont mieux absorbée avec l’amorti "Mid".
Pour bénéficier d’un plus grand confort de suspensions encore, il est possible de passer en mode Gravel... mais il faut alors accepter de rouler avec un Twin plus discret et moins réactif à la poignée de gaz (puissance 4). Le Journal moto du Net recommande l’emploi des deux modes "utilisateur" permettant de mixer à son goût les assistances. Pour MNC par exemple : moteur full ("what else ?"), frein-moteur moyen (2 sur 3) et suspensions "Soft" (voire très souples en jouant sur les réglages "manuels" via l’électronique, MNC aime son petit confort).
Grâce à une mise à jour "hardware" (système additionnel de mesure des flux d’huile dans la chambre du piston), le DCT s’améliore encore en 2024, fournissant au pilote un toucher d’embrayage (virtuel) plus fin que sur la précédente génération. De même, les changements entre les 1er et 2ème rapports se font tout en douceur : le pilote appréciera dans les bouchons en ville, l’éventuel passager encore plus !
Contrairement à ce qu’annonce Honda, le carénage et la bulle redessinés de l’Africa Twin Adventure Sports n’offrent pas plus de protection que leurs devanciers. Pour une machine qualifiée de "transcontinentale", les courants d’air qui circulent sur le haut des bras et les épaules restent trop sensibles.
Autre avancée que MNC ne peut cette fois pas vérifier : cette CRF1100L est la première moto de série à disposer d’une bulle en Durabio qui, selon son concepteur Mitsubishi, "combine la majeur partie des propriétés intéressantes du Polycarbonate (PC) avec celles du Polyméthacrylate (PMMA)", en plus d’être "biosourcé". Concrètement, la bulle serait plus facile à confectionner, plus résistante aux griffures, impacts... et UV !
En attendant les retours des propriétaires dans quelques années, Moto-Net.Com peut d’ores et déjà les prévenir que le mécanisme permettant de choisir l’une des cinq hauteurs pour la bulle n’est pas le plus ingénieux. Ni le plus sûr au final, puisque les motards seront sans doute tentés de lâcher le guidon pour saisir les petites pinces... sans s’arrêter, avec l’aide du régulateur de vitesse livré de série !
Dépourvue de cardan - ce qui fait grogner les motards qui roulent beaucoup -, l’Africa Twin fait l’impasse sur la béquile centrale, pourtant bien commode pour entretenir la chaîne, nettoyer ses jantes, parquer sa moto bien droite, etc. Ceux qui ne peuvent pas s’en passer devront prévoir une petite rallonge de 215 euros.
Étant donné le poids de sa moto (253 kilogrammes haut placés dans l’absolu), son prix (19 599 euros peinte en noir et 300 euros de plus pour le coloris tricolore) et le coût des pièces en cas de chute, le futur propriétaire ferait bien de provisionner également afin de s’offrir les pare-carters (250 euros) et les crash-bars (460 euros). Astuce MNC : une lime à métaux permettra de peaufiner le look aventurier de cette moto destinée à 99,9 % pour la route ;)
Si le Journal moto du Net apprécie sincèrement que l’imposant sabot moteur en aluminium et les pare-mains en plastique soient livrés d’origine, MNC est surpris que cette routière ne soit pas équipée de série de valises. Honda laisse en fait le choix à ses clients de sélectionner les modèles volumineux en plastique (40 litres à gauche, 30 à droite à cause du petit pot) ou les cantinières moins grandes (37 et 33 l)... "Arigato" ?!
Quatre packs d’accessoires sont d’ores et déjà disponibles en concession : Rally à 990 euros, Adventure à 1015 euros, Urban plastique à 890 euros ou alu à 899 euros et Travel plastique à 1145 euros ou alu à 1520 euros. Habilement concoctés, ils ne comportent aucun doublon et peuvent donc s’additionner selon les goûts et aspirations de l’acquéreur. En "full option" attention, la facture atteint les 24 072 euros (+300 euros pour la peinture bleu-blanc-rouge).
Il aura fallu une journée de roulage à MNC pour - commencer à - maîtriser le fonctionnement de l’Africa Twin, sur le plan purement électronique du moins, car la moto en elle-même est aussi simple à utiliser qu’un maxiscooter ! À l’instar du mécanisme servant à régler la hauteur de la bulle, le commodo gauche mériterait un "choc de simplification".
La navigation dans les sous-menu exige, au début en tout cas, de vérifier que l’on appuie sur le bon bouton pour valider, puis sur un autre pour s’extraire du paramètre sélectionné... L’affaire se compliquera drôlement - péniblement - de nuit dans la mesure ou les commodos ne sont pas rétro-éclairés. Voilà une idée lumineuse à étudié pour 2026, non ?
Enfin, en tant que "top" modèle des trails Honda et nouvelle routière GT, l’Africa Twin Adventure Sports coche bon nombre de cases aujourd’hui incontournables : poignées chauffantes, éclairage en courbe, ABS et antipatinage en courbe (via la même centrale inertielle Bosch MM 7.10 que les sportives ailées), écran couleur et atctile (!), connectivité Apple carplay et Android Auto (prise USB-C), prise électrique, régulateur de vitesse...
Étrange donc, que les Rouges de Tokyo aient fait l’impasse sur le dernier équipement à la mode : les radars qui surveillent les angles morts - en plus du conducteur bien sûr - et permettent à la moto de caler automatiquement sa vitesse sur celle du véhicule qui le précède. MNC imagine que Honda réserva la primeur de ces dispositifs à la GoldWing... ou à la NT1100 ? Affaire à suivre, restez connectés !
.
.
.
CONDITIONS ET PARCOURS | ||
| ||
POINTS FORTS AFRICA TWIN ADV SPORTS | ||
| ||
|
POINTS FAIBLES AFRICA TWIN ADV SPORTS | ||
| ||
Commentaires
Ajouter un commentaire
Identifiez-vous pour publier un commentaire.