Sept ans exactement après la 1299 Panigale R Final Edition, Ducati présente la petite sœur Panigale V2 Superquadro Final Edition. Mais contrairement à la Superbike qui s’apprêtait alors à recevoir un V4 dérivé du MotoGP, la Supersport ne possède à ce jour aucune remplaçante pour 2025... Explications et expectative.
Les lecteurs de Moto-Net.Com - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de mémoire vive que les autres - se souviennent qu'en juillet 2017, la présentation de la 1299 Panigale R Final Edition concrétisait la fin des Superbike de Bologne armée d'un - très - gros V-Twin.
À l'époque, le "Superquadro" cubait 1285 cc, crachant dans sa version de route pas moins de 209 ch et 142 Nm grâce ses deux phénoménaux pistons de 116 mm de diamètre qui s'excitaient sur seulement 60,8 mm de course. Soit des cotes de moteur "supercarré" qui ont justement donné leur nom à cette énorme motorisation !
Pour rappel, le passage de la Panigale au 4-cylindres ne faisait alors plus aucun doute : les fuites du sur le tout nouveau moteur "V4 Stradale" issu de la Desmosedici de Grand Prix en particulier, et sur la future sportive homologuée route de Ducati en général, avaient été nombreuses. Des infos avaient même été subtilement distillées par le grand patron Claudio Domenicalli "himself".
Que signifie, dès lors, l'annonce de l'arrivée en novembre prochain (2024 oui, le temps file !) dans les concessions Ducati françaises d'une inédite Panigale V2 Superquadro Final Edition : l'arrêt du "seul" moteur Superquadro ? La mort du V2 "supersportif" chez Ducati ? La fin du tout récent réengagement des bolognais en World Supersort ?
Non, cette première nouveauté Ducati 2025 ne signe pas l'arrêt de la moto sportive de "moyenne" cylindrée qui cube 955 cc dans cette dernière génération, développe 155 ch et 104 Nm ! Les responsables italiens sont catégoriques sur ce point, mais entretiennent savamment le suspense à propos de la machine qui la remplacera, ainsi que sur les motos qui en dériveront nécessairement : roadster musclé, trail sportif, etc.
"De nouveaux modèles passionnants seront présentés dans les prochains épisodes de la Ducati World Premiere : restez à l'écoute pour plus d'informations", se contentent de lancer les fins communicants de la marque deux-roues du groupe VolksWagen (via Audi, au même titre que Lamborghini).
Que les tifosis se rassurent aussi, cette édition finale ne signifie pas que Ducati se retire de la catégorie Supersport : "le programme de course WSSP pour la saison prochaine sera annoncé par Ducati Corse et le team Aruba.it en temps voulu", temporisent encore les champions du monde 2023 (constructeur et pilote avec Bulega) et leaders 2024 (avec Adrian Huertas).
Quelle moto s'alignera bientôt sur les grilles de départ face à la future R9 et à la toute récente 990 RC R ? Et avec quelle nouveau moteur cette future Ducati se battra contre le 3-cylindres-en-ligne CP3 de Yamaha ou le twin parallèle LC8c de KTM, les 4-pattes 600 et 636 de Honda et Kawasaki, le Tre-pistoni 675 de MV Agusta, le "Tripeul" 765 de Triumph, etc. Avec un mini V4, un improbable V3 (?!) ou une nouvelle génération de bicylindre ? Chez Ducati West Europe (France), on penche définitivement vers la troisième solution…
Moto-Net.Com pour sa part, suppose que la prochaine génération de moteur "Supersport" pourrait abandonner de prestigieuses mais onéreuses solutions techniques présentes sur le Superquadro : carters par moulage Vacural, chemises de cylindres en aluminium embouties et dotées d'un revêtement au NikaSil, couvercles de culasse, d'embrayage et de carter d'huile en magnésium…
Les puristes pourraient être à nouveau outrés par l'abandon, pourquoi pas, de la sacro-sainte distribution desmodromique déjà abandonnée sur le V4 Granturismo que se partagent les Diavel et Multistrada V4 (exception faite de la RS qui bénéficie du "V4 Stradale" des Panigale et Streetfighter). Verra-t-on bientôt un inédit "V2 Granturismo" animer de nouvelles Ducati ?
Ducati est justement explicite dans son communiqué : sa Panigale V2 Superquadro Final Edition est une "Panigale V2 de collection, en série limitée et numérotée de 555 unités, pour célébrer le dernier chapitre de l'histoire du bicylindre Superquadro". Pas du bicylindre "tout-court", nuance !
Jusqu'à 2018, le V-twin ouvert à 90° (pivoté vers l'avant en "L-Twin") est demeuré l'architecture référence des moteurs "Made in Bologne" qui ont donné vie et succès aux binomes 748/916, 749/999, 848/1098, 899/1198 puis 959 et l'actuelle Panigale V2 qui fait l'objet d'une édition finale…
À l'inverse des dernières "éditions spéciales" de Ducati qui se distinguent des modèles standard par de subtiles ou "suprêmes" touches esthétiques, ce nouveau top modèle italien s'améliore mécaniquement : pas au niveau du moteur ou des freins (hélas?), mais des suspensions puisqu'il troque la fourche Showa et l'amortisseur Sachs d'origine, pour deux éléments Öhlins. Trois éléments même, en comptant l'amortisseur de direction !
En outre, les futurs propriétaires pourront crâner sur les terrasses des cafés ou dans la pitlane grâce à la selle surpiquée, le té de fourche taillé dans la masse avec numéro de série - limitée - inscrit dessus, les repose-pieds Rizoma réglables, les poignées "sport", le bouchon de réservoir Racing (supplémentaire), les nombreuses pièces de carénage en carbone (voir la liste plus bas), la housse de moto spécifique, tout comme la clé de contact et l'animation du tableau de bord à l'allumage. Effet "waouh" - presque - garanti !
Croquée par le compatriote Drudi Performance en collaboration avec le Centre de Style Ducati, la décoration de la moto rend subtilement hommage au moulin à eau "grâce au dessin technique visible sur les côtés du carénage, dans la position exacte du moteur, en jouant sur les tons gris pour rester en arrière-plan", souligne le constructeur qui propose sa sportive à 28 000 euros.
À titre de comparaison, la Panigale V2 "tout-court" s'affiche actuellement "à partir de 20 390 euros" dans son coloris mega classique Rouge "Ducati" et 300 euros de plus dans un giga classieux Noir "Black on Black". Toujours au catalogue virtuel également, la livrée n°21 du triple champion australien Troy Bayliss ne coûte "que" 23 690 euros.
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