Profitant de l'abandon simultané des Honda n°5, Yamaha n°7 et Kawasaki n°1 officielles, la Suzuki n°2 du SERT s'impose au Bol d'Or après une course raccourcie à moins de 13 heures à cause de conditions météo particulièrement dangereuses.
La pluie, le vent et le manque de drainage sur le circuit Paul Ricard ont donné un étrange visage au 83ème Bol d'Or 2019, première manche du championnat du monde d'endurance moto FIM EWC 2019/2020...
Dès samedi après-midi, la course avait été neutralisée plusieurs fois par la voiture de sécurité, jusqu'à ce que la direction de course décide peu avant 18h d'interrompre carrément l'épreuve pour cause d'intempéries. Le deuxième départ n'a été donné que dimanche à 6h de matin, mais le sort s'est acharné sur trois des principaux favoris (voir ci-dessous).
Auteur d'une "deuxième course" sans faute, Vincent Philippe, Etienne Masson et Gregg Black sont rapidement passés en tête pour maintenir la concurrence à distance. L'équipage du SERT offre ainsi un beau cadeau de bienvenue à Damien Saulnier, leur nouveau team manager qui succède à Dominique Méliand.
L'étonnante Yamaha polonaise n°77 du Wojcik Racing Team (Gino Rea, Christoffer Bergman et Axel Maurin) se classe deuxième devant la BMW n°6 du team ERC (Mathieu Ginès, Julien da Costa et Louis Rossi), qui boute la BMW officielle n°37 (Ilya Mikhalchik, Julian Puffe et Kenny Foray) hors du podium à moins de huit minutes de l'arrivée... avant un ultime rebondissement pour non conformité !
Mise à jour 19h30 : classement modifié !
Suite aux vérifcations techniques effectuées à l'arrivée, le team ERC Endurance arrivé troisième est déclassé pour "non-conformité de la capacité de son réservoir d'essence" : l'équipe allemande cède donc sa place sur le podium à sa consoeur n°37 du BMW Motorrad World Endurance Team, qui faisait sa première apparition en FIM EWC.
Malgré sa durée inférieure, le Bol d'Or 2019 compte officiellement comme une course de 24 heures, ce qui permet aux équipes restées sur leurs roues de prendre les points correspondants.
En Superstock, la Yamaha n°96 de Moto Ain (Roberto Rolfo, Robin Mulhauser et Hugo Clere), 7ème scratch, s'impose devant la Kawasaki n°24 de BMRT 3D Maxxess Nevers 10ème (Anthony Loiseau, Jonathan Hardt et Julien Pilot) et la Suzuki n°50 de Motors Events 13ème (James Westmoreland, Johan Nigon et Adrien Ganfornina).
"Vous imaginez bien la déception dans le box", lâche Gilles Stafler, team manager de la Kawasaki SRC championne du monde en titre au moment de son abandon : "c'est un fait de course qui met ainsi fin à nos espoirs et c'est très dur après une course si mouvementée"...
"Je suis désolé et je voudrais sincèrement m'excuser auprès des pilotes et de leur équipe", a pour sa part indiqué le directeur du team FCC TSR Honda France, Masakazu Fuji, dont la casse moteur de la CBR n°5 a entraîné les chutes de la Yamaha n°7 et de la Kawasaki n°1 : "de retour au stand, j'ai jugé qu'on ne pouvait pas reprendre la course. Je veux vraiment rechercher la cause et réfléchir aux solutions".
Après ma "grosse chute sur l’huile de nos concurrents (Mike di Meglio sur la Honda n°5, NDLR), je suis très heureux que Erwan (Nigon sur la Kawasaki n°1, NDLR) aille bien !", souffle Loris Baz qui remplaçait Broc Parkes sur la Yamaha autrichienne n°7 partie en pole position.
"J’ai eu peur comme jamais quand ma moto l’a percuté à pleine vitesse et quand les deux ont ensuite brûlé !", poursuit le pilote Ten Kate en WorldSBK, qui ressent "énormément de déception et de tristesse, car nous étions en tête de la course avec un excellent rythme et de super sensations"...
"On est passé très proche du drame", note pour sa part Jérémy Guarnoni sur la Kawasaki n°1 : "quand j'ai vu la moto de Loris Baz percuter la nôtre avec Erwan Nigon coincé au millieu des motos en flammes, ça fait froid dans le dos"...
"La direction de course a pris la bonne décision de sortir le safety car, mais malheureusement c'est encore trop tard car cinq motos sont tombées avant son intervention", estime encore le champion du monde en titre : "j'espère que pour les prochaines courses de nouvelles règles vont être mises en place en ce qui concerne la mise en place du safety car après une casse moteur. Une commission des pilotes pourrait être mise en place, comme en Grand Prix, pour pouvoir discuter avec les membres de la commission de sécurité".
Rendez-vous dès demains sur MNC pour le débriefing complet de cette 83ème édition bouleversée par les éléments, avec les déclarations des pilotes et team managers : restez connectés !
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