Grâce à la victoire de Josh Hook, Freddy Foray et Alan Techer sur la CBR1000RR n°5 FCC TSR Honda France hier au Mans, Honda s'empare de la tête du classement provisoire au championnat du monde d'endurance devant la Yamaha n°94 du GMT (10ème) et la Honda Endurance Racing n°111 (2ème). Débriefing d'après-course avec les déclarations des pilotes et des teams managers.
Un doublé Honda à l'arrivée des 24 Heures Motos : c'est ce qu'ont réalisé hier, pour la première fois depuis 1986 (!), les deux équipes du constructeur japonais à l'issue d'une course marquée par des conditions estivales et la valse des favoris !
Les lecteurs du Journal moto du Net - qui, comme chacun sait, ont un peu plus de mémoire vive que les autres - se souviennent que la dernière victoire Honda aux 24H Motos remonte à 12 ans, lors de l'édition 2006 avec la CBR privée n°55 de National Motos.
Cette année, c'est bien une CBR officielle qui s'empare de la victoire grâce à la CBR 1000 RR n°5 du team japonais FCC TSR Honda France, suivie par sa consoeur du team Honda Endurance Racing aux mains de Grégory Leblanc, Sébastien Gimbert et Erwan Nigon.
Petite précision d'importance : la Fireblade victorieuse est un millésime 2016, le manager du FCC TSR, Masakazu Fuji, ayant préféré écarter le nouveau modèle pour des raisons de mise au point à peaufiner sur un plan électronique. La n°111 qui la suit, en revanche, est un bien une CBR 2018, preuve du potentiel de la dernière-née !
Josh Hook : "Cette victoire est définitivement un bon début cette année en championnat d'endurance. Toute la course a été superbe et j'ai adoré rouler avec mes coéquipiers, que je remercie pour cette belle aventure. Ce trophée est un prix fantastique".
Alan Techer : "Cette course fut une expérience inouïe ! Pour ma deuxième course de 24 heures ici au Mans, nous obtenons déjà la victoire. Je n'ai pas encore réalisé, c'est juste incroyable. Nos pneus Bridgestone ont su s'adapter parfaitement à toutes les conditions. Je viens de vivre un week-end parfait".
Freddy Foray : "Déjà au Bol d'Or nous nous battions pour la victoire (6ème à l'arrivée, NDLR), mais j'ai tout de même gardé un bon sentiment et je sentais bien que l'on pouvait gagner une course de 24 heures. Je ne pensais juste pas que ça pourrait arriver si vite. Je suis peut-être ce lui qui a le plus d'expérience parmi les pilotes, mais il ne faut pas oublier que les deux jeunes n'ont fait aucune erreur. Je tiens à souligner que M. Fujii est un manager avec lequel j'apprécie beaucoup de travailler et que je suis heureux dans ce team".
Masakazu Fujii (team manager) : "C'est la France qui nous a donné l'énergie pour gagner cette course ! Nous étions déjà montés sur le podium (en 2016 pour sa première participation, NDLR), mais se retrouver sur la plus haute marche est un moment extraordinaire".
Sébastien Gimbert : "Je suis très content de ce résultat pour toute mon équipe ! Honnêtement, hier on était en très mauvaise posture à la 38ème place, donc terminer deuxième est simplement incroyable ! J'ai attaqué toute la nuit avec mes coéquipiers Greg et Erwan et à chaque fois nos chronos étaient rapides et réguliers. Pour moi, finir deuxième aujourd'hui est mon plus cadeau de l'année ! Je suis très heureux pour Honda, pour l'équipe les mécaniciens et tous ceux qui sont impliqués. C'est aussi bon pour le championnat. La Fireblade est parfaite pour moi, elle est extrêmement rapide et j'ai pu attaquer un maximum sans problèmes, en dépassant de nombreux pilotes sur la piste donc je suis ravi. On a fini troisième au Bol d'Or et deuxième au Mans, donc la prochaine fois (en Slovaquie dans trois semaines, NDLR) on part gagnant !"
