Dans le clan des routières cossues, la Honda GL1800 Goldwing fait figure de souveraine, à la fois très confortable, douce et agréable... Mais cette année débarque une seconde moto 6-cylindres : la BMW K1600GTL... Face à face full options !
Il est grand temps d'aller racler un peu les repose-pieds sur les jolies routes des Côtes d'Armor. À des vitesses moins élevées que sur autoroute, on peut enfin profiter pleinement de la sono de nos deux monstres, mais aussi de leur couple de camion et de leur sonorité envoûtante.
Assez discret, le 6-cylindres à plat de la Gold distille un magnifique son rauque qui évoque quelques monuments américains ou européens de l'automobile. Du côté de la BMW, la partition n'est pas exactement la même : nettement plus présent, le six-cylindres en ligne grogne au ralenti et ne manque pas une occasion de hurler sa rage dans les tours !
Très typée "moto", le moteur allemand délivre une sonorité qui n'est pas sans rappeler un trois-cylindres Triumph (le désagréable "sifflement" caractéristique compris), en nettement plus sourd et plus "profond".
Sur route, le train avant de la K1600 GTL fait preuve d'une efficacité redoutable : il allie une facilité bluffante à basculer d'un angle à l'autre à une stabilité presque déroutante tant elle semble difficile à prendre en défaut.
La sportive embourgeoisée...
Comme on peut compter en plus sur une électronique aussi sécurisante que peu intrusive (anti-patinage dérivée de la S1000RR et ABS combiné), le rythme peut être vraiment soutenu, surtout pour une machine de ce poids.
La garde au sol très correcte permet déjà de bien s'amuser. Côté freinage, elle peut en remontrer à de beaucoup plus sportives qu'elle ! Cela permet de tirer le meilleur parti de cette mécanique teigneuse et franchement pousse-au-crime, car quel que soit le rapport engagé, le "6-pattes" offre des relances vigoureuses.
La bourgeoise... délurée !
De son côté, le pilote de la Goldwing n'est pas franchement largué, mais pâtit d'une partie-cycle moins joueuse, d'un freinage moins mordant et d'un embonpoint sensible en entrée de courbe.
En outre, sa garde au sol est trop réduite pour espérer suivre la cadence de l'étonnante Bavaroise. Au même titre que les pneus et les plaquettes de frein, les repose-pieds pilote Honda peuvent rapidement virer au rang de "consommables" dans le sinueux !
Évidente et jamais piégeuse, la Goldwing ne rechigne pourtant pas à la besogne et surprend même de par ses capacités à taquiner du virolo. Mais elle inspire une conduite plus enroulée, qui met en exergue son onctuosité générale et son couple immédiatement disponible.
2 motos, 12 cylindres
De part leurs architectures moteur différentes (6 en ligne contre 6 à plat), ce sont vraiment deux philosophies qui s'affrontent. La Goldwing compile tous les avantages attendus d'un gros 6-cylindres de 1 832 cc : de la rondeur, du velouté mais aussi une force incroyable dès les bas-régimes.
La K 1600 GTL avance un 6-cylindres en ligne coupleux et performant, mais son côté joueur - presque rageur - dans les tours souffre logiquement du bridage franco(n)-français : l'allemande laisse ainsi plus de 50 chevaux de l'autre côté du Rhin (160,5 ch contre 118 ch pour la Honda en Full).
Là où la Honda traverse un village en cinquième à moins de 500 tr/mn et en ressort avec une étonnante vigueur, la BMW se montre moins démonstrative malgré sa valeur de couple certes supérieure, mais plus haut perchée : 175 Nm à 5250 tr/mn contre 167 Nm à 4000 tr/mn pour la Gold. Clairement, la K1600 GTL préfère le tourisme sportif avec l'intégralité de ses 160 purs-sangs bien au chaud sous son carénage !
De même, en version bridée, ses trois cartographies d'injection sélectionnables au guidon - Rain, Road et Dynamic - ne présentent qu'un intérêt limité et guère perceptible.
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CONDITIONS ET PARCOURS | ||
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POINTS FORTS BMW K 1600 GTL | ||
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POINTS FORTS HONDA GL 1800 GOLDWING | ||
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POINTS FAIBLES BMW K 1600 GTL | ||
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POINTS FAIBLES HONDA GL 1800 GOLDWING | ||
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