BMW K1600GTL Vs Honda Goldwing : 6-cylindres en ligne ou à plat ?

Lorsqu'on n'en a pas l'habitude, s'échapper de la Capitale dans les embouteillages des grands départs en vacances à bord de ces deux monstres est loin d'être une sinécure : il faut revoir tous ses réflexes et ses automatismes de motard... Surtout à bord de l'allemande !

Eh oui : contrairement à la Goldwing qui fait la joie des motos-taxis, la K1600 GTL apparaît moins à l'aise dans les bouchons. Extrêmement précise de l'avant, mais un poil plus exigeante à placer à basse vitesse, la GTL n'a pas l'extraordinaire intuitivité de la Honda.

Rien de rédhibitoire pour autant, mais sachant aussi que la Béhème se montre aussi plus brutale - toutes proportions gardées - que la GL 1800 sur le plan de l'injection, de la boîte de vitesse et de la transmission, l'épreuve de la ville tourne immanquablement à la faveur de la Goldwing.

Kapricieuse Béhème ?

En effet, comme nous le déplorions lors de notre prise de contact en Afrique du Sud (lire notre Essai de la K1600GTL), l'accélérateur "Ride By Wire" (sans câble) de la K1600GT offre un léger temps de latence - il semble encore plus marqué en 106 ch - tandis que boîte et cardan n'ont pas tout à fait l'onctuosité attendue (exigée ?) sur ce genre de machine.

Résultat : dans un premier temps, il n'est pas forcément évident d'adopter une conduite douce et sans à-coup, en particulier si l'on emmène un passager. Ce dernier aura même du mal à ne pas vous donner des coups de casque bien involontaires lors des passages de rapport.

La moto des Bisounours !

Le constat est d'autant plus criant lorsqu'on enfourche la Goldwing : ici, douceur et volupté offrent une sérénité et un degré de confort inégalés. Étonnamment agile, la japonaise se laisse apprivoiser avec une bonne volonté évidente. La boîte de vitesses et le gros 6-cylindres à plat rivalisent de douceur et permettent une conduite zen mais aussi bougrement efficace s'il le faut.

Bien sûr, ses 110 cm de largeur au niveau des rétros réclament un peu de vigilance. Mais au moins, on est à peu près sûr que les valises larges de 82 cm passent ! Sur l'allemande, si sa largeur aux rétros est 10 cm plus étroite que sur la japonaise, son arrière est aussi plus imposant de 13 cm : concrètement, ce n'est pas parce l'avant passe qu'il en va de même pour l'arrière !

À bord de la GL 1800 Goldwing, on regrette juste que le bouton des warnings ne puisse s'actionner autrement qu'en lâchant le guidon. En revanche, on peut compter sur son klaxon digne de celui d'un semi-remorque pour rappeler à l'ordre les étourdis, et sur sa marche arrière (!) pour se sortir de situation délicate, comme un stationnement en pente !