Grégory Leblanc : "Eh bien, c'était dingue ! Au départ ça n'allait pas si mal, puis on a eu des problèmes (d'ordre électrique, NDLR) et on a rétrogradé à la 38ème place, ce qui n'était pas terrible ! J'ai parlé avec Seb et Erwan pendant la nuit et on s'est dit qu'on devait attaquer, on n'avait pas d'autres choix et c'est ce qu'on a fait ! Honnêtement, si vous m'aviez dit qu'on serait sur le podium après avoir été 38èmes, je ne vous aurais pas cru ! La Fireblade fonctionne à merveille et on était très rapides, je doublais en permanence et c'était incroyable. C'est ma deuxième course avec Honda et mon deuxième podium avec eux, alors peut-être que je suis un porte-bonheur ?! La première fois on a fini troisième, cette fois second et peut-être qu'on gagnera en Slovaquie ! C'est aussi la première fois que cette équipe termine sur le podium au Mans, donc c'est très particulier. Pour moi c'est mon huitième podium sur dix courses au Mans, donc ce n'est pas si mal et c'est une position très particulière pour moi".
Erwan Nigon : "Je suis heureux d'être sur le podium au Mans avec mon équipe. Je ne pensais pas que ce serait possible quand on pointait 38ème, mais c'est génial ! Bien sûr c'était difficile, mais la Fireblade était l'outil idéal pour nous aider à remonter à la place qu'n méritait. On a eu quelques problèmes au départ, mais ça arrive. La CBR est une excellente moto à piloter et j'ai adoré faire cette course, j'ai doublé de nombreux pilotes et j'étais très à l'aise. C'est un très bon résultat pour le team, y compris au classement du championnat, et aussi pour Honda avec un doublé aujourd'hui !"
Jonny Twelvetrees (team manager) : "Encore une fois, je suis surpris ! Je pensais que ce qui s'était passé au Bol d'Or pendant 24 heures était unique, or ça s'est de nouveau produit ici mais dès les premières heures de course ! Ca montre à quel point les courses d'endurance sont dingues, on est remonté de la 38ème place pour finir deuxièmes ! Une fois qu'on a réglé les petits problèmes, la CBR s'est comporté sans faute pendant tout le reste de la course et les gars ont pu aligner les tours rapides encore et encore. Erwan, Greg et Sébastien sont des mecs super avec qui c'est très sympa de bosser. Ils ont une bonne approche du travail et c'est un plaisir de les avoir avec nous. Merci beaucoup à toute l'équipe pour leur travail acharné et leurs ravitaillements exemplaires".
Michael Laverty : "Tout d'abord, je suis désolé pour ma chute dans mon premier relais, mais ensuite j'ai tout fait pour rattraper mon erreur en course. J'ai eu de la chance que la moto ne soit pas trop abîmée et j'ai pu continuer pour finir mon relais. Considérant qu'on a eu tout sauf une course sans problèmes, la saveur de ce podium est encore meilleure !"
Christian Iddon : "On a eu des problèmes et des difficultés qui nous ont compliqué la course, surtout quand je suis parti pour mon premier relais et que le guidon s'est cassé suite à la chute de Michael. Je suis agréablement surpris par le travail très professionnel du team et encore plus heureux d'avoir pu monter sur le podium".
Danny Webb : "Je suis sur la Lune ! C'est ma deuxième course de 24 heures et on est monté deux fois sur le podium en deux courses. Pas mal pour un débutant en endurance comme moi, hum ? Je suis désolé pour cette petite erreur pendant mon relais de nuit, mais ça ne nous a pas coûté trop cher. Je suis tout simplement plus qu'heureux d'être de nouveau sur le podium".
Rico Penzkofer (team manager) : "Quelle course ! Après la petite chute de Michael pendant son premier relais, on a dégringolé au classement et maintenant on est sur le podium. Bien sûr on a profité de la malchance des autres, mais c'est ça aussi l'endurance et de notre côté tout ne s'est pas non plus déroulé comme prévu. Mais ce qu'on a obtenu ici en tant que petite équipe privée, c'est quelque chose dont tout le team peut être fier".
Mathieu Gines : "La semaine avait très bien débuté. Nos chronos étaient bons et proches, donc j'étais confiant pour mon premier relais. Je reconnais bien sûr être fautif, mais je n'explique pas ma chute. J'ai perdu l'avant... Fort heureusement, la moto n'a pas trop souffert de la chute. Je suis reparti un peu diminué physiquement, mais motivé à l'idée de me racheter. Ce que je pense avoir réussi. Mes chronos l'ont démontré, malgré la douleur (auriculaire droit endommagé). J'ai maintenant hâte d'être en Slovaquie le mois prochain où notre objectif de victoire sera j'espère atteint !"
