Au guidon de sa ZX-10R 2016, Sykes signe les meilleurs temps des deux jours de test WSBK à Jerez (Espagne). Il précède les Ducati officielles et les deux Honda tandis que sur sa R1, Guintoli termine 8ème derrière le champion 2015 Rea. Explications.
Lors des derniers essais WSBK à Jerez, Sykes avait profité d'une piste ultra rapide pour atomiser le record du circuit avec un meilleur temps "officieux" de 1'39.319 (relire MNC du 2 décembre 2015). Pour les essais de cette fin janvier, le grip était nettement moins bon, si bien que Tom est resté loin de sa nouvelle marque...
Ralenti comme ses petits camarades par une matinée humide mardi et un épais brouillard mercredi matin, "Major Tom" a tout de même réussi à boucler les 4423 mètres de l'ondoyant tracé andalou en moins d'une minute et quarante secondes.
Unique pilote de ces essais à être descendu dans les 1'40 dès le premier jour, le Ninja anglais était de nouveau le seul à se glisser sous la barre des 1'39 le lendemain (1'39.924 très exactement : voir la feuille des temps en page 4). Pour ce faire, son équipe et lui ont "exploré beaucoup de paramètres"... et enfilé un pneu tendre !
"Tom a utilisé un pneu Q (de Qualification, NDLR) pour son tour rapide", ne cache pas son chef mécanicien Marcel Duinker, tout en observant que "la piste était différente de ce qu'elle était durant les tests de novembre", justifiant ainsi le chrono en baisse de six dixièmes de seconde.
Dans son propre bilan, Sykes ne s'attarde pas sur ses temps et préfère complimenter ses hommes et sa machine : "cela confirme que nous avons fait du bon boulot en matière de développement ces dernières saisons, car cette nouvelle moto est notre "bébé" en gestation depuis plusieurs années".
Le champion WSBK 2013 (passé à 6,5 points du triplé de 2012 à 2014 !) reconnaît qu'il "reste quelques domaines dans lesquels la moto et moi-même devons nous améliorer, mais terminer les deux séries de tests hivernaux à Jerez avec les meilleurs temps est bon, d'autant que ce n'est pas ma piste préférée".
Autre source de satisfaction pour Sykes : la nouvelle Ninja "fonctionne bien pour les deux pilotes", à savoir lui et son coéquipier Jonathan Rea sacré l'an dernier aux commandes de l'ancienne ZX-10R. Une machine que le n°65 découvrait tout juste mais qui lui correspondait diablement bien... et mieux que le modèle 2016 ?!
"Il est clair que la nouvelle moto a été développé pour un autre style de pilotage (celui plus cassé de Tom Sykes, NDLR) et qu'elle te demande de piloter d'une certaine manière", analyse le nouveau "Number One" de la discipline, qui n'apparaît qu'au septième rang de la feuille des temps combinés...
Pour sa défense, les fans de Johnny pourront avancer le fait que le "Team65" a profité de ces nouveaux essais hivernaux pour continuer à dégrossir le travail plutôt que fignoler de menus réglages : "nous avions une nouvelle spécification de fourche et une configuration moteur différente à essayer", précise lui-même le pilote nord-irlandais.
Plus important encore : l'impitoyable "JR" n'a pas chaussé de gomme tendre à Jerez. Bien au contraire, "nous avons travaillé sur des pneus qui avaient fait plus de 20 tours afin de comprendre où nous en sommes", révèle son chef mécano Pere Riba.
"Nous fouillons juste dans la boîte à outils et en apprenons plus sur la nouvelle Ninja ZX-10R. Nous avons travaillé calmement et méthodiquement", assure Jonathan avant de conclure sur un drôle d'avertissement : "si le départ était donné à Jerez demain, nous ne terminerions pas septième"...
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