Pour lancer sa nouvelle Thruxton, archétype du café racer, Triumph a logiquement choisi l'Ace Café de Londres, haut lieu de la moto britannique dans les années 60 qui a rouvert ses portes en 2001. Présentations.
Lieu mythique de la moto, l'Ace Café de Londres vient d'être le théâtre de la présentation presse de la nouvelle Triumph Thruxton, un café racer sur base de Bonneville particulièrement réussi sur le plan esthétique (lire Moto-Net du 19 septembre 2003).
Alors que le terme de "café racer" évoque pour beaucoup une époque révolue - celle où dans les années 50, les jeunes ouvriers de Londres, trop fauchés pour se payer une voiture, se tiraient la bourre entre deux bistrots sur des bécanes réduites à leur plus simple expression -, le concept revient aujourd'hui en force, savamment entretenu par une poignée de passionnés sous l'oeil attentif des services marketing des constructeurs.
Sur ce créneau néo-classique, la Triumph Thruxton, bientôt à l'essai dans Moto-Net, semble avoir toutes ses chances grâce à son look très flatteur et à sa batterie d'accessoires, malheureusement en option : silencieux racing non homologué (pas importé en France), tête de fourche aux coloris coordonnés, kit sacoches souples, sacoche de réservoir, selle "confort", selle mono, kit poignée passager, cache culasse chromé, pare-chaîne chromé, caches latéraux chromés, cache embrayage chromé, béquille centrale, logos de réservoir et protège-genoux.
Certes, la british n'est pas aussi décoiffante que la Voxan Black Magic designée par Sacha Lakic (lire Moto-Net du 26 septembre 2003). Mais proposée à 8 990 € contre 15 000 pour la française, elle a au moins le mérite de jouer dans la cour des "motos qui roulent" sans se cantonner à celle des "motos de salon" !
L'Ace Café, maison fondée en 1938
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, pour tenter de résoudre - déjà - les problèmes de circulation dans la capitale britannique, fleurissent autour de Londres les premières voies express urbaines. Construit en 1938 à proximité du nouveau North Circular, l'Ace Café voit donc débouler les usagers de cette nouvelle voie rapide qui viennent s'y restaurer 24h sur 24h. Mais la Deuxième Guerre éclate et en 1940, lors du bombardement de la gare de triage adjacente, l'Ace Café est entièrement rasé et doit déménager dans des locaux provisoires jusqu'en 1949, date de sa reconstruction.
L'après-guerre et les années 50 marquent l'âge d'or de l'Ace Café, qui devient un lieu de rendez-vous incontournable pour traîner et boire un verre en écoutant du rock. Cerné par les voies rapides à la vitesse non réglementée, l'Ace devient alors très vite l'endroit rêvé pour un "arrêt au stand" lors des runs sauvages. On y dispute notamment les célèbres "courses au disque", spécialité locale de l'époque qui consiste à mettre une pièce dans le juke-box, arsouiller comme un malade jusqu’à un endroit donné et revenir avant que le disque soit terminé !
Un samedi soir de mai 1962, l'un des responsables du Club 59, une école religieuse située à proximité, débarque à l'Ace Café au guidon de sa Triumph Speed Twin : le révérend Shergold alias Father Bill, qui s'occupe également de la sécurité routière à l'antenne Londres-Nord du Club des propriétaires de Triumph, souhaite évangéliser les bikers tout en les sensibilisant à la sécurité routière. Contre toute attente, c'est un succès et la presse de l'époque relate abondamment la présence à l'église de tous ces bikers en cuir. Simple coïncidence ou dilution de l'esprit motard dans les bondieuseries du père Bill ? Toujours est-il qu'en 1969 la passion s'essoufle : l'Ace Café ferme ses portes et laisse la place à un entrepôt de pneus...
Silence radio pendant 25 ans jusqu'à ce que, un beau dimanche 4 septembre 1994, 12 000 motards emmenés par un certain Mark Wilsmore viennent rendre hommage à la mémoire de ce lieu devenu mythique. L'opération, qui permet aux anciennes et aux nouvelles générations de motards de partager leur passion, fait un carton. Wilsmore s'accroche à son rêve et, petit à petit, parvient à reconstruire l'endroit. L'Ace Café rouvre alors ses portes samedi 8 septembre 2001, et accueille chaque année l'un des plus grands rassemblements d'Europe, véritable Mecque du réservoir en alu et du cuir clouté "street légal"...
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