Le ministère de l'intérieur - interrogé par une élue du Var (83) - révèle que plus de la moitié des dépassements de vitesse relevés par les radars concernent des excès inférieurs à… 5 km/h ! La très active association 40 millions d'automobilistes dénonce une politique de verbalisation "à outrance". Explications.
"Dans une question écrite adressée au ministère de l’Intérieur il y a près d’un an, la sénatrice (LR) du Var Françoise Dumont s’interrogeait sur le nombre de verbalisations concernant les excès de vitesse inférieurs à 10 km/h", relate 40 millions d'automobilistes.
Objectif : connaître le détail des excès de vitesse sur les routes de France pour déterminer la proportion de "petits" dépassements, tout de même plus acceptables que les "gros" abus. Interrogation fort légitime dans la mesure où une écrasante majorité concernent des excès compris entre 1 et 20 km/h : "95% en 2020", comptabilise 40 millions d'automobilistes !
La réponse du ministère de l’Intérieur - en charge de la Sécurité routière - a tardé à venir (presque 12 mois !), mais a aussitôt été repérée par l'association : "58 % des contraventions pour excès de vitesse sont adressées pour des dépassements de moins de 5 km/h de la vitesse maximale autorisée !", s'insurge-t-elle.
Cette information est rendue publique pour la première fois depuis la mise en place du système de contrôle-sanction automatisé des radars automatiques, qui pour mémoire rapportent à l'État plusieurs centaines de millions d'euros par an (553 millions en 2020, hors amendes majorées, pour un parc de plus de 4000 radars).
"40 millions d’automobilistes dénonce une politique de verbalisation à outrance, qui s’exerce injustement à l’encontre d’une majorité d’automobilistes raisonnables et responsables pour des infractions mineures au Code de la route et non-accidentogènes", réagit l'association, qui réclame "plus de souplesse" dans la politique de répression routière.
Rappelons qu'un excès de vitesse inférieur à 20 km/h - hors agglomération - entraîne une amende forfaitaire de 68 euros et le retrait d'un point sur le permis de conduire, tandis que l'amende grimpe à 135 euros pour la même infraction réalisée en agglomération (avec retrait d'un point également).
"La France est le seul pays européen à sanctionner aussi sévèrement ces petits dépassements de la limitation de vitesse, souvent involontaires et quasiment jamais accidentogènes", regrette 40 millions d'automobilistes, qui constate au passage que malgré la prolifération des radars "la mortalité routière n’a plus diminué significativement depuis 2013".
"La Sécurité routière est ainsi devenue un organisme profondément impopulaire, qui ne suscite que le mépris et la défiance, alors qu’elle devrait remporter l’adhésion de tous", argumente par ailleurs l'association, qui y voit la conséquence "dramatique" de la politique de la Sécurité routière : "car celle-ci ne consiste, aux yeux des usager, qu’à sanctionner toujours plus durement les petits excès de vitesse".
Ce n'est pas l'auteur de ces lignes qui dira le contraire après avoir justement reçu une contravention pour un déraisonnable 71 km/h - vitesse retenue - au lieu de 70 km/h, sous un large tunnel à deux voies !
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