Pierre Scomo (directeur de la compétition chez Kawasaki France) : "La météo estivale en a surpris plus d'un. Lors des pré-tests il y a 15 jours sur cette même piste, nous avions eu 20 degrés de moins ! Beaucoup d'équipages sont allés à la faute. C'est bien simple, il ne fallait pas tomber. Je note tout de même l'esprit de vainqueurs qui anime à la fois SRC comme les pilotes, qui n'ont pas démérité ! Je les remercie ici vivement (Gilles et Isabelle Stafler ainsi que toute l'équipe technique)".
Matthieu Lussiana : "Un grand merci à toute l'équipe 3ART Moto Team 95 pour ce moment fantastique et cette course exemplaire. Une semaine parfaite, une équipe vraiment au top du top, on se sent comme à la maison dans le box, sauf que ça manque de bières dans le frigo ! Aucune erreur pour les pilotes comme pour les mécanos, les kinés on fait un super taf, une gérance du staff très pro. Merci de m'avoir fait confiance et j espère que l'on pourra remettre le couvert le plus tôt possible".
Pepijn Bijsterbosch : "Quel week-end ! Vainqueur des 24H Motos en catégorie Superstock avec le team 3ART Moto95. Merci à tous pour vos nombreux commentaires et félicitations, c'était vraiment super !"
Alexis Masbou : "Incroyable, cette course de 24 Heures Motos ! C'était plus une course de vitesse qu’une course d’endurance et on termine finalement deuxièmes à seulement 9 secondes de la victoire. Merci à Moto-Ain et mes coéquipiers, Roberto Rolfo et Christoffer Bergman, qui ont assuré".
Kevin Denis : "Après une chute en première heure de course, nous sommes repartis bons derniers 60èmes avec 14 tours de retard ! 24 heures plus tard et après une remontée impressionnante, nous franchissons la ligne d’arrivée 11ème au général et 4ème stock ! Un grand bravo au team et à mes coéquipiers qui ont fait un super boulot !"
Julien Enjolras : "On termine donc 11ème au général et 4 ème stock... Quelle remontada ! Mais le plus important, c'est que l'on conserve notre première place au classement général Stocksport".
Niccolò Canepa : "Ce n'est pas la course à laquelle nous nous attendions après avoir mené la course pendant 18 heures avec 5 tours d'avance sur la seconde moto. C'est de l'endurance, c'est ce que nous faisons, et c'est parfois injuste. Mais lorsque que vous poussez à la limite durant ces trois dernières années et que vous gagnez presque toutes les courses et tous les titres de champion du monde, vous savez qu'un jour ou l'autre quelque chose peut arriver. Nous n'avons aucun regret, nous sommes une grande équipe et tout le monde a fait de son mieux. Nous restons soudés dans la gloire et dans les mauvais jours comme celui-ci ! En tout cas le championnat est ouvert et nous allons nous battre jusque dans le dernier virage de la dernière course ! Un grand merci à toute l'équipe GMT94. Aujourd'hui ils ont été incroyables, les plus rapides à chaque arrêt aux stands, et ils ont reconstruits deux motos en un temps record. Je suis fier de faire partie de cette équipe et je suis fier d’avoir deux grands coéquipiers comme David Checa et Mike Di Meglio. Nous reviendrons plus fort ! Maintenant, je mérite un peu de repos !"
Mike di Meglio : "Nous finissons ces 24 Heures Motos très déçus... On avait tout donné pendant la nuit et réussi à creuser un écart de 5 tours sur le deuxième ! Mais c’est la course, des fois tout se passe comme prévu et d’autres non ! Un grand merci à tous les membres de l’équipe GMT94 Yamaha, qui ont bossé comme des malades !"
