R1200R 2011 Vs Griso 8V SE : rigueur allemande ou charme italien...

Beaucoup plus basse et d'apparence plus "musculeuse" que la BMW, la Moto Guzzi impressionne davantage, notamment grâce à - ou "à cause de", c'est selon l'âge du capitaine - son énorme et sombre moteur ! Et mine de rien, la selle de la Griso culmine à la même hauteur que celle de la R1200R, soit 800 mm.

La majorité des motards touchent le sol des deux pieds sur ces deux motos, mais les plus petits ne trouveront pas chez la Guzzi la compagne espérée. Outre cette hauteur de selle relativement haute - plus haute que le réservoir à la fois long, fin et bas le laisse soupçonner en tout cas -, le poids de la machine limite son accès !

D'après la fiche technique de Moto Guzzi, la Griso 8V SE ne pèse pas moins de 231 kg à sec, et cela se ressent pendant les manœuvres moteur coupé ! Avec ces cylindres placés plus bas et - surtout ! - ses 198 kg (à sec également), la R1200R est bien plus facile à appréhender et plus évidente à manipuler.

Une différence de poids !

Les possesseurs de roadsters trouveront également la position de conduite de la BMW plus naturelle : les genoux et les bras sont moins écartés que sur la Goudzi, le guidon de la Béhème est placé plus près du pilote et ne l'oblige pas à se pencher sur le réservoir, a fortiori lors des demi-tours lorsque la direction est en butée.

On note d'ailleurs que la R1200R braque un peu mieux que la Griso, la rendant d'autant plus à l'aise en milieu urbain. De même, les rétroviseurs de la Munichoise gène moins lors des - prudentes - remontées de file. Dans un premier temps en revanche, les novices du Flat devront juste faire attention à ne pas trop cogner les tibias au moment de poser le pied à terre !

Les grands connaisseurs de Guzzi - grands par la taille de leurs jambes ! - seront ravis d'apprendre quant à eux que le genou gauche ne vient pas heurter le haut du cylindre, ce qui arrive sur les modèles Stelvio et Norge censés pourtant être plus accueillants !

Au niveau des jambes toujours, la distance entre la selle et les repose-pieds est légèrement plus courte sur la Griso. D'une manière générale donc, le confort est légèrement moindre sur l'Italienne. Il faut noter à cette occasion que le catalogue des accessoires visant à améliorer les conditions du pilote (selle basse, poignées chauffantes, valises, saute-vent, etc) est plus fourni chez BMW...

Options obligatoires et facultatives

Les responsables de BMW France n'ont d'ailleurs pas hésité à piocher dedans pour équiper notre modèle d'essai, sélectionnant le kit d'option numéro 2 - qui comprend le fameux ESA II servant à régler les suspensions, les poignées chauffantes, l'ordinateur de bord, le saute vent sport et les clignotants LED blancs -, l'I-ABS "Generation 2" et l'ACS (l'anti-patinage) !

En parallèle, ces options font respectivement grimper la facture de 1130, 1085 et 305 €, soit un total TTC pour "notre" R1200R 2011 de 14 790 €, au lieu des 12 270 € exigés pour la version de base. Affichée à 12 490 €, la Griso 8V SE - c'est 500 € de plus que la Griso 8V "tout court" - marque ici un point.

Une fois installé à leur guidon, les pilotes découvrent des tableaux de bord relativement similaires, où écrans digitaux à la mode jouxtent des compte-tours analogiques plus à l'ancienne...

Sur la BMW, régime moteur et vitesse sont indiqués par deux cadrans à aiguilles. On s'aperçoit alors que la taille des inscriptions sont minuscules : les myopes devront se concentrer au début pour distinguer le 100 du 120 km/h... Or sur route, la différence peut coûter cher !

Sur l'écran central en revanche, la lecture du rapport engagé ne pose aucun problème, de même que celle des jauges à essence et de température moteur, l'heure ou la T° extérieure, la vitesse ou la consommation moyennes, le kilométrage total ou partiel, voire le nombre de kilomètres pouvant être parcouru avant la panne sèche.

Où sont les clignos ?

Contrairement aux K1600 ou à la S1000RR, la R1200R reste fidèle au système original de commande des clignotants... Un choix qui ne fait toujours pas l'unanimité au sein de la rédaction : gérer la poignée des gaz tout en éteignant les clignos du pouce droit n'est pas des plus commodes !

Les commodos de la Griso ne sont pas tout à fait classiques non plus : les Italiens ont cru bon d'inverser la commande du klaxon avec celles des clignotants. Le bilan de l'opération n'est guère plus convaincant.

En attendant, le tableau de bord de la Guzzi se montre aussi bien doté que "notre" R1200R affublée de son ordinateur de bord optionnel : la Griso indique en continu l'heure, la température extérieure et l'odomètre. Au moyen d'un bouton situé sur le commodos gauche, on peut ensuite découvrir les nombreuses infos complémentaires.

Il s'agit de deux trips partiels ainsi que leur temps de roulage, consommation moyenne, vitesse maxi et moyenne respectifs ! On regrette en revanche l'absence d'une jauge d'essence : à moins que le témoin de réserve s'allume, il faudra ouvrir la trappe - géante et de toute beauté - du réservoir pour connaître le niveau de Super !

Un autre témoin avertit l'utilisateur étourdi qui aurait laissé la béquille latérale de sa Griso déployée. Cette latérale est d'ailleurs difficile à trouver au début : cachée sous le collecteur, on l'attrape du bout du pied grâce à l'ergot monté à la "va-vite" - c'est du moins l'impression que donnent les deux grosses vis qui le lie à sa béquille !

Profitons-en pour souligner, une fois n'est pas coutume, la présence de série d'une centrale sur la BMW ! Facile à utiliser, elle ne servira pas à graisser la chaîne - c'est une transmission par cardan bien évidemment - mais pourra s'avérer pratique pour parquer la machine.

En ce qui concerne les aspects pratiques justement, la BMW accepte tout juste de loger un petit bloc-disque sous sa selle contrairement à la Guzzi qui s'avère être pleine comme un oeuf. Quatre ergots placés sur la boucle arrière de la Griso permettent toutefois d'arrimer un sac. La R1200R en est dépourvue. Match - très - nul entre ces deux roadsters, donc...