Dans le cadre de la Convention citoyenne pour le climat, 150 personnes tirées au sort ont élaboré une centaine de propositions, parmi lesquelles une baisse de la vitesse sur autoroute à 110 km/h... Explications.
"Les émissions de gaz à effet de serre sur les routes représentent une part importante des émissions totales et la grande vitesse accroît les émissions", estiment les 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat qui souhaitent par conséquent "mettre en place une réduction de la vitesse sur autoroute en passant de 130 à 110km/h".
Tirés au sort par l'institut Harris Interactive parmi les Français en générant au hasard des numéros de téléphone (85 % de portables et 15 % de fixes), ces 150 membres évoquent divers avantages pour le climat grâce : "réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre en moyenne sur ces transports", "économies de carburant", "baisse de la mortalité et des dommages corporels sur les routes" et même une diminution des embouteillages !
"Un allongement modéré des temps de trajets est à prévoir", de l'ordre de "4 à 8 minutes par heure", estiment les 150 Français qui sont en revanche bien conscient que cette mesure serait "relativement complexe à mettre en place du point de vue de l'acceptabilité, car elle peut être vécue comme une limitation de liberté et une perte de temps (qui peut être assimilée à un surcoût pour les ménages et les professionnels)".
Mais pour "rendre acceptable une telle mesure", les 150 citoyens ont pensé à tout : il suffit de "communiquer et de faire de la pédagogie sur la baisse de CO2, les économies de carburant (pour les ménages et les entreprises), le faible temps perdu (compensé par une fluidification et une vitesse moyenne maintenue voire accrue sur un parcours) et le gain en termes de limitation de l’accidentologie".
"Une première étape pourrait être une campagne d’affichage", notent encore les 150 petits génies dont l'inventivité et la créativité ne cesse d'impressionner, tout en soulignant que "la baisse de la vitesse sur autoroute est sans doute plus acceptable que sur les routes secondaires, car les autoroutes sont globalement moins utilisées par les citoyens pour des trajets quotidiens"...
Il faudra notamment convaincre 40 millions d'automobilistes, qui vient déjà de lancer une pétition contre cette mesure !
"Cette mesure ne permettrait ni d'améliorer la sécurité des usagers, ni de réduire l'impact des déplacements routiers sur le climat, mais elle aurait en revanche un coût économique très élevé pour la société", s'indigne l'association qui "s'oppose fermement à la baisse de la limitation de vitesse sur les autoroutes".
Pour Daniel Quéro, président de 40 millions d'automobilistes, "cette assemblée de citoyens pseudo-représentatifs des Français n'a servi que de caution au gouvernement pour imposer à l'ensemble de la population les mesures idéologiques et pénalisantes qu'il imaginait".
"Comment imaginer, alors qu'en 2018 les Français étaient opposés à plus de 80% à la baisse de 10 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires au motif de sécurité routière, qu'ils cautionneront aujourd'hui une réduction de 20 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les autoroutes pour réduire les gaz à effet de serre ?", s'interroge pour sa part Pierre Chasseray, délégué général de l'association, en s'appuyant sur l'étude coûts-bénéfices réalisée en mars 2018 par le Commissariat général au développement durable (CGDD) : "certes, on estime à 360 millions d'euros les gains liés aux économies de carburants engendrés par une baisse de 20 km/h de la limitation de vitesse sur les autoroutes. Mais il faut mettre en perspective cette somme avec les coûts liés à la perte de temps occasionnée, évaluée à -1,2 milliard d'euros. Tous postes de coûts et bénéfices confondus, le CGDD conclut à un bilan socio-économique très négatif de l'ordre de -550 millions d'euros pour la société française si l'on circulait dorénavant à 110 km/h au lieu de 130 sur les autoroutes".
Sauf qu'en réduisant de 20 km/h la vitesse limite sur les autoroutes, il y a fort à parier que les radars automatiques n'en finiraient plus de crépiter et permettraient donc d'augmenter radicalement les recettes de l'Etat... Diabolique ?
Emmanuel Macron, qui pourrait soumettre au référendum certaines des propositions de la Convention citoyenne pour le climat, doit y apporter "une première réponse" le 29 juin 2020 : restez connectés !
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