Christophe Guyot (team manager) : "Les courses se suivent et ne se ressemblent pas... Nous devons accepter ce coup du sort. David Checa a toujours respecté le tableau de marche que l’on fixait ensemble. Nous ne pouvons avoir aucun regret. En endurance, cinq tours d'avance acquis au prix d’excellents chronos durant toute la nuit ne représentent qu’une dizaine de minutes et ne peuvent constituer une avance confortable. Suite à sa chute, David a été incroyable car la direction de la moto était bloquée et elle était très difficile à manoeuvrer. Nous ne savons pas comment il a fait pour réussir à la ramener au box. Les mécaniciens ont su réparer une moto très endommagée (rampe d’injection, réservoir, guidons, radiateurs, ligne d’échappement, tableau de bord, freins, platines...) en moins de 30 minutes. Si la chute de David est inattendue, Mike di Meglio n’était pas dans la même situation dans la mesure où il avait pour objectif de tout donner pour remonter au classement. Terminer cette course après la déception d’en perdre la tête a été pour nous une très grande satisfaction".
Eric de Seynes (directeur général de Yamaha Motor) : "J'ai vu au Mans une formidable domination de la R1 aux essais avec la pole du YART, et en course avec le GMT94 qui va dominer sans partage pendant près de 18h et mener avec cinq tours d'avance sur ses poursuivants. Mais la course reste la course et la chute en fait partie. Comme beaucoup sur cette édition, nos deux machines sont allées au tapis. La 7 n'était pas réparable et les mécaniciens de la 94 ont fait étalage de tous leurs talents pour faire repartir la moto qui terminera 10ème grâce à la vélocité de ses trois pilotes formidables. Une très grande satisfaction est venue de la catégorie Superstock où deux Yamaha viennent prendre les deux premières places ! Tout est bien dans cet exploit : des concessionnaires passionnés et impliqués, une équipe de bénévoles et de mécaniciens motivés et très pros, des pilotes sûrs et talentueux, une ambiance géniale dans les deux équipes et une très "bonne" moto ! Merci et bravo à eux tous !"
Vincent Philippe : "Je ne suis pas déçu de notre prestation, car sans avoir passé 1h11 de trop au stand, nous aurions gagné ! Je crois que les motos d'aujourd'hui sont définitivement compliquées, capricieuses et difficiles à mettre au point pour la compétition et surtout en endurance. Au delà de notre adhérence arrière précaire, nous pouvions vraiment faire une très belle course et s'assurer un podium, voire une victoire. Cependant, la chaleur nous a fait découvrir encore de nouveaux problèmes. Sans freins, la puissance n'est rien ! On retourne au travail dès demain et ça va payer"...
Gregg Black : "J'ai réussi à trouver un bon rythme en qualifs pour réaliser le deuxième temps de ma série. Nous partons donc 5ème sur la grille. Samedi, c'est mon coéquipier Vincent qui prend le départ et ramène la moto en 5eme position. J'ai effectué un solide premier relais qui m'a permis de remonter la Suzuki à la 3ème place avant de donner le guidon à Etienne Masson. Les relais s'enchaînent, nous sommes en troisième position quand mon coéquipier est contraint de rentrer au box, détectant un problème de frein. En conséquence, nous perdons plus de 3 minutes. A 2h30, début des péripéties car nous avons été obligé de rentrer à tour de rôle lors de nos relais respectifs pour ce problème de frein persistant. La Suzuki a rejoint le box pour effectuer des réparations. Cette fois-ci, nous avons perdu énormément de temps. Etienne est reparti en 38ème position après plus d'une heure d'immobilisation. Résignés et conscients que le podium et la victoire nous avaient indéniablement échappé, nous continuons à enchaîner des relais rapides. Nous avons tenté de remonter au mieux dans le classement, malheureusement nous terminerons à la 24ème place. C'est un peu frustré que nous clôturons cette deuxième manche du championnat, déçus de ne pas avoir marqué de points. Nous allons continuer à travailler afin de trouver des solutions et peaufiner au mieux cette nouvelle Suzuki".
Dominique Méliand (team manager) : "On n'a pas été épargnés pendant cette course difficile. Il faut aussi se rappeler que notre moto est en cours d'amélioration que Le Mans était seulement sa deuxième course. Clairement, il nous reste encore du travail. Bien sûr il faut résoudre ce problème de freinage qui nous a privés d'une belle course ce week-end. Car cette nouvelle GSX-R1000 possède tous les atouts pour gagner !"
Non classé (n'a pas franchi la ligne d'arrivée